Oumelle Camara « violentée » par son époux : « Tout le problème a commencé quand (…) il a cherché une 2ème femme »

Tribunal de Mafanco, TPI

C’est une vie de couple idéale qui a viré en cauchemar. Après 15 ans de vie commune en France puis en Guinée, le couple Touré se transporte devant le tribunal de première instance de Mafanco. Pour cause, dame Oumelle Camara, accuse son époux, Daouda Camara, de violences, voies de fait et menaces. Et, c’est dans une salle d’audience remplie de monde que la plaignante a décrit des années de souffrance dans le silence qu’elle a endurées, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Le tribunal de Mafanco a été le théâtre d’un procès captivant ce lundi, 14 avril 2024, alors qu’une femme a pris la parole pour dénoncer les abus qui lui ont été infligés par son mari. Et pire, selon elle, l’affaire a été attisée par la volonté de l’époux à prendre une seconde épouse, déclenchant ainsi une série de conflits et de violences domestiques. Elle a expliqué au tribunal des détails sur les agressions subies dans leur foyer.

« On vivait une vie paisible en France. On formait un couple de référence pour la diaspora guinéenne. Tout le problème a commencé quand il est rentré en Guinée et qu’il a voulu chercher une deuxième femme. Il avait changé. La tension a commencé entre nous au téléphone. On ne se comprenait plus pendant que j’étais en France avec les enfants. J’ai fait 15 ans de vie avec lui, mais depuis 2 ans, je subis la violence de sa part : il m’a frappée, il m’a menacée de mort, il m’a poussée à l’escalier. Les hostilités ont commencé surtout quand il a défoncé la porte de ma chambre à l’effet de saisir mon passeport et celui des enfants et le carnet de santé des enfants. Il a confisqué ça pour ne pas que je retourne en France avec les enfants dans le cadre de leur étude. Il ne se préoccupe ni de comment on mange, ni de comment je vis avec les enfants à la maison. Moi aussi j’ai saisi ses documents une manière de l’obliger à me rendre mes documents de voyage », a-t-elle expliqué.

Invité à la barre, le prévenu, Daouda Touré, visiblement détendu, a nié catégoriquement les accusations portées contre lui. Selon lui, c’est plutôt sa femme qui est violente vis-à-vis de sa personne.

« On vivait en France. Là-bas, il y avait des hauts et des bas. Elle était devenue plus ou moins violente. Finalement, j’ai décidé de rentrer en Guinée. Elle ne voulait pas venir en Guinée elle. Mais quand elle a appris que j’étais sur le point de me remarier, elle a vendu tous les bijoux de notre appartement pour acheter les billets d’avion pour elle et pour les enfants. À 23 heures, elle débarque chez moi avec des histoires, des cris… Une fois en Guinée, c’était les mêmes violences. Tout le temps, c’était des injures. Elle m’insultait et insultait mes parents. Concernant la violence, je dirais que c’est plutôt moi qui en était victime. À chaque fois qu’on se disputait, elle cassait beaucoup de choses dans la maison, notamment la télé, la vitre… Elle a des cicatrices sur son bras qu’elle a eu en cassant la vitre de la maison. Souvent, c’est l’agent de sécurité que j’ai engagé qui interceptait ses jets de couteau contre moi », a-t-il dit.

Interrogé par le procureur sur les propos injurieux consigne dans d’une pièce justificative versée au dossier par la partie civile, le prévenu a reconnu avoir tenu ces propos. « Je voulais l’intimider pour qu’elle me rende mes documents qu’elle a gardé par devers elle », s’est-il justifié.

Finalement, le tribunal a renvoyé l’affaire au 22 avril 2024 pour la comparution des témoins et la continuation des débats.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com 

Tél : 626-66-29-27

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