Hôpital Necker (Paris) : les bébés siamois séparés grâce aux donateurs de « La chaîne de l’espoir »

Fatoumata, mère des bébés siamois Le 26 mai 2015, un exploit médico-chirurgical a été réalisé dans la plus grande discrétion à l’hôpital Necker, à Paris. Des siamois guinéens âgés de quatre mois ont été séparés avec succès. Ils vont bien, selon lefigaro.fr

Ils sont nés début janvier 2015, liés par l’abdomen à l’hôpital Donka au CHU de Conakry (Guinée). Hassan et Boubacar sont désormais des frères jumeaux presque comme les autres. Le 26 mai, à 13 h 49, ils ont été définitivement séparés l’un de l’autre dans le bloc opératoire numéro 2 de l’hôpital Necker (Assistance publique des hôpitaux de Paris). C’est le Dr Daniel Agbo-Panzo, chef du service de chirurgie pédiatrique du CHU de Conakry, qui a tranché symboliquement le dernier lambeau de peau qui les unissait, après que l’équipe chirurgicale dirigée par le Pr Yves Aigrain* ait séparé les organes partagés: le foie et 30 cm d’intestin grêle en commun.

L’opération qui avait commencé à 8h ce matin-là (lire notre reportage complet dans nos éditions de lundi, et dès ce soir sur notre site premium) aura duré toute la journée. Hassan est sorti du bloc à 17h30 et son frère, Boubacar, une heure plus tard. C’est grâce aux donateurs de «La chaîne de l’espoir», fondée en 1994 par le Pr Alain Deloche (dons possibles sur le site internet de l’association), que l’opération a pu être financée. La première Dame de Guinée s’était elle-même mobilisée.

«Au secours, aidez-moi, ce sont des siamois!»

A Paris, l’équipe de sept chirurgiens (quatre chirurgiens pédiatriques et 3 chirurgiens plasticiens) a aussi bénéficié de la qualité de la prise en charge initiale en Guinée. Lorsque la mère était arrivée à l’hôpital pour accoucher, tous pensaient qu’il s’agissait «simplement» de jumeaux. «Tout se passait très bien, se souvient Fatoumata, quand soudain la sage-femme s’est mise à crier: “Au secours, aidez-moi, ce sont des siamois!” Après je ne sais plus ce qui est arrivé». Malgré sa surprise, la sage-femme qui a procédé à l’accouchement a pourtant réussi l’exploit de les faire sortir par les voies naturelles. Et l’équipe guinéenne a aussi pu éviter de transfuser les enfants, ce qui a réduit les risques et facilité la prise en charge.

Fatoumata et l'un de ses bébés, quelques jours après l'opération.
Fatoumata et l’un de ses bébés, quelques jours après l’opération.

«Ils pesaient 5,6 kgs à la naissance, explique leur maman, Fatoumata, que «Le Figaro» a rencontré. Mais aujourd’hui, à 4 mois et demi, ils pèsent 9 kgs à eux deux.» Cette naissance a été un événement en Guinée. «Il faut bien comprendre que c’était la première fois que des enfants siamois naissaient vivants dans notre pays», raconte le Dr Daniel Agbo-Panzo.

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