Guinée : les acteurs politiques et sociaux de l’Union sacrée exigent la fin de la Transition en 2024

Regroupés au sein de l’Union sacrée, plusieurs acteurs politiques et sociaux guinéens refusent d’accorder un jour de plus à la junte militaire du CNRD qui avait promis et juré de quitter le pouvoir à la fin de cette année. « Le président a juré qu’il ne fera pas un jour de plus à la tête du pays, après décembre 2024 », disait le porte parole du Gouvernement il y a quelques mois. Et, vendredi dernier, le même Ousmane Gaoual Diallo a animé une conférence de presse pour annoncer tout le contraire : « la transition ne finira pas en décembre 2024 » ! Une annonce qui a écoeuré les acteurs politiques et sociaux qui se sont regroupés au sein de ce qu’ils ont appelé « l’Union sacrée ». Pour eux, la junte militaire- qui a renversé le président Alpha Condé le 5 septembre 2021 pour s’emparer du pouvoir- doit rendre le pouvoir aux civils avant la fin de cette année.

Mais, pour mieux affiner leurs stratégies de lutte pour un retour à l’ordre constitutionnel, ces acteurs organisent des rencontres périodes et se retrouvent dans les sièges des partis politiques membres à tour de rôle. Et, c’est dans ce cadre qu’ils étaient à Matam, au siège de l’UFR (Union des Forces Républicains) les a reçus ce mardi, 9 juillet 2024. À l’issue de leur huis clos, on apprend que des actions d’envergure pourraient intervenir dans les prochains jours pour exprimer leur opposition au glissement du calendrier pour le retour à l’ordre constitutionnel, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place. Cette rencontre d’acteurs sociopolitiques fait suite à la sortie du porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, qui annonce un glissement certain de la fin de la Transition.

A la fin de la réunion, Dr Ibrahima Sory Diallo, président du parti ADC-BOC (Alternance Démocratique pour le changement-Bloc de l’opposition constructive) et membre de l’Union sacrée, a annoncé qu’une conférence de presse est prévue pour dévoiler les positions des uns et des autres.

Dr Ibrahima Sory Diallo, président du parti ADC-BOC (Alternance Démocratique pour le changement-Bloc de l’opposition constructive)

« L’Union sacrée est née, elle regroupe aujourd’hui la majorité de la classe sociopolitique du pays. Comme à l’accoutumée, on a des plénières tournantes. On était au siège de l’UFC, du RGT ; et, aujourd’hui, on est venu au siège de l’UFR pour discuter de la continuité de nos activités face à un retour à l’ordre constitutionnel d’ici le 31 décembre 2024. À cette rencontre, chaque leader a pris la parole et on fait des propositions qu’on va dévoiler lors d’une conférence de presse qui va attirer l’attention de la communauté nationale et internationale », a-t-il indiqué.

Par ailleurs, ce membre de l’Union sacrée soutient que la sortie du porte-parole du gouvernement choque tous les acteurs et précise qu’une réponse sera donnée. « Tous ceux qui ont souscrit à une durée de transition de 24 mois ; aujourd’hui, ils se trouvent écœurés, touchés par cette sortie. Ce qu’il ne faut pas accepter. Mais, vous savez, quand un responsable du gouvernement, à la rigueur un porte-parole, qui parle au nom du gouvernement, donc l’union sacrée a pris acte de sa sortie et va répondre dans les jours à venir à travers une conférence de presse élargie à tous les leaders pour donner la position claire de l’Union sacrée face à la sortie du porte-parole du gouvernement », a promis Dr Ibrahima Sory Diallo.

Ismaël DIALLO pour Guineematin.com

Tél. : 624 693 333

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