Les Chefs d’Etat de Guinée et de la Sierra Léone à Pamelap : une autre déclaration sur Ebola

Alpha Conde, Ellen Johnson Serleaf, Ernest Baï Kouroumah, les chefs d'Etat de la  Mano River UnionDéclaration d’urgence sanitaire renforcée et étendue : Pamelap, le 05 juin 2015 : Les Chefs d’Etat de la Guinée et de la Sierra Léone, soucieux de la santé de leurs populations et déterminés à mettre fin à l’épidémie de la maladie à virus Ebola, se sont rencontrés le 05 juin 2015 à Gbalamouya (Pamelap) pour harmoniser leurs points de vue dans la mise en œuvre d’une stratégie de renforcement et d’extension des mesures contenues dans le Protocole d’Accord signé entre les autorités administratives et les acteurs de la Riposte des deux villes frontalières de Forécariah et de Kambia, le 26 Mars 2015.

Suite à la persistance de l’épidémie de la maladie à virus Ebola dans certaines zones en Guinée et en Sierra Léone, en dépit des nombreuses rencontres entre les Chefs d’Etat de la Mano River et des équipes techniques élargie aux partenaires, il a été constaté que le goulot d’étranglement de la riposte reste le faible engagement des populations et des autorités dans certaines localités des deux pays.

A l’issue de la rencontre, les deux Chefs d’Etat se sont convenus, de proroger les mesures d’urgence sanitaire renforcée dans leur pays respectif jusqu’ au 30 juin 2015.

Ces mesures sont :

1 – Les services hospitaliers et cliniques privées au sein desquels des cas d’Ebola ont été déclarés doivent être temporairement fermés. Les malades qui y sont déjà présents doivent rester sur place et des mesures seront prises pour assurer leurs soins et leur alimentation ;

2 – Les autres structures de soins qui n’appliquent pas les mesures de prévention doivent être également fermées.

3 – Tout guérisseur ou tradithérapeute qui ne référera pas des cas suspects d’Ebola aux structures sanitaires spécialisées sera poursuivi pour mise en danger de la vie d’autrui.

4 – Tout responsable religieux qui n’observera pas les mesures édictées, ou qui incitera à la négation de la maladie d’Ebola sera poursuivi par la loi en vigueur.

5 – Tous les cas de décès, pendant cette période d’urgence sanitaire renforcée, doivent être systématiquement testés.

6 – Tous les enterrements dans la zone couverte par l’urgence sanitaire renforcée doivent être préalablement sécurisés par la Croix-Rouge ou la Protection Civile, dans le respect de la dignité humaine.

7 – Les cérémonies d’inhumation, de deuil et de condoléances doivent être réduites à la plus stricte intimité du cadre familial. Les salutations et les regroupements rituels peuvent être renvoyés au-delà de la période d’urgence sanitaire renforcée.

8 – Toute personne qui cache des malades ou déplace des corps d’une localité à une autre sera considérée comme un criminel qui propage la maladie et poursuivie conformément à la loi pour mise en danger de la vie d’autrui.

9 – Toute personne qui menace ou s’attaque aux acteurs de la riposte, à leurs équipements ou aux édifices publics et privés sera poursuivie et sévèrement puni par la loi.

10 – Les équipes en charge de la riposte sont invitées à proposer de nouvelles initiatives de recherche et d’élimination de tous les cas résiduels d’Ebola dans toutes les localités encore actives.

11 – Les partenaires techniques et financiers sont invités à accompagner la mise en œuvre effective des présentes mesures ;

12 – Les autorités administratives locales ont pleins pouvoirs pour l’application stricte et rigoureuse des présentes mesures ;

13 – Les forces de défense et de sécurité sont invitées à prendre toutes les mesures nécessaires pour l’application stricte des présentes mesures.

14 – Des mesures exceptionnelles de restriction de mouvement seront appliquées aux localités abritant des contacts.

15 – Les mesures d’accompagnement et de soutien aux familles et aux agents de santé doivent être renforcées par la Coordination nationale.

16 – Le Ministère de la Santé doit intensifier la supervision des établissements de soins et veiller à l’observation des mesures de prévention.

Les préfectures guinéennes concernées par cette déclaration d’urgence sanitaire renforcée sont : Forécariah, Coyah, Dubréka, Boké, Kindia, Boffa, Fria et la ville de Conakry.

Tous les départements ministériels concernés (Santé, Administration du Territoire, Défense nationale, Education, Sécurité, Justice, Affaires religieuses, Communication…) sont invités, chacun en ce qui le concerne, au respect de l’application effective de la présente Déclaration.

Fait à Gbalamouya le 05 juin 2015

Transmis par le bureau de presse de la Présidence

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