Vol d’une semi-remorque dans un parc privé à Lambanyi (Conakry) : Djan Bhoye Diallo jugé au tribunal de Ratoma

Poursuivi pour vol dans une affaire de soustraction de la clé d’une semi-remorque et une batterie, Djan Bhoye Diallo a comparu lundi, 22 juillet 2024, au tribunal correctionnel de Dixinn (délocalisé à la mairie de Ratoma). A la barre, le prévenu a nié les faits qui lui sont reprochés. Lors de sa déclaration, il a affirmé que c’est plutôt la partie civile qui lui doit des arriérés de salaire, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Détenu depuis le 3 novembre 2023, Djan Bhoye Diallo est reproché d’avoir soustrait une semi-remorque et une batterie au préjudice de son patron Ibrahima Kenda Bah. Selon les explications données à la barre, le prévenu travaillait en tant que gardien de nuit au parc de vente de voitures de la partie civile qui se trouve à Lambanyi. Mais à la barre ce lundi, il a nié les faits, accusant même son ex-patron de lui devoir une somme conséquente d’argent.

« Cela fait 11 ans que je travaille et je ne suis pas payé. Je suis son gardien depuis 10 ans, il ne m’a remis que 6 millions. Un jour, il a vendu un camion, et dès qu’il a revendu le véhicule, j’ai confisqué la clé. Ceux qui ont acheté sont venus pour récupérer le véhicule, et je leur ai dit d’aller voir leur client parce que tant qu’il ne me payera pas mon argent le camion ne bougera pas. On me payait 500 mille francs par mois pour assurer la garde pendant la nuit. Mais à un moment donné, j’ai constaté que maintenant je gardais nuit et jour. Alors j’ai demandé à Diao : maintenant c’est moi qui garde et la nuit et la journée ? Il m’a dit de patienter, qu’à l’arrivée du patron, il va poser le cas au patron, mais il n’a pas voulu me rendre mon argent. Et ces clés que j’avais confisquées, je les lui ai retournées après avoir quitté le commissariat. Parce que quand j’avais pris les clés, il avait porté plainte. Aussi, le jour où il dit que moi je suis venu embarquer la semi-remorque, je n’étais même pas présent dans le parc, j’étais à l’hôpital », s’est-il défendu.

Prenant la parole, la partie civile, Ibrahima Kenda Bah, a démenti les déclarations du prévenu. Selon lui, il n’a signé aucun contrat de travail ni écrit ni verbal avec Djan Bhoye Diallo. A en croire ce plaignant, le prévenu s’est proposé volontairement de les assister, car il habitait dans la cour dudit parc.

« Il habite dans le parc. A notre arrivée sur les lieux, il s’est proposé de nous assister. Moi le gardien que j’ai employé s’appelle Diao, je lui paie à un million à chaque fin de mois. Quant à lui, de temps à autre je lui donne quelque chose, et dès fois cela dépend aussi des ventes. Par exemple, si on réussit à conclure un marché avec un client, on lui donne un peu. Alors à un moment donné on voulait vider les lieux, c’est dans ce processus qu’on m’a informé que monsieur Diallo a embarqué la semi-remorque en disant que je lui devais un salaire. J’ai voulu porter plainte, mais le chef de quartier m’a dit qu’il va résoudre le problème à l’amiable, c’est pourquoi l’affaire a traîné jusqu’à maintenant. C’est lui qui a pris la semi-remorque, parce qu’il menaçait souvent de le faire, et il y a des témoins qui l’ont vu faire. Ils ne l’ont pas stoppé parce qu’ils avaient pensé que ses agissements émanaient de mes ordres », a déclaré la partie civile.

Dans sa déclaration, le plaignant avait également laissé entendre que son parc n’était pas gardé pendant la journée. Une affirmation qui a intrigué le tribunal.

« Si la surveillance du parc n’est assurée par quelqu’un pendant la journée, à qui le vol doit être attribué, puisque le vol s’est produit pendant la journée ? » a cherché à comprendre le juge.

Lors des débats, le ministère public s’est dit confus vis-à-vis des explications données par les deux parties. Le procureur a estimé qu’il est important de faire comparaître les témoins cités pour apporter plus de lumière dans cette affaire.

Finalement, le tribunal présidé par Lansana Keïta a renvoyé l’affaire au 30 juillet 2024 pour la comparution des témoins.

Mariama Barry pour Guineematin.com 

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