Kissidougou : un activiste de la société civile alerte sur l’état de dégradation de la forêt de Möffa

Située dans la commune urbaine de Kissidougou, la forêt Möffa connait de nos jours de sérieuses menaces de la part des humains. Cette forêt classée est exposée aux feux de brousse et aux jets d’ordures de toutes sortes, au vu et au su des autorités en charge de sa protection. Face à cette situation, Ansoumane Mory Mara, activiste de la société civile de Kissidougou, tire la sonnette d’alarme. Il l’a dit dans un entretien au correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

C’est un patrimoine qui se situé dans la commune urbaine et menacé par les actions anthropiques. Une situation que regrettent de nombreux amoureux de l’environnement, à l’image de l’activiste Ansoumane Mory Mara.

Ansoumane Mory Mara, activiste

 « La Forêt Möffa est un patrimoine immobilier qui mérite la protection, je dirai toute la protection contre les actions anthropiques. Ce que cette forêt était hier, elle ne l’est plus aujourd’hui. Sa destruction est devenue très poussée et ça nous inquiète, nous, organisations soucieuses de la protection de l’environnement et l’ensemble des biodiversités. Pour vous dire combien cette forêt est un beau cadre de vie, lors de l’agression rebelle en début de l’an 2000, les jeunes volontaires ont pris l’initiative de défricher les herbes et arbustes s’y trouvant. On pouvait rester sur la Route Nationale et voir le quartier Madina. C’était beau. Ça a fait ressortir la splendeur d’un écosystème qui apportait à la ville de Kissidougou un charme sans égal », a déclaré notre interlocuteur.

Face à cette situation, monsieur Mara dénonce l’inertie des autorités. « Aujourd’hui, au lieu de réfléchir sur des stratégies de mise en valeur, nos autorités administratives en charge de sa protection ont tout abandonné. C’est au vu et au su des populations. Feux de brousse, ordures et toute sorte de déchets, la forêt Möffa est complètement à l’agonie et c’est très frustrant. De par derrière, côté Madina et même en face de la route Nationale, les feux de brousse ne cessent de détruire la forêt. Quand tu fais des dénonciations, on te dit que ce sont des fous qui y jettent les ordures et ce sont eux qui mettent le feu. Cette excuse des services des eaux et forêts, c’est comme s’ils nous disaient, l’État a eu tort de recruter des éco gardes. C’est de leur responsabilité de préserver cette forêt, ils ne peuvent placer aucune excuse », martèle Ansoumane Mory Mara.

En outre, cet activiste propose à l’État des solutions pour la sauvegarde de cette partie importante de l’écosystème de la commune urbaine de Kissidougou. « Au mouvement citoyen aujourd’hui, nous avons une seule réclamation, c’est la déclassification de cette forêt pour la mettre dans le portefeuille de la commune urbaine. Bon nombre de citoyens pensent que c’est la commune qui est incapable. Mais en menant des enquêtes, nous avons découvert que Möffa est une priorité de la direction préfectorale de l’environnement et du développement durable, laquelle direction est en charge de sa gestion et de sa protection. Vu son incapacité à assurer pleinement ce rôle, il faut humblement demander au Chef de l’État, à la Ministre de l’Environnement et du Développement Durable, au maire de la commune urbaine, de faciliter le processus de transfert de cette forêt dans les forêts communautaires ou classées administrées par la commune urbaine de Kissidougou », a lancé Ansoumane Mory Mara.

A en croire les autorités en charge de la protection de cette forêt, des personnes de mauvaise foi et des fous mettent souvent le feu à ce patrimoine et à des heures tardives.

Depuis Kissidougou, Abou Millimouno pour Guineematin.com

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