Foniké Menguè et Billo Bah kidnappés à Conakry : l’ONU s’inquiète et demande leur libération

Oumar Sylla, alias Fonikè Menguè, Coordinateur national du du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) et Mamadou Billo Bah, responsable des antennes et de la mobilisation

Où se trouvent Oumar Sylla alias “Foniké Menguè” et Mamadou Billo Bah, respectivement coordinateur national et responsable des antennes du FNDC (Front national pour la défense de la constitution) ? Ces deux activistes ont été arrêtés le 9 juillet dernier par des éléments de la gendarmerie nationale et des forces spéciales. Et depuis, ils sont portés disparus, même leurs avocats n’ont pas de leur nouvelle. La coordination du FNDC dénonce un kidnapping, mais les autorités judiciaires démentent toute interpellation de ses deux activistes. En tout cas, le parquet général près la cour d’appel de Conakry a publiquement fait savoir que Foniké Menguè et Billo Bah ne sont détenus dans aucune maison carcérale du pays. Un motif d’inquiétudes grandissantes chez la population et des organisations de défense des droits humains.

Dans un communiqué en date du 19 juillet dernier, le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a fait part de ses inquiétudes par rapport à la situation de ces deux hauts responsables du FNDC. Cette institution onusienne a exhorté les autorités à “libérer immédiatement et sans condition” Foniké Menguè et Billo Bah.

“Nous sommes extrêmement inquiets de la disparition de deux militants en République de Guinée. Oumar Sylla (alias Foniké Mengué) et Mamadou Billo Bah, Leaders du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), un mouvement citoyen, ont été arrêtés par les forces de sécurité le 9 juillet dans la capitale, en compagnie de Mohamed Cissé, coordinateur FNDC à Matoto, Conakry. Les rapports indiquent que l’arrestation a été effectuée avec violence et sans mandat d’arrêt. Alors que Monsieur Cissé a été libéré le lendemain, le sort de Monsieur Sylla et Monsieur Bah reste inconnu, ce qui suscite des inquiétudes quant à leur détention arbitraire et à leur disparition forcée, et ce en violation du droit international des droits de l’homme. Le procureur général a déclaré publiquement qu’ils n’étaient détenus dans aucun centre de détention officiel. Nous avons également reçu des informations indiquant qu’ils ont été soumis à des actes de torture et à des traitements inhumains et dégradants. Nous exhortons les autorités de transition en Guinée à libérer immédiatement et sans condition les deux militants, à moins qu’ils ne soient formellement inculpés conformément aux procédures judiciaires établies, garantissant ainsi leur droit à une défense juridique adéquate. Les autorités devraient également mener une enquête rapide et indépendante sur les circonstances de leur détention, de leur disparition ainsi que sur les informations faisant état de torture et d’autres formes de mauvais traitements. Toute personne responsable de tout type de violation des droits de l’homme à leur encontre doit être tenue responsable. Les droits à la liberté d’opinion, d’expression et de réunion pacifique de tous les Guinéens et Guinéennes, y compris les militants de l’opposition, doivent être protégés”, a écrit Thameen Al-Kheetan, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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