Kankan : Karamo Solo visée par une plainte pour diffamation et injures publiques

Elhadj Cheick Souleymane Sidibé, "Karamo Solo"

Le bras de fer qui oppose les responsables religieux de Kankan à l’érudit Cheikh Souleymane Sidibé, dit Karamo Solo, a connu un nouveau développement. Les autorités religieuses, qui accusent l’homme de diffamation et d’injures, disent avoir porté plainte. L’annonce en a été faite dans la journée d’hier, lundi 13 mai 2024, à l’issue d’une rencontre organisée au secrétariat communal des affaires religieuses de Kankan, rapporte un des correspondants de de Guineematin.com basé dans la préfecture.

La tension reste vive entre l’association Nourdine Islam, fondée par Karamo Solo, et les responsables religieux de Kankan. C’est pour se pencher sur cette problématique que la rencontre d’hier a eu lieu.

A la fin des échanges, le secrétaire préfectoral de la ligue islamique de Kankan a tenu à clarifier un certain nombre d’éléments concernant le différend avec Karamo Solo. Selon Moussa Barème Condé, c’est un problème entre l’érudit et ses voisins, qui ont construit une mosquée à côté de la sienne, qui est à la base de tout.

Moussa Barème Condé, secrétaire préfectoral de la ligue islamique de Kankan

« Nous nous sommes réunis en raison des nombreuses questions soulevées la semaine dernière à l’encontre de la ligue islamique. Ces questions portaient sur l’incident survenu le dimanche dernier concernant Karamo Solo et la prétendue malhonnêteté de la ligue dans son fonctionnement. Ces allégations de manque d’honnêteté sont liées à un différend concernant une mosquée entre Karamo Solo et ses voisins, notamment El Mamady Doumbouya, une figure connue à Kankan. Cependant, il est important de souligner que le différend concerne principalement Karamo Solo et ses voisins, et non la ligue islamique. Il n’y a pas de conflit ancien ou récent entre la ligue et lui. En ce qui concerne la mosquée en question, celle d’El Mamady Titioulen, sa construction a débuté en 2014, mais elle a été achevée cette année et mise à la disposition des fidèles », a expliqué le secrétaire préfectoral des affaires religieuses.

Concernant la construction de la mosquée de Karamo Solo, un problème de documents s’était posé, précise Moussa Barème Condé. « Concernant la mosquée de Karamo Solo, j’étais responsable de la ligue islamique communale en 2020. Lorsqu’il a soumis sa demande de construction de sa mosquée, j’ai envoyé un membre de notre bureau pour évaluer si elle répondait aux critères établis par la ligue. Nous avons constaté qu’elle était située à l’extrémité de sa propriété familiale, ce qui ne convenait pas pour une mosquée de vendredi. Nous avons demandé des documents supplémentaires à Karamo Solo, notamment une attestation de donation, mais il n’a pas fourni les documents requis. Par respect pour la religion, nous lui avons permis de prier dans sa mosquée en attendant de régulariser sa situation », dit-il.

En outre, ce responsable religieux a fait savoir que des plaintes sont déjà déposées contre Karamo Solo pour diffamation et injures publiques.

« En 2021, une directive émanant de Conakry a établi des distances minimales pour la construction de nouvelles mosquées. Cependant, cette directive ne s’applique pas aux constructions antérieures comme celle d’El Mamady Doumbouya. En ce qui concerne les sanctions contre Karamo Solo, nous avons pris des mesures en collaboration avec les autorités administratives et avons déposé de plainte pour diffamation et injures publiques contre lui », a fait savoir Moussa Barème Camara.

Selon nos informations, Karamo Solo reproche aux autorités religieuses et à la famille d’El Hadj Mamadi Titinoulen d’avoir construit une mosquée à moins de 500 mètres de la sienne alors que selon les règles qui régissent la construction des mosquées en Guinée, il doit y avoir 500 mètres entre les mosquées devant officier les prières de vendredi dans les villes, et 1 000 mètres dans les campagnes. Mais l’autorité religieuse est formel là-dessus, cette loi est antérieure à la construction des deux mosquées. Ce qui leur permet d’officier les prières de vendredi.

Abdoulaye N’Koya Sylla pour Guineematin.com

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