Conakry : le sommet national du projet Youth Power Africa lancé par SOS Villages d’Enfants en Guinée

SOS Villages d’Enfants en Guinée, en collaboration avec la Fondation allemande KFW STIFTUNG, a lancé ce mercredi, 10 juillet 2024 le sommet national du projet Youth Power Africa sur le thème  » Jeunes guinéens, acteurs de changement ». Ce sommet, qui prendra fin le 12 juillet prochain, réunit de nombreux jeunes venus de plusieurs préfectures de la Guinée. Ces deux structures s’engagent à accompagner les jeunes porteurs de projets de développement durable avec un financement de 3300 euros par initiatives mises en place par les jeunes, a appris Guineematin.com à travers deux de ses reporters.

Dans son discours, Richard Watchinou, Directeur national de SOS Villages d’Enfants en Guinée, est revenu sur les raisons qui justifient l’intérêt de sa structure à aller au-delà de la protection de l’enfant pour accompagner les jeunes dans leur développement personnel.

Richard Watchinou, directeur national de SOS Villages d’Enfants en Guinée

« Lorsqu’on parle de SOS Villages d’Enfants en Guinée, on pourrait se demander pourquoi on accompagne un projet comme celui centré sur la jeunesse. C’est peut-être une interrogation mais il y a bel et bien des raisons. Des raisons qui justifient que SOS Villages d’Enfants en Guinée puisse avoir des activités focalisées sur la jeunesse. SOS Villages d’Enfants est une organisation assez particulière en matière de protection des enfants. Elle fait partie des rares organisations au monde qui, dans sa dynamique de protection, dans sa stratégie de l’enfant, comprenez bien avec moi, lorsqu’on parle de long terme, on ne peut pas rester exclusivement ou essentiellement sur l’enfance ; et le travail que fait SOS villages d’enfant, si nous n’avons pas de résultats au niveau de la jeunesse, je pense que vains seront nos efforts. Parce que l’enfant, avant qu’il ne devienne adulte de demain, passe une étape cruciale qu’on appelle la jeunesse.  Cette étape est indispensable pour ce que ce l’enfant, adulte de demain, pourra jouer comme rôle pour son propre développement et celui de sa société. Donc, c’est pour ça que SOS Villages d’Enfants est résolument investi dans l’accompagnement et le développement de la jeunesse », a expliqué  Richard Watchinou.

En outre, le Directeur de SOS Villages d’Enfants a évoqué la question du sommet. « Lorsque nous parlons du sommet Youth Power, c’est juste une initiative que nous pouvons appeler initiative qui booste la jeunesse. Booster comment ? Booster en agissant sur trois éléments essentiels. Le premier, c’est le développement personnel jeune. Le deuxième, c’est ce que nous pouvons appeler accompagnement en termes de manque et en termes de coaching. Le troisième élément, c’est le soutien à l’initiative personnelle, individuelle voire collective des jeunes. Donc, si nous parlons de Youth Power Africa, si nous parlons de l’initiative qui booster la jeunesse dans son ensemble, c’est sur ces trois éléments que nous voudrons agir pour que les autres initiatives en cours et celles qui viendront dans le futur puissent appuyer ces trois éléments », a-t-il indiqué.

Pour sa part, dame Haoua Bala, coordinatrice générale du projet Youth Power Africa, soutient que les jeunes constituent un des outils du développement économique de nos pays, d’où l’importance, selon elle, pour les Etats d’intégrer les initiatives comme ce projet dans leurs agendas respectifs.

Haoua Bala, coordinatrice générale du projet Youth Power Africa

« Le projet Youth Power Africa est un programme de SOS villages d’enfants financé par la fondation allemande KFW STIFTUNG. C’est un projet de 3 ans, qui a pour objectif de renforcer la capacité des jeunes et des éducateurs des jeunes sur trois axes principaux que sont le leadership, la prise de parole en public et l’estime de soi. Le programme Youth Power Africa est un espace pour les jeunes dynamiques engagés qui sont porteurs de projets avec des objectifs de développement durable. A travers ce projet, nous finançons les jeunes projets d’initiatives à hauteur de 3 300 euros par initiative. En 2023, nous avons lancé la première phase avec 11 pays qui ont bénéficié de projets au niveau régional. Et cette année 2024, nous sommes en train d’implémenter le projet au niveau national avec 5 pays, dont la Guinée. Cette année 2024, nous avons 3 porteurs d’initiatives dans chaque pays. Aujourd’hui, c’est l’occasion pour les autorités guinéennes d’intégrer des initiatives, des programmes comme ce projet dans leurs agendas car aujourd’hui, les jeunes sont un des outils plus importants pour l’économie de nos pays », a-t-elle déclaré.

La ministre de l’Action sociale,  Charlotte Daffé, était représentée à l’ouverture de ce sommet national par le Directeur National de l’Enfance. Dans son intervention, Akoye Guilavogui a exprimé le message de salutations aux organisateurs de cet événement. Il a par la même occasion fait savoir que son département, en collaboration avec les autres ministères, feront de leur mieux pour la prise en compte de ce genre d’initiatives en faveur de la jeunesse et du développement économique du pays.

Akoye Guilavogui, Directeur National de l’Enfance

« Je voudrais commencer par vous transmettre les salutations et encouragements de Madame Charlotte Daffé, parce qu’elle est dans l’esprit de faire en sorte que les gens soient libérés, que les gens puissent davantage s’impliquer eux-mêmes dans leurs processus d’inclusion avec évidemment tout ce qui va dans le cadre de la promotion de leurs droits. Parce que quand on parle de personnes autonomisées, ça veut dire que c’est une personne qui, déjà, peut détecter les possibilités de savoir quelles sont ses limites dans la société, donc ses droits ; mais aussi qui est en phase d’acquérir des compétences. Et je pense que notre Ministère ne fait que ça : promouvoir les femmes, ça va dire donc faire en sorte que les femmes acquièrent des compétences, faire en sorte que les femmes soient moins brimées, promouvoir les enfants. C’est aussi dans la même dynamique et faire en sorte que les personnes qui ont moins de capacités parce qu’elles sont physiquement impactées, les personnes handicapées, donc le mot inclusion est une valeur importante pour notre ministère. Et pour ces trois dimensions, elle m’a vraiment chargé de vous transmettre ses salutations et encouragements. Elle est en phase avec cette dynamique. Elle a aussi insisté sur le fait que ça se fait dans un esprit de partenariat et de solidarité. Parce que quand on met les gens ensemble, cela veut dire qu’on crée des liens, on établit des réseaux et c’est pour travailler ensemble et c’est pour se mobiliser ensemble, aller vers les objectifs ensemble. Je pense que ça aussi ce sont des principes et des valeurs sur lesquelles le ministère est en train de travailler. Elle a aussi mentionné que cette activité doit être une opportunité. Parce que effectivement, les jeunes ont du talent mais il faut les encadrer, il faut les mobiliser. Il faut donc les drainer pour que ces talents ne soient pas perdus mais plutôt qu’ils soient mobilisés pour des choses qui valent la peine et qui soient importantes pour eux… Elle ne doute pas que ces partages d’expériences entre jeunes, doublés avec l’expérience qui va être apportée par la couche principale qui a déjà vécu d’autres expériences dans d’autres pays et l’engagement que je vois à travers les témoignages qui ont été faits par les jeunes, sont des opportunités pour apprendre mais aussi renforcer leur engagement et leur détermination. Ensuite, elle est très heureuse de savoir que SOS est en train de travailler dans une dynamique profonde de changement de paradigme, surtout au sein de notre société. SOS travaille avec notre Ministère en faisant en sorte que les parents, les enfants soient les porteurs des activités qui font que les enfants aient le bien-être mais au sein des familles et des communautés. Je pense que le changement qui est apporté à travers ce projet, c’est aussi dans la dynamique que les jeunes qui sont au sein de ces sociétés soient aussi des vecteurs du changement social. Pour se faire, le ministère avec les autres ministres, dans une dynamique de collaboration gouvernementale, va prendre en charge les aspects de pérennisation. Les initiatives viennent pour renforcer les dimensions qui sont moins développées par les programmes de l’État. Les programmes viennent pour renforcer là où il y a des faiblesses. Mais, il appartient à l’État, lorsque ces programmes sont en maturité et ont vécu leurs expériences, de prendre en charge cela et de mettre dans une planification continue pour d’autres jeunes parce que ça doit être des choses que nous devons développer… Cette dynamique est encourageante parce que vous venez consolider ce que vous avez fait pour les enfants au niveau des jeunes. Et je pense que la passerelle est importante pour nous », a déclaré Akoye Guilavogui, Directeur National de l’Enfance.

Au terme des discours, des jeunes porteurs de projets de développement économique et social ont fait un défilé devant les organisateurs du sommet. Et les représentants des différents ministères invités à cette rencontre ont fait savoir que le projet Youth Power Africa leur a apporté un changement qualitatif dans le cadre de leur développement personnel.

Mamadou Laafa Sow et Hamidou Barry pour Guineematin.com

Tél. : 622919225

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