Guinée : l’UDRP de Dr Edouard Zoutomou  dénonce la dissolution des conseils communaux et la lenteur pour le retour à l’ordre constitutionnel

La dissolution de tous les conseils communaux est une pilule difficile à avaler dans le paysage sociopolitique guinéen. L’Union Démocratique pour le Renouveau et le Progrès (UDRP), dirigée par Dr Édouard Zotomou Kpoghomou, dénonce vivement cet acte du pouvoir central. Une mesure qui intervient dans un environnement de suspicion de glissement du calendrier électoral. Lors d’une réunion du bureau politique national de l’UDRP, tenue à son siège à Sangoya, dans la commune de Matoto, les membres ont exprimé leur désapprobation face à cette dissolution des conseils communaux, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Norbert Kolita, membre du bureau politique national de l’UDRP en charge des questions électorales, en a profité pour souligner que cette dissolution va à l’encontre de la loi. Il a également mis en garde contre les conséquences d’une prolongation de la transition sans élections municipales organisées conformément aux délais légaux.

« La dissolution des conseils communaux, il faut dire tout simplement que la Loi n’a pas été respectée. C’est face à l’urgence que l’on peut essayer de mettre en place une délégation spéciale. Mais la durée des délégations spéciales est de 6 mois et si les élections ne sont pas organisées jusqu’à la fin de ces 6 mois, nous allons nous retrouver face à une réalité amère. Ils seront obligés de mettre encore en place d’autres délégations spéciales. La dissolution de ces conseils communaux veut dire que la Loi n’a pas été respectée. Si le CNRD avait respecté ce qui a été dit lors de sa prise du pouvoir, on ne serait pas là aujourd’hui. On aurait déjà organisé les élections municipales. À un moment donné, quand vous faites des propositions de sortie de crise, les gens pensent que vous êtes contre le CNRD. Non ! Les forces vives et l’ANAD ne sont pas contre le CNRD. Mais retenez que nous voulons aller avec la logique et le respect de la loi. C’est le CNRD qui a défini les principes et le contenu de cette transition. D’un commun accord, ils ont acté que la transition prend fin le 31 décembre 2024. Nous n’avons plus rien à faire sinon qu’attendre. Je ne sais avec quelle possibilité ils pourront organiser les élections avant le 31 décembre 2024. Ils avaient dit que toutes les conditions allaient être réunies pour organiser les élections. Nous, nous les prenons aux mots», a avancé le chargé des questions électorales de l’UDRP.

Par ailleurs, les propos du nouveau Premier ministre, Bah Oury, sur une possible extension du chronogramme jusqu’en 2025 ont également été critiqués. Norbert Kolita a souligné l’importance de respecter l’accord signé entre les autorités de la transition et la CEDEAO concernant la durée de la transition.

« Le Premier ministre aurait dû réunir les structures politiques, montrer la bonne foi d’organiser les élections à bonne date avant de se prononcer sur un éventuel glissement jusqu’en 2025 du chronogramme de la transition. Mais s’il prend la parole pour dire que la transition va prendre fin en 2025, c’est une communication. Il est libre de le dire. Nous attendons la date fixée dans l’accord entre les autorités de la transition et la CEDEAO. Une transition qui va jusqu’à 3 ans ? Aujourd’hui on n’a aucune base pour organiser les élections. Le glissement du chronogramme se fait expressément. Si on avait la volonté d’organiser les élections ici, il y a longtemps qu’on les aurait organisées. Plus la transition prend du temps, plus les réalités amères gagnent les populations», a dit Norbert Kolita.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél: 622919225

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