Taxi-moto : la ville de Conakry conquise par le phénomène

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Taxi moto Le transport à l’aide des taxis-moto était jusqu’à une date récente, une  pratique qui  n’était connue que dans les villes de  l’intérieur du pays. Mais, aujourd’hui, le phénomène  ne cesse de devenir  une réalité qui prend de l’ampleur à Conakry, la capitale guinéenne.

Le transport à Conakry est caractérisé par des embouteillages ennuyant  et  les passagers sont souvent confrontés à des difficultés d’obtention des taxis ordinaires. Ces éléments concourent à la prospérité du phénomène de taxi-moto dans la capitale.  Le chaumage des jeunes dans ce pays aussi  en est pour quelque chose.

Nombreux, sont les jeunes qui se donnent à cette pratique pour subvenir  à leurs besoins. Ce sont en grande partie, des  diplômés sans emploi, des élèves, des étudiants, d’anciens  apprentis mécaniciens et des petits coiffeurs.

C’est notamment le cas de Hassane Diallo, chef de ligne et conducteur de taxi-moto sur le tronçon Taouyah-Hamdallaye pharmacie.  Là, il est chargé de réclamer les taxes fixées à mille  (1000) francs guinéens par jour et par conducteur.

«Je suis diplômé en droit public depuis 2010. J’ai fais un stage d’un an au tribunal de  première instance de Kaloum. Après ce stage, je n’ai pas eu une autre entrée. C’est un ami qui m’a encouragé à pratiquer l’activité de conducteur de taxi-moto. Depuis, j’arrive à supporter tous mes petits besoins. Aujourd’hui, je suis marié et je suis dans un local que je paye à 250 mille francs guinéens  par mois. C’est vraiment une avancée positive. Les recettes journalières  varient entre 80mille à 100 mille francs guinéen. C’est vraiment un apport considérable dans un pays à un grand taux de chômage comme le nôtre», a-t-il déclaré à une journaliste de  Guineematin.com, partie à sa rencontre.

Pour  Alia Camara, un autre conducteur de taxi-moto trouvé sur le même endroit, l’essentiel dans la vie, c’est de vivre dignement : « Je suis content de pratiquer cette activité. Depuis six mois maintenant, je suis indépendant de la dépense que ma mère donne chez nous. J’ai mes 35 ans et je continuais à partager le même  petit plat avec mes frères et sœurs. Avec ce nouveau job, je me prends en charge et j’assiste la famille quelques fois», a-t-il confié.

De son coté, Mamadou Bobo Bah, fait savoir que tout n’est pas aussi rose que l’ont décrit ses amis : « Je fais cette activité par contrainte. C’est mon frère qui m’en a obligé. Il m’a remis une moto avant d’ajouter que je dois travailler et rembourser progressivement le prix de la dite moto, et t qu’il ne va plus m’assister.

Depuis, je suis sur ce tronçon. J’ai peur pour  ma vie. Certaines personnes nous déplacent pour des endroits très distants, mais une fois à des zones inhabitées,  ils se livrent à des brigandages,  assassinats sans compter les accidents qui  sont très fréquents aussi. C’est dommage si on perd sa vie à cause d’une minable somme », a-t-il souligné.

Bien  qu’il ait des difficultés dans la pratique de ce travail, cette activité est devenue très fréquente à l’intérieur du pays.

Yacine Sylla pour Guineematin.com

Tel : (+224)  628  71  71  56

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