Manifestation à Matam : des jeunes en colère perturbent la circulation

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manifestation-0Très tôt ce lundi 07 novembre 2016, des jeunes de Matam Lido ont barricadé la route Le Niger, au niveau du siège de la mairie, perturbant la circulation sur ce tronçon très pratiqué. Ils manifestaient ainsi leur colère contre un opérateur économique qui, selon eux, s’oppose à l’implantation d’un transformateur électrique sur une portion de terre contiguë à sa concession, a appris sur place Guineematin.com, à travers un de ses reporters.
Ce sont des jeunes décidés à en découdre qui ont créé le désordre ce lundi matin sur la route Le Niger. Ils dressent des barricades, jettent des cailloux sur tout ce qui bouge, déversent des ordures sur la chaussée, brûlent des pneus par endroits. De nombreux véhicules vont faire les frais de cette colère des jeunes avant l’arrivée de la police et de la gendarmerie qui aura eu de la peine à stabiliser la circulation. Du gaz lacrymogène est pulvérisé pour chasser les protestataires qui répliquent par des jets de pierre. Une course poursuite va s’engager dans les ruelles du quartier.

manifestationQuelques fois, les forces de l’ordre sont obligées de battre en retraite devant la pluie de cailloux provenant des jeunes.
Monsieur Ibrahima Barry, citoyen résidant à Matam Lido est revenu sur l’origine du différend tout en dénonçant l’inertie des responsables locaux dans la gestion du problème. « Le problème est lié à la portion de terre que vous voyez là. Il y a un opérateur économique, on dit qu’il ravitaille l’armée, c’est lui qui a payé ce coin là. Mais, nous avons besoin d’installer un transformateur ici. Le local est déjà construit. Mais, ce monsieur ne veut pas que ce transfo soit mis ici. Maintenant, comme il a les moyens, il a des relations avec le président Alpha Condé et certains de ses éléments, et parce qu’on n’a même pas un maire responsable, on est obligé de passer par la force », lance le jeune homme.

A la question de savoir si des démarches ont été menées auprès du chef du secteur ou de la mairie, monsieur Barry répond par l’affirmative. « Le quartier est informé, tout comme la mairie et les sages. Mais, ce monsieur a corrompu certains des responsables d’ici. Il leur a donné des moyens pour ne pas que l’affaire ait lieu. Et c’est ce problème qui a dégénéré ce matin. Les jeunes sont décidés à continuer puis que c’est un lieu qui appartient à l’Etat. Si tu as fini de construire, ce qui est au dehors appartient à l’Etat. Et l’Etat doit prendre ses dispositions, les gens sont fâchés », lance notre interlocuteur.

Alors que policiers et gendarmes jouaient à l’attaque et à la contre-attaque avec les jeunes, le colonel Gabriel Tamba Diawara de la Brigade d’Investigation Judiciaire de la gendarmerie débarque sur les lieux. Avec ses hommes, le colonel Diawara tente une médiation mais, les jeunes répondent à l’appel par une intifada. Le colonel finit par battre en retraite sous une pluie de cailloux, alors que les jeunes sont restés cantonnés à l’intérieur du quartier.

Le chef du secteur étant introuvable chez lui, le reporter de Guineematin cherche à prendre langue avec les responsables de la mairie de Matam. Mais, en l’absence de madame le maire, le chef service administratif dit ne rien savoir de l’affaire aussi bien sur l’origine du problème que sur les accusations de corruption portées par les jeunes à leur encontre.

Au moment où nous quittions les lieux, les jeunes étaient tenus loin de la route Le Niger par les forces de l’ordre. La circulation reprenait timidement aux environs de 13 heures.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

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