Conakry : Mory Diané et deux autres jugés pour vol et recel de câbles électriques

Les prévenus Mory Diané, Mamady Diaté Kaba et Oumar Djouma Bah, jugés pour vol et recel de câbles électriques, ont comparu devant le tribunal correctionnel de Dixinn. A la barre, ils ont nié les faits mis à leur charge. La partie civile dans cette affaire est Idran Koffi, qui dit avoir souffert des agissements des 3 prévenus, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Mory Diané, marchand de câbles électriques, a été le premier à être entendu. Interrogé sur le cas de recel, ce père de 4 enfants, domicilié à KIPE, dit n’avoir jamais revendu de câble autre que les siens. « Ils ont dit qu’ils recherchaient des câbles volés dans leur entreprise. Ils sont venus dans mon magasin à cause d’une facture… Sur la facture, les biens vendus, c’est des câbles. Mais les câbles de leur société, moi je ne vends pas pareil. Sur cette facture,  ils n’ont pas retrouvé des câbles de la société », a-t-il déclaré.

Pour sa part, Oumar Djouma Bah, accusé du vol, rejette tout en bloc. « Ils sont venus me trouver en train de charger nos matériels de travail. C’est là qu’ils sont venus nous dire de partir tous à la police. On devait partir à Hamdallaye pour le travail. Lorsqu’on chargeait le véhicule, le patron était là-bas, notre chef. Je travaille en tant que maçon, mais des fois, s’il y a manque de chauffeur, on me supplie de conduire et je le fais… J’ai trois puces. Le numéro areeba était dedans, les deux autres étaient chez moi. Au commissariat, les agents ont dit que les téléphones seront vérifiés. Moi, ma puce avait un souci. J’ai ouvert mon téléphone pour enlever la batterie puis la remettre pour que le téléphone soit opérationnel mais, ils m’ont dit monter avec les autres », a soutenu Oumar Djouma Bah,  Né en 1992 à Kamsar, maçon de profession, domicilié au quartier Hamdallaye.

Par contre, le troisième prévenu dans cette affaire, reconnaît avoir reçu des câbles électriques appartenant à la société de la partie civile, mais par le biais de quelqu’un dont-il ignore le nom et les coordonnées. « Ils me les a juste confiés », a-t-il dit.

Mamady Diaté Kaba, né à Kankan est également marchand de matériels électriques, domicilié au quartier Sangoya. « Les câbles qu’ils ont trouvés là-bas, c’est bien leurs câbles. Un mercredi, quelqu’un est venu à bord d’un taxi vers 19 heures 20 heures, il m’a présenté des câbles à vendre. Je lui ai dit que je n’étais pas intéressé. Alors, il m’a demandé de garder les câbles pour lui. Je lui ai permis de déposer les câbles dans mon magasin. Juste pour rendre service. Vers 8 heures comme ça, mon petit m’a appelé pour me dire qu’il y a des policiers qui sont venus au magasin pour un problème de câbles électriques. Ce jour-là, j’accompagnais mon père à l’hôpital. Je n’ai pas pu aller répondre au commissariat. Mais le lendemain, je suis parti et j’ai expliqué ce qui s’est passé », a-t-il raconté.

Idran Koffi, partie civile dans cette affaire, a donné sa version des faits à son tour. Dans son explication, en répondant aux questions du tribunal et du Ministère public, le plaignant a fait savoir que Oumar Djouma Bah, en détention depuis le 20 novembre 2023, a été pris comme quelqu’un qui dissimulait des preuves. « Nous sommes une société de prestation. Nous importons des câbles électriques. J’ai remarqué qu’il y a un déficit de câbles… On s’est dit que s’il y a vraiment vol, le coupable ira forcément  revendre au marché. Alors, on a passé des commandes. L’objectif était d’intercepter les receleurs.  Au niveau des receleurs, il y a eu un grand nombre de câbles retrouvés. Chez Monsieur Mory  c’est 20 mètres… Les câbles n’ont pas été volés à la base. C’est une fois sur le terrain que les câbles disparaissent. Le cas de Oumar Djouma, il a été pris comme quelqu’un qui dissimulait des preuves.. C’est Monsieur Lamine Sylla qui a la possibilité de donner des instructions aux travailleurs. C’est lui qui doit rendre compte…», a-t-il dit.

« Lamine Sylla doit comparaître » a dit le président du Tribunal.

Le Ministère Public a ainsi sollicité du Tribunal la mise en liberté provisoire de Oumar Djouma Bah.

Une demande à laquelle le tribunal va accéder, ordonnant la mise en liberté provisoire du prévenu Oumar Djouma Bah. Il a renvoyé le dossier  au 7 mai 2024 pour la comparution de Lamine Sylla.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

Facebook Comments Box