Devant l’hypothèse d’un glissement de calendrier pouvant conduire au prolongement de la transition guinéenne, il y a une levée de bouclier des acteurs socio-politiques. Aboubacar Biro Soumah, président du Parti pour le progrès et le changement (PPC) dénonce cet état de fait. Sa colère fait suite à la sortie du Premier ministre Bah Oury, qui ne cache plus la possibilité d’une prolongation de la transition. Interrogé par un reporter de Guineematin.com ce samedi, 11 mai 2024, Aboubacar Biro Soumah accuse le Premier ministre d’être un instrument de la junte militaire pour arriver au glissement tant décrié.
En conférence de presse hier, vendredi, le Premier ministre a annoncé une possibilité de prolongement de la transition. Le chef du gouvernement de transition a expliqué devant les médias que ce glissement de calendrier serait lié « au processus du dialogue politique qui n’a pas été facile et qui a impacté négativement la dynamique pour un retour à l’ordre constitutionnel dans les délais qui étaient indiqués à travers l’accord dynamique entre la CEDEAO et la Guinée ».
Aboubacar Biro Soumah estime que les raisons avancées par le Premier ministre pour justifier un éventuel prolongement de la transition ne sont qu’un alibi. Pour Aboubacar Biro Soumah, l’opinion doit comprendre que Bah Oury a été désigné par la junte pour manœuvrer afin qu’il y ait un glissement de calendrier.
« Amadou Oury Bah a pris des engagements que chacun de nous a vu à la télévision. Il a juré de respecter et de faire respecter les engagements ou décisions du CNRD et de son président. Il n’a jamais parlé du peuple. Mais, tout ce qu’il a pris comme engagements, c’est devant le CNRD et son président. Et, aujourd’hui, il passe par des manœuvres pour essayer de convaincre certainement l’opinion nationale et internationale sur les raisons qui pourraient favoriser que le calendrier soit glissé. Il parle de difficultés du processus de dialogue politique. Pour nous, ces raisons là ne sont pas fondées. Parce que nous avons passé plus de 2 ans maintenant, il n’y a pas de guerre, il n’y a pas de calamité. En réalité, il n’y a pas eu de vrai dialogue. Ils ont monopolisé le dialogue. Il y a eu les assises nationales. Qu’est-ce que les assises nationales ont donné comme fruit ? La réponse qui a été conclu là-bas, où en sommes nous pour la mise en application ? Il y a eu de cadre de concertation un peu partout. Même nous, les acteurs politiques qui étions venus au départ pour soutenir la junte militaire, et qui étions critiqués par la presse, aujourd’hui, on les désavoue. Tout le monde désavoue la manière de la junte parce qu’il n’y a pas de volonté au niveau de cette junte pour qu’il y ait un retour à l’ordre constitutionnel. Donc, c’est sciemment orchestré, sciemment préparé à mettre quelqu’un qui peut manager pour permettre à ce qu’il y ait un glissement de calendrier. Et, Bah Oury est désigné pour ça, parce que c’est un politicien ; certainement, il sait rouler les gens dans la farine. Mais, il est en train de se tromper parce qu’en réalité, il n’y a pas eu de dialogue politique en Guinée », a martelé, le leader du Parti pour le Progrès et le Changement (PPC), Aboubacar Biro Soumah.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
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