Conakry : le CIRD  et l’ONG F2DHG célèbrent la journée internationale des droits des femmes

Le Centre international pour la recherche et le développement (CIRD) et l’ONG Femme, développement et droits humains en Guinée (F2DHG) ont célébré, en différé, ce samedi 30 mars 2024, la journée internationale des droits des femmes. A l’occasion, des panels des femmes modèles pour des échanges intergénérationnels et le rapport d’activité ont marqué l’évènement qui a connu la présence de plusieurs femmes et filles qui se sont illustrées dans leur parcours socioprofessionnel, a constaté Guineematin.com, à travers un de ses journalistes.

Au nom de Dr Safiatou Diallo, la Fondatrice du Centre d’innovation et de recherche pour le développement (CIRD), Hassane Diallo, dans son discours de bienvenue, est revenu sur ce que symbolise la date de 8 mars pour les femmes.

Hassane Diallo, représentant du CIRD

« Permettez-moi de rappeler que plus d’un siècle, le 8 mars est devenu un symbole mondial de solidarité et de lutte pour les droits des femmes. C’est une journée qui trouve ses racines dans les mouvements ouvriers et féministes du XIXe et XXe siècles, où les femmes se sont unies pour revendiquer l’égalité des droits, des conditions de travail justes et la fin de la discrimination fondée sur le genre », a-t-il dit avant de souligner le rôle et l’implication du CIRD dans la promotion et la protection des droits des femmes.

« Pour la petite histoire, la première activité organisée au CIRD a été la célébration du 8 mars 2017. Depuis lors, cet espace s’est transformé en un lieu d’échange et de partage, visant à démystifier et à analyser les questions sociales, notamment celles liées aux droits des femmes.

Nous ne pouvons ignorer les injustices persistantes auxquelles sont confrontées les femmes à travers le monde, qu’il s’agisse de discrimination au travail, de violence domestique, d’accès inégal à l’éducation et aux soins de santé, ou d’autres formes de marginalisation. Mais en dépit de ces obstacles, les femmes se dressent, résolues à défendre leurs droits et à construire un avenir plus équitable pour tous », a dit Hassane Diallo.

Pour ce cadre du CIRD, la promotion et la protection des droits des femmes passent par l’autonomisation de cette couche, longtemps marginalisée.

« L’autonomisation des femmes est au cœur de notre journée aujourd’hui. Nous devons œuvrer sans relâche pour créer un monde où chaque femme et chaque fille a la liberté de poursuivre ses rêves, où son droit à l’éducation est incontesté, où elle est respectée et valorisée pour ses contributions à la société. L’autonomisation des femmes n’est pas seulement une question de justice sociale, c’est aussi une condition préalable au développement durable et à la paix mondiale ».

Hassane Diallo a également mis l’occasion à profit pour saluer et remercier les femmes qui se sont illustrées dans ce combat.

« C’est l’occasion d’exprimer ma gratitude envers toutes les femmes qui ont consacré leur vie à la lutte pour l’égalité des droits. Je voudrais particulièrement remercier Hadja Aicha, qui a été une source d’inspiration pour moi depuis ma jeunesse. Son geste simple mais significatif de me serrer la main et de me remettre une radio lors d’un concours pour encourager les jeunes filles résonne encore en moi aujourd’hui. Je voudrais également rendre hommage à Moussa Yéro, dont les petits poèmes me rendaient joyeuse au Collège Caravansérail à Kindia et qui se bat pour défendre le droit » a rappelé Hassane Diallo, au nom de la Fondatrice du CIRD.

Selon la Présidente de F2DHG, Moussa Yéro Bah, célébrer la journée internationale des droits des femmes, c’est poser des actes.

Moussa Yéro Bah, présidente de F2DHG

« La célébration de cette journée est une occasion pour faire partager les expériences entre les femmes. Une façon de poser des actes afin d’accélérer le rythme d’accompagnement et d’autonomisation des femmes. A cette occasion, nous, nous avons organisé un débat intergénérationnel afin de permettre aux plus jeunes de bénéficier les expériences des plus anciennes. Et aussi faire de l’investissement dans les femmes, une priorité. C’est pour cela qu’on a partagé ce 30 mars, le rapport sur l’autonomisation des femmes. C’est une activité qu’on a eu à lancer en décembre 2022 pour permettre à un certain nombre de femmes d se battre, de trouver de ressources et de soutenir leurs familles. Puisque l’indépendance de la femme passe forcément par son autonomisation. Ces échanges ont montré également que si la femme veut occuper des fonctions, il faut qu’elle se forme. Et un Etat qui veut faire la promotion de la femme doit investir dans l’éducation et la formation. Il faut y mettre la forme pour permettre aux femmes de gravir les échelons de l’administration et d’être bien représentée dans les institutions. D’où l’importance de ce thème : « les femmes dans les institutions, comment gravir les échelons ? De nos jours, nous voulons plus de femmes responsables à l’image de nos panélistes qui ont occupé d’importants postes de responsabilité au niveau national et même à l’international puisqu’elles sont bien formées. Et c’est ce que nous voulons pour notre pays », a mentionné la journaliste et activiste des droits humains.

A en croire Moussa Yéro Bah, chaque jour qui se passe, des cas de viols, de violences conjugales faites aux femmes ou de harcèlement sont rapportés à son ONG.

« Par jour, on nous rapporte au moins un cas de viols ou de violences conjugales ou de harcèlement est signalé à notre ONG. Nous accompagnons les victimes, nous organisons des causeries avec les victimes, nous contactons les services compétents, la médecine légale et tout ce que nous pouvons pour arrêter ou limiter les violences faites aux femmes et aux filles », a expliqué la Présidente de l’ONG F2DHG.

Pour sa part, Aïssatou Barry, la Directrice de cabinet du département de la promotion féminine, de l’enfance et de la protection des personnes vulnérables, au nom de sa patronne, Charlotte Daffé, a salué et encouragé la junte féminine engagée dans la lutte pour la promotion et la protection des droits des femmes.

Aïssatou Barry, la Directrice de cabinet du département de la promotion féminine

« Le mois de mars, c’est le mois de la femme. Pendant tout le mois, nous consacrons nos efforts à mettre la lumière sur les règles, les lois et conventions consacrées à la défense et à la protection des droits des femmes. Dans notre pays, ce combat a été porté valablement par nos devancières. Des pionnières dans la lutte pour l’émancipation de la femme, comme Mbalia Camara, qui n’était pas intellectuelle mais dont l’apport pour le développement de notre pays reste graver à jamais dans nos mémoires. Des femmes syndicalistes, comme Hadja Rabiatou Sérah Dillo, des intellectuelles, à l’image de Hadja Aïcha Bah, Dr Makalé Traoré et tant d’autres continuent de nos inspirer. Dans les ONG, elles sont également nombreuses, ces activistes des droits humains à s’illustrer comme Moussa Yéro Bah. Au département, notre ministre m’a chargé de rappeler que le combat des femmes est non pas d’être au-dessus des hommes mais de faire d’eux nos partenaires privilégiés pour l’éducation de nos enfants, le développement de notre pays et la protection des droits des femmes », a fait savoir la Cheffe de cabinet du département de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables.

Des femmes panélistes aussi célèbres les unes que les autres et comptant parmi elles des journalistes, des enseignantes, des syndicalistes, des parlementaires, des activistes de la société civile… ont partagé leurs expériences aux participants. C’est le cas de Hadja Aïcha Bah, ancienne ministre, ancienne responsable de l’UNESCO et facilitatrice du cadre de dialogue inter guinéen.

Cette célébrité, pour vaincre les inégalités entre homme et femme, les discriminations et les violences faites aux femmes, a insisté sur la nécessité d’éduquer, d’enseigner et d’encadrer les filles au même titre que les garçons. Un engagement qu’elle a fait sien partout où elle est passée.

Cette cérémonie de célébration de la journée internationale des droits des femmes a pris fin, au CIRD, par une photo de famille.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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