« Effectivement, grâce au ministre des Droits de l’Homme et des Liberté publiques, je suis à la maison », a répondu la star du reggae guinéen au téléphone de Guineematin.com, peu après 22 heures, expliquant chaque étape de ce dur après-midi du jeudi 16 octobre 2014…
« Ils sont venus m’encercler au siège de l’UNICEF et les journalistes sont venus très nombreux ! Finalement, le ministre des Droits de l’Homme et des Libertés publique est venu en personne me chercher et m’amener avec lui », dit Elie Kamano, sur sa sortie du quartier Coléah.
En ville, l’artiste chanteur, devenu une star du reggae, très influent en milieu juvénile, passera d’abord par le département dirigé par Khalifa Gassama Diaby avant la DPJ (Direction de la police judiciaire). « A la DPJ, ils ont voulu m’interroger, certainement ils voulaient me garder, mais le ministre a demandé qu’on respecte la procédure normale. Elie n’est pas au-dessus de la loi. Mais, même pour un simple citoyen ordinaire, il faut respecter la loi, en faisant une convocation régulière et non venir encercler l’UNICEF dans le but de m’arrêter… », a rapporté Elie Kamano, au téléphone de Guineematin.com
Egalement vu à l’UNICEF et à la DPJ par des journalistes qui étaient sur le terrain, l’autre reggaeman guinéen, Takana Zion, lui aussi joint au téléphone par Guineematin.com, a dit ignorer les motivations qui conduiraient à une arrestation d’Elie Kamano.
De plus en plus, le régime Alpha Condé (qui faisait rêver beaucoup de Guinéen quand il était opposant) montre ses muscles, et des officiels ne cachent plus leur agacement de voir les Guinéens ‘’oser critiquer’’ la gouvernance de leur pays ! Or, ce droit est non seulement constitutionnel, mais à jamais intégré dans les mœurs de nos compatriotes qui en jouissent goulûment ; même s’ils ont perdu plusieurs des leurs en tenant vaille que vaille à l’exercer !
Dans les rues, cafés et gargotes de Conakry, cette tentative d’enlèvement de l’artiste a supplanté- et de loin- le sujet Ebola dans les débats ! Certains estiment que le régime Condé semble choisir la force pour compenser son impopularité. A croire qu’on peut se faire aimer parce que craint…
Nouhou Baldé