Guinée : 6 mois de prison contre deux jeunes qui ont frappé leurs parents

C’est un fait insolite qui s’est produit les 18 et 19 octobre 2017 au quartier Cimenterie, dans la commune de Dubréka. Aboubacar Doukouré et Ibrahima Sory Doukouré ont frappé leur papa, leur marâtre et leur petite sœur. Quelques jours après, monsieur Tidjane Doukouré formule une plainte contre ses indélicats fils. Leur procès a eu lieu ce jeudi 16 novembre 2017 au Tribunal de première Instance de Mafanco, a constaté sur place Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Les frères Aboubacar et Ibrahima Sory Doukouré, âgés respectivement de 40 et 37 ans, tous célibataires, ont comparu pour des faits de coups et blessures volontaires et menaces. Des faits prévus et punis par les articles 282 et 239-240 du code Pénal guinéen.

Interrogé par la juge madame Bamba Kallo, le prévenu Aboubacar Soumah est revenu sur les faits. Selon lui, c’est sa petite sœur qui a fait rentrer de la cendre dans sa chambre après avoir fini de faire la cuisine. « Diariou est venue devant ma chambre pour éteindre le fourneau. La cendre est rentrée dans ma chambre alors que j’tais couché dedans. Dès que je suis sorti, elle a pris la fuite pour rentrer dans la chambre de sa mère. Je l’ai pourchassée. Quand je l’ai attrapée, je l’ai giflée par deux fois. Quad sa maman est intervenue, je suis reparti », a-t-il expliqué.

Interrogé par la juge sur le fait qu’il ait frappé aussi sa marâtre et son père, Aboubacar Doukouré a nié les faits. Madame Madame Bamba Kallo va demander les raisons qui expliquent son absence de la maison pendant 5 jours après l’incident. Aboubacar Doukouré va prétendre avoir fui la maison pour éviter des disputes. La juge va répliquer qu’il s’était plutôt enfui, sachant qu’il avait violenté son père et sa marâtre.

Le second prévenu a dit que l’incident s’est passé à son absence. « C’est quand je suis arrivé que j’ai trouvé mon frère entrain de discuter chaudement avec notre marâtre. Je lui ai dit de laisser tomber. Je n’ai rien fait d’autre », a-t-il soutenu. Un argument balayé du revers de la main par la juge. « Pourquoi avez-vous fait tomber la pauvre dame ? ». Ibrahima Sory Doukouré répond que c’est la dame qui l’a empêché de passer. « Vous avez donc utilisé votre force physique pour la faire quitter ? », a demandé madame Bamba Kallo. Le prévenu est resté sans réponse.

Appelé à la barre, Tidiane Doukouré, âgé de 71ans et chauffeur de profession, a raconté dans quelles circonstances il a été violenté par ses enfants. « Ce n’est ni la 1ère, ni la 2ème encore moins la 3ème fois que je suis victime de ces deux là. C’est ma femme qui m’a appelé au téléphone pour me dire que Boubacar l’a frappée avec notre fille Diaraye. Je me suis précipité vers la maison. Quand je suis arrivé à un café situé près de chez moi, je l’ai aperçu. Je l’ai aussitôt interpellé. Il a enlevé sa chemise devant public pour se jeter sur moi. Le lendemain, ma femme a dit qu’ils vont quitter la concession. Parce que, j’ai divorcé avec leur maman depuis longtemps. La concession a été construite par le frère de mon actuelle femme sur une parcelle offerte par mon frère. Le lendemain, c’est les problèmes qui ont continué. Comme ma femme a dit qu’ils vont quitter, ils ont menacé de bruler la maison. Ibrahima Sory a sorti un couteau pour me poignarder, c’est un de ses amis qui l’a maitrisé, le couteau a atteint les tôles », a raconté monsieur Doukouré.

La marâtre, madame Doukouré Mariam Barry va également relater les faits. Des explications similaires à celles données par son mari. Elle a fini par demander au tribunal de chercher à éloigner les deux jeunes gens de la concession sans pour autant les envoyer en prison.

Dans ses plaidoiries, l’avocat de la partie civile est revenu sur les faits en exhibant les traces du couteau sur les tôles à travers une photo. Il a fait remarquer que même le père a menacé de renier les deux individus. C’est pourquoi, maitre Fofana va solliciter du tribunal l’interdiction de la concession aux deux prévenus.

Dans ses réquisitions, le procureur a fait comprendre que les faits de coups, blessures volontaires et menaces sont bien réunis dans cette affaire. Mieux, l’empereur des poursuites va se montrer plus tranchant en qualifiant Aboubacar Doukouré et Ibrahima Sory Doukouré de « bande de fainéants, d’oisifs et de paresseux ». Pour la répression, le procureur va demander trois mois de prison ferme et une amende de 500 mille francs guinéens.

Finalement, c’est sur le champ que madame Bamba Kallo va condamner les deux frères à 6 mois de prison ferme et au payement d’une amende de 500 mille francs guinéens.

Aboubacar Doukouré et Ibrahima Sory Doukouré, jusque là non détenus, ont été aussitôt pris en charge par les agents de la garde pénitentiaire. Ils vont prendre quartier à la maison centrale de Coronthie à partir de ce jeudi 16 novembre 2017.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tel 628 17 99 17

Facebook Comments Box