Évaluation des partis politiques par le MATD : ce qu’en dit Abdoulaye Kourouma du RRD

Abdoulaye Kourouma, président du parti RRD

Le Ministère de l’Adminitration du territoire et de décentralisation (MATD) poursuit sa dynamique d’évaluation des partis politiques en Guinée. Le ministre de tutelle, le Général Ibrahima Kalil Condé, a récemment demandé aux partis politiques de se rapprocher de son département pour effectuer ladite évaluation. Pour Abdoulaye Kourouma, président du Rassemblement pour la Renaissance et le Développement (RRD), la démarche est normale, mais des discussions doivent menées entre les acteurs politiques et le MATD. Il l’a dit dans un entretien accordé à Guineematin.com à travers un de ses reporters.

« Il est demandé à tous les partis politiques, légalement constitués, de se rapprocher de la direction nationale des affaires politiques et de l’administration électorale pour le retrait des outils physiques d’évaluation, la liste des documents à regrouper et des lettres d’information pour les partis politiques n’ayant pas de sièges ou d’adresses connus du ministère », a déclaré le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, le Général Ibrahima Kalil Condé. Selon lui, cette deuxième évaluation en moins d’un an commencera le 19 juin et se poursuivra jusqu’au 3 juillet 2024.

En réaction à cette annonce, le président du Rassemblement pour la Renaissance et le Développement (RRD), Abdoulaye Kourouma, a dit être d’accord avec le principe.

« Il y a une charte pour les partis politiques. Selon le code des collectivités, un parti politique qui n’a participé à aucune élection doit cesser d’exister. Mais, nous sommes plus de deux cents ou trois cents partis politiques en Guinée. Vous n’en avez pas plus de vingt qui ont participé à toutes les élections. Maintenant, qu’est-ce qu’ils vont faire avec ces partis qui ont fait plus de vingt ans sans jamais participer à une élection ? D’autres, créés depuis plus de vingt ans, n’ont jamais participé à une élection. Donc, il y a tous ces problèmes qui se posent. Pour moi, le RRD n’a pas d’objection à l’évaluation des partis politiques, mais les évaluateurs doivent accepter d’ouvrir un cadre réel d’échanges entre les partis politiques et le ministère qui les supervise ; qu’on laisse les partis politiques œuvrer sur le terrain, organiser des meetings, des marches, des sensibilisations, des formations, aller dans les provinces et villages. C’est-à-dire, il ne faut pas qu’ils créent du deux poids deux mesures. Sinon, ils sont notre tutelle. Le RRD a son siège à Sangoya et nous sommes disposés à recevoir la mission à bras ouverts pour répondre à toutes les questions. Nous mettrons à leur disposition tous les documents qu’ils demanderont », a-t-il déclaré.

En outre, Abdoulaye Kourouma a laissé entendre qu’il y a eu une première évaluation et que les choses ont pu changer entre-temps.

« Le ministère de l’Administration du territoire est la tutelle des partis politiques. Nous avons été évalués pour la première fois par cette transition. En ce qui concerne le RRD, nous sommes un parti légal. Lors de la première évaluation, nous-mêmes, nous avions écrit au ministère pour leur dire que nous étions disposés à les accueillir à bras ouverts. Nous avons été évalués, les structures ont été visitées, le siège, le nombre de logistiques, les représentants de notre parti au niveau des différentes régions. Tout a été donné. Maintenant, il faut savoir qu’un parti politique est comme un bateau ou un train, où certains montent, d’autres descendent. C’est vrai, il va y avoir des migrations d’un parti à l’autre. Avec la migration politique, quelqu’un pouvait être mon représentant hier à Conakry et qu’aujourd’hui il ne l’est pas. Tout ça peut peut-être leur permettre de mettre à jour leur base de données par rapport notamment aux représentants des différents partis politiques dans les différentes villes du pays. Mais à part ça, le ministère est dans son rôle. Pour l’évaluation des partis politiques, nous devons être situés sur la périodicité, c’est-à-dire savoir si nous serons évalués sur un an ou deux ans. Le parti est une personne morale et non une personne physique. Les structures existent. Maintenant, est-ce que nous serons évalués en fonction de nos représentants puisque la variation du nombre de militants est progressive ? On peut créer un parti et devenir fort après un an ou dix ans, selon les moyens du parti et la dynamique de ses structures », a déclaré cet ancien député de la 9eme législature.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tel: 6229192225

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