Conakry : des acteurs de la santé échangent sur la Solidarité en santé globale

Elysée Nouvet, co-organisatrice

L’atelier en Solidarité santé globale a ouvert ses portes à Conakry ce lundi, 18 mars 2024. Les travaux vont durer deux jours et mobilisent des acteurs de la santé, venus de plusieurs pays, comme le Sénégal, le Mali, le Burkina-Faso, le Ghana, la RDC, le Cameroun, le Bénin, la Tunisie, le Canada, la Suisse, l’Autriche. La démarche vise à « rendre plus actionnables les aspirations et appels aux solidarités qu’effectuent les grandes organisations de bailleurs de fonds en santé globale ».

Selon des informations confiées à un reporter de Guineematin.com, cet atelier est le deuxième dans une série d’ateliers qui cherche à étayer une multiplicité de perspectives, de traditions, et d’expériences vécues de la solidarité au service du bien-être et de la santé.

C’est ce qu’a indiqué Elysée Nouvet, co-organisatrice de l’atelier. « Ce projet sur la solidarité en santé globale dure 5 ans. Nous prévoyons l’élaboration éventuelle d’un outil qui aidera à mesurer et donc responsabiliser les bailleurs de programmes et projets en santé globale qui se disent solidaires avec leurs partenaires qui détiennent moins de pouvoir et de ressources. C’est le deuxième atelier dans une série d’ateliers. On a un projet sur la solidarité en santé globale. Les ateliers font partie de la première phase. Ce sont des exercices d’échanges et d’écoute pour comprendre comment on peut mieux travailler ensemble pour vivre mieux ensemble, pour être capables d’atteindre les objectifs de santé universel, de bien être universel et on voulait faire ça absolument à l’extérieur des pays réguliers européens. On veut écouter et rassembler les experts de l’Afrique francophone. Bien que la tradition européenne domine en ce moment les discussions de solidarité en santé globale, ce que nous voulons faire, ce que nous visons, c’est d’apporter toutes ces autres traditions de solidarité-connaissance, de solidarité dans la conversation parce qu’elles ont été exclues historiquement », a lancé Elysée Nouvet, co-organisatrice de l’atelier.

Pr Oumou Younoussa Sow, co-organisatrice

Pour Pr Oumou Younoussa Sow, la notion de solidarité est extrêmement importante. « Tout le monde en parle ; mais souvent, on ne sait pas qu’est-ce que ça représente en réalité. Nous africains, nous savons, nous connaissons l’entraide familiale qui est une forme de solidarité, nous connaissons les échanges entre régions, qui est aussi une forme de solidarité, nous connaissons aussi, mais très grossièrement, la solidarité internationale. Et cette solidarité internationale cache beaucoup d’aspects qu’on nous décrits, pas parfois on dit, on nous aide ; parfois, plutôt on s’aide sur le cas du covid-19. Au lieu de nous aider à fabriquer des vaccins chez nous, non seulement on préfère préacheter les stocks de vaccins et les garder mais aussi on nous a interdit d’avoir le brevet et la propriété intellectuelle pour fabriquer le vaccin en Afrique pour nous permettre d’y avoir accès rapidement. Donc, un atelier comme ça, c’est pour qu’on réfléchisse sur tous les aspects de la solidarité, en particulier qu’on voit les pièges et surtout qu’on voit comment mettre en place des outils de mesure qui nous permettront de demander des comptes à ceux qui disent qu’ils viennent nous aider », a fait savoir Pr. Oumou Younoussa Sow, co-organisatrice de l’atelier.

Dr Nyankoye Gomou, chargé de mission au ministère de la santé représentant le ministre

Pour sa part, Dr Niankoye Goumou, le représentant du Ministre de la Santé et de l’Hygiène publique au lancement de l’atelier, s’est réjoui du choix porté sur Conakry pour abriter cet événement qui revêt pour l’autorité une très grande importance. « L’élan de solidarité humaine a toujours été bien ancré dans nos sociétés, tant pour les événements heureux que malheureux, à l’occasion des épidémies, conflits et catastrophes. La chaîne de solidarité traduit un engouement pour contribuer à soulager les souffrances des autres voire sauver des vies. Certes, cela sous-tend une prise de conscience vis-à-vis des responsabilités qui incombent à chacun et à tous, naturellement dans le respect de l’équité, de la justice sociale et la bienfaisance pour que personne ne soit laissé de côté. S’agissant spécifiquement du domaine de la santé, comme vous le savez déjà, les systèmes de santé de nos pays africains notamment, sont fragilisés par les épidémies émergentes et ré-émergentes et par des catastrophes diverses aux conséquences sociales et économiques énormes. Notre vision est que la rencontre de Conakry, entre experts de divers profils, riches en expérience, venant de plusieurs pays francophones, permet de baliser le chemin pour une meilleure compréhension de la SOLIDARITÉ dans des contextes différents pour davantage de justice sociale et d’équité », a laissé entendre Dr Nyankoye Gomou, conseiller chargé de mission au Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique.

Amadou Lama Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 669 681 561

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