L’annonce d’une nouvelle évaluation des partis politiques faite par le Ministère de l’Administration continue à faire débat en Guinée. De nombreux acteurs politiques expriment leur incompréhension d’autant plus qu’ils disent avoir déjà été soumis à cet exercice. C’est le cas à l’Union des Forces Républicaines (UFR), qui se dit sereine et dénonce le manque du sens de continuité dans les actes de l’Etat. Fodé Baldé, responsable de la communication digitale du parti, en a fait l’annonce ce samedi, 8 juin 2024, à l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire tenue au siège à Matam, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Dans sa communication, le responsable de la communication digitale de l’UFR a fait savoir que le parti avait déjà été soumis à un tel exercice au temps du ministre Mory Condé.
« Pourquoi veulent-ils nous évaluer ? C’est par rapport à quoi ? Mais, nous sommes sereins. Nous avons déjà été soumis à un tel exercice au temps du ministre Mory Condé. C’est les mêmes questions qui sont revenues : les comptes bancaires, les numéros des fédéraux, les numéros des coordonnateurs, les numéros des animateurs des partis politiques, l’organisation GPS. On va donner plus que ça ; s’ils veulent, sur la planète Mars. On s’est déjà livré à un tel exercice, mais on va le faire encore. Pourquoi ? Parce que nous nous reprochons de rien. En le faisant, nous montrerons au CNRD le sens de l’État. Parce que l’État est absent. Parce que quand tu fais une évaluation, les documents restent archivés là. On n’a pas besoin de demander encore aux personnes de donner ce qu’elles avaient donné hier. Parce qu’il n’y y a même pas un an de cela. Qu’est-ce qu’ils ont fait de ces informations-là ? S’ils ont perdu ces papiers, qu’ils nous le disent. Mais, dire à chaque fois repentez-vous, cela relève de la médiocrité absolue », a-t-il lancé.
Par ailleurs, Fodé Baldé rassure le CNRD que les agréments de l’UFR ont été obtenus en toute légalité. Et l’UFR est prête à fournir toutes les informations.
« Nous rassurons le CNRD que nos agréments ont été obtenus en toute légalité comme d’ailleurs l’atteste cette lettre signée le 7 juin 2024. Donc, nous nous prêterons à cet exercice. Nous leur donnerons les infos dont ils ont besoin mais, nous tenons à informer l’opinion nationale et internationale que s’il y a des intentions cachées d’une telle pratique, nous nous dresserons contre toute volonté pouvant mettre fin aux partis politiques en Guinée. Nous n’accepterons pas. Parce qu’en ce moment, il s’agira de nos survies. L’homme existe lorsqu’il a la liberté de penser, lorsqu’il a liberté de s’associer avec ses semblables. Nous n’accepterons pas d’être animalisés. Oui! Nous nous acquitterons de cette autre obligation citoyenne. Mais encore, autant on demande aux partis politiques de donner leurs informations, autant le peuple demande au CNRD de publier la liste des membres du CNRD. On ne peut pas nous inviter à faire quelque chose et ne pas faire de même. Autant, le peuple demande la libération de la presse pour qu’elle puisse dire ce qu’elle a à dire. Pourquoi a-t-on peur ? C’est parce qu’on cache des choses, c’est parce qu’on a des intentions », a-t-il martelé.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
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