La délégation de l’Union européenne en Guinée a célébré ce jeudi, 9 mai 2024, la journée de l’Union européenne à Conakry. La cérémonie a eu lieu dans un complexe hôtelier de la place en présence de ministres et cadres du gouvernement ainsi que de plusieurs invités de marque, dont des étudiants et des personnalités venues de plusieurs secteurs d’activités. L’Union européenne a mis l’occasion à profit pour organiser un forum portant sur la gestion de l’environnement en Guinée, et particulièrement aux enjeux de conservation de la biodiversité et de la gestion durable des ressources naturelles, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Dans son discours, l’ambassadrice de l’Union Européenne en Guinée, Jolita Pons, a appelé tout le monde, surtout les jeunes, à s’investir dans la lutte contre la dégradation de l’environnement. Elle a souligné l’importance de cette journée, expliquant que la protection de l’environnement est étroitement liée à la lutte contre le réchauffement climatique, une valeur fondamentale pour l’UE qu’elle promeut à l’échelle mondiale.
« Il a été dit qu’aujourd’hui, c’est le 9 mai et comme chaque année, nous célébrons l’Europe qui a commencé le 9 mai 1950. Cette année, nous avons décidé de placer la journée Europe sous le signe de la protection et de la préservation de l’environnement. Pourquoi nous avons fait cela ? C’est parce que la protection de l’environnement est par extension la lutte contre le réchauffement climatique, qui est une valeur très importantes à laquelle l’Union Européenne est très attachée et qu’elle essaie de promouvoir partout dans le monde. En qu’Union Européenne, nous sommes vraiment un des acteurs principaux dans le monde pour la lutte contre la dégradation de l’environnement et le réchauffement climatique. Ce matin, nous avons débuté la journée avec une activité de sensibilisation sur la gestion et le recyclage des déchets plastiques conduite à l’école Amilcar Kabral dans la commune de Dixinn. Pourquoi nous avons fait cela ? Parce que c’est vraiment les enfants qui sont l’avenir de la Guinée et du monde. Il faut vraiment que les enfants soient sensibilisés pour qu’ils changent de comportements et aident à faire changer de comportements chez les adultes. La perte de la biodiversité a été aussi abordée dans cet échange à l’école et nous avons vu combien de différents animaux il y a encore en Guinée. Et certains sont très menacés. Donc, la perte de la biodiversité et le réchauffement climatique sont des phénomènes mondiaux comme vous le savez. La Guinée et l’Union Européenne sont engagées dans un partenariat avec le Ministère de l’Enseignement, celui de l’Environnement et celui du Plan et de la coopération pour vraiment lutter contre la dégradation de l’environnement qui est extrêmement riche en Guinée contre la perte de la biodiversité, contre la déforestation et toutes les questions liées à l’environnement et à la déforestation. Je voudrais insister sur le droit à l’environnement sain et protégé qui est vraiment un des droits humains et fondamentaux », a déclaré l’ambassadrice de l’Union Européenne en Guinée.
En outre, madame Jolita Pons a annoncé l’organisation prochaine d’un concours qui s’inscrit dans le cadre de lutte contre la dégradation de l’environnement et le réchauffement climatique. « Face à une étroite collaboration avec les autorités et les partenaires de la société civile, nous avons plusieurs projets parmi lesquels un grand projet qui vise à améliorer la résilience des écosystèmes. Nous allons organiser un concours sur la protection environnementale et le but de ce concours est d’engager les jeunes dans la lutte contre le changement climatique et dans la préservation de la riche biodiversité de la Guinée. Les modalités de participation seront indiquées bientôt sur nos réseaux sociaux et inviter des étudiants de l’enseignement supérieur à préparer un plaidoyer en faveur de la préservation de l’environnement. Le concours sera ouvert aux étudiants des universités guinéennes publiques et privées. L’heureux gagnant aura l’opportunité de faire un stage d’un mois dans la Wild Fondation, l’un de nos partenaires de mise en œuvre d’un de nos projets Natura Guinée », a-t-elle indiqué.
La Guinée possède une biodiversité remarquable avec 53 aires protégées et plus de 150 forêts classées, couvrant 26,8% de son territoire et constituant un important puits de carbone. Cependant, elle est confrontée à des menaces telles que le braconnage, les feux de brousse, l’urbanisation et l’exploitation forestière, ayant entraîné une perte de 16% de sa couverture forestière entre 2001 et 2018, avec 35 000 ha de forêt disparaissant annuellement, dont 80% illégalement. Les écosystèmes de mangrove sont également touchés. De plus, le réchauffement climatique ajoute des défis supplémentaires avec une augmentation des températures, une baisse des précipitations et une élévation du niveau de la mer, impactant l’agriculture, l’eau, la zone côtière et les forêts. Pour répondre à ces défis, le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable a mis en place divers outils législatifs, réglementaires et techniques.
Face à l’ensemble des problèmes qui minent l’environnement en Guinée, le secrétaire général du Ministère de l’Environnement et du développement durable déclare que des mesures sont entreprises par les autorités du pays pour la restauration et la conservation de la biodiversité.
« Dans la lutte contre le dérèglement climatique, le ministère de l’Environnement et du Développement défend une approche intégrée qui associe étroitement les mesures de conservation/restauration de la biodiversité avec celles liées à la réduction des émissions, d’adaptation aux effets du CC et d’accroissement de la résilience des communautés, de lutte contre la pauvreté et d’amélioration de la santé des populations, de la justice sociale et climatique, la coopération par le partenariat. En travaillant sur la restauration des forêts, en particulier les forêts, on agit à la fois sur l’amélioration de la biodiversité et on diminue les effets sur le changement climatique. Pour assurer la réduction des pressions sur les forêts aux populations, des alternatives pour la réduction de la pauvreté et le développement de nouvelles activités, sources de revenus. Ce qui implique tous les acteurs. Le nouveau réseau guinéen d’aires protégées aura pour objectif le maintien du capital naturel de la Guinée, et de leurs services écosystémiques essentiels pour les populations, mais également au développement d’emplois verts dans les phases d’aménagements et de gestion. Cet effort est soutenu par l’ensemble des partenaires techniques et financiers de la Guinée, notamment la Banque mondiale à travers la mise en œuvre du Projet de Gestion Intégrée des Ressources Naturelles Minières et de l’Environnement ; l’Union européenne à travers le projet Natura Africa, pour la lutte contre les criminalités fauniques et floristiques. La ministre de l’environnement et du développement durable considère que nos efforts communs doivent aller vers la restauration et la reforestation des têtes de sources et berges des cours d’eau et à la plantation des arbres dans nos grandes villes. L’Agence française de développement, à travers le projet de conservation de la biodiversité et d’amélioration de la résilience climatique des communautés de la forêt classée, réserve de biosphère de Ziama, l’appui de l’UICN et de ses membres et l’appui de nombreuses ONG, dont WCF opérateur du projet Natura Guinée », a fait savoir Karim Samoura.
Ce forum a été également salué par le ministre du Plan et de la Coopération qui a présidé la cérémonie.
« Nous devons être jaloux de notre environnement. J’apprécie les démarches du Ministère en charge de l’Environnement, c’est vraiment exaltant, c’est aussi appréciable. Au nom du Chef de l’Etat, et au nom du Premier ministre, chef du gouvernement, et au nom du gouvernement, nous apprécions la tenue de ce forum. Je tiens à féliciter l’Union Européenne pour tout ce que vous faites en République de Guinée. Que ça soit dans l’environnement, dans l’investissement, dans tout ce que vous apportez comme support à notre pays », a laissé entendre Ismaël Nabé.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
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