Contrôle des fonctionnaires : « Certains sont enrôlés, mais la machine n’arrive pas à les reconnaître », dit Mamoudou Condé

contrôle, fonctionnaires Comme annoncé par le département en charge de la Fonction Publique, le système de pointage des fonctionnaires dans les différents secteurs publics a démarré hier, lundi 23 novembre 2015.  Dans la matinée de ce mardi 24 novembre 2015, Guineematin.com a fait un tour au ministère du Commerce, situé à Kaloum, non loin du Port autonome de Conakry. Reçu au 3ème étage du bâtiment par une équipe de six contrôleurs, le chef de l’équipe, Mamoudou Condé, a bien voulu répondre à nos questions.   Même s’il estime que tout se passe bien, du moins pour le moment, il reconnaît néanmoins que sont équipe rencontre quelques difficultés. 

« Comme l’activité n’a commencé qu’hier, pour le moment, nous n’avons pas trop de difficultés. Comme l’a dit le ministre, très tôt, l’engouement a été très bonne parce que les fonctionnaires, eux-mêmes sont venus nombreux. Ils se sont enrôlés et ce matin aussi (mardi 24 novembre 2015 : ndlr), il y a le même engouement », a entamé Mamoudou Condé.

Parlant de la machine pointeuse où les fonctionnaires viennent mettre leur pouce, le chef de l’équipe parle d’une difficulté de reconnaissance de certaines personnes : « Au niveau de la machine pointeuse, évidemment, tous les problèmes susceptibles d’être rencontrés, nous avons pris des mesures nécessaires pour les corriger. Mais, il y a des fonctionnaires qui sont enrôlés et jusqu’à présent la machine n’arrive pas à les reconnaître », a-t-il reconnu.

S’agissant des mesures prises pour satisfaire ces fonctionnaires non reconnus par la machine, Mamoudou Condé se montre rassurant : « Il y a un registre qui est ouvert pour ceux-ci. Donc, le contrôle aussi ne vise pas les fonctionnaires qui sont réguliers, mais les fonctionnaires qui sont en situation irrégulière. C’est de ceux-là dont nous sommes à la recherche. Autrement dit, les fonctionnaires fictifs parce que vous n’êtes pas sans savoir que depuis le lancement de la réforme avec le recensement biométrique, il y a des fonctionnaires qui ont quitté l’occident pour venir s’enrôler. Jusqu’à présent, ils émargent ici et prennent leur salaire », a-t-il dénoncé.

Revenant sur les objectifs de ce système de contrôle des fonctionnaires, ce chef d’équipe de contrôle, Mamoudou Condé, parle d’assainissement du fichier de la Fonction publique et d’une éventuelle « employabilité » des jeunes. « Comme vous le savez, aujourd’hui, nous avons des jeunes à la recherche de leur premier emploi qui trainent dans les locaux des différents départements. Mais, qui n’arrivent pas à se trouver de la place. Il se trouve que ces gens (les fonctionnaires qui ne travaillent pas dans le pays : ndlr) sont assis à l’occident et ils perçoivent leur salaire ici. Chose que nous trouvons vraiment regrettable. C’est pourquoi le ministère de la Fonction publique a initié cela pour assainir complètement le fichier de la Fonction publique », a-t-il justifié.

Quant à ceux qui ont changé de département au profil d’autres, Mamoudou Condé explique une autre procédure où leur cas sera traité à plusieurs niveaux. « Nous avons dit à ceux-ci de passer par leur Direction des Ressources Humaines (DRH) qui, à son tour, va remonter l’information à l’Inspection générale de l’administration publique. Les informations qui sont remontées sont déjà en cours de traitement.  Ça veut dire que toutes les dispositions sont prises pour qu’ils soient reconnus par la machine. Pour le moment, comme le traitement n’est pas effectif d’abord, ils sont enregistrés dans le registre».

A la question de savoir s’ils ont déjà repéré des cas de fictifs, Mamoudou Condé affirme que le travail ne fait que commencer et qu’il faudra attendre pour obtenir les résultats.

Pour leur part, les fonctionnaires, obligés de venir à l’heure pour désormais se soumettre à la pointeuse, se moquent déjà des contrôleurs qui arrivent en retard comme eux. « Ils sauront maintenant pourquoi nous arrivons en retard. Comme nous quittons les mêmes quartiers et sommes confrontés aux mêmes embouteillages. Aujourd’hui par exemple, je suis arrivé en courant, à 8 heures 50. Mais, il est 9 heures et notre contrôleur et son registre ne sont pas arrivés », s’est moquée Adama Barry.

Mamadou Alpha Baldé et Abdoulaye Oumou Sow

 

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