Marché de Fria : les citoyens réclament au président Alpha Condé sa promesse de campagne

marcheLe centre ville de Fria, communément appelé plateau, est le centre d’affaires des friakas. C’est là où se trouve également le grand marché. Très proche du marché, le parking auto qui se trouve derrière la BICIGUI ne remplit pas les objectifs qui lui sont assignés. Aménagé et bitumé en 2007, il est aujourd’hui l’espace qui permet le plus aux étalagistes de gonfler leur chiffre d’affaires. Elles ont presque toutes abandonné l’intérieur du marché pour s’y installer, rendant ainsi la circulation très difficile, a rapporte la correspondante de Guineematin.com à Fria.

Il y a plus de deux semaines, le pire a été évité de justesse lorsqu’un chauffeur a perdu le contrôle de son camion et a failli tout broyer sur son passage.

Conscient du danger que courent les occupants des lieux, les autorités communales se disent impuissantes pour le moment face à cette situation. «C’est effectif, c’est une occupation anarchique, cela n’est pas venu de la commune. Nous aussi, nous sommes venus trouver les femmes déjà installées, nous sommes entrain de voir avec stratégie comment les déloger sans faire d’incidents ; car, avec la situation fragile de Fria, il faut agir avec prudence. Tôt où tard, elles seront déguerpies pour aller sous les hangars à l’intérieur du marché », a déclaré Alpha Oumar Diallo, vice-maire de la commune urbaine.

marche-0L’incapacité des autorités communales à trouver une solution à ce problème amène certaines langues à les accuser d’avoir vendu ces places aux femmes. Ce que conteste le vice-maire. « C’est archi faux ! Que les intéressés partent porter plainte au moment venu. Nous n’acceptons pas ce qui se passe ; mais, étant des humains, quand vous entendez ces femmes vous expliquer leurs difficultés, vous avez envie même de pleurer », a dit monsieur Diallo.

Par ailleurs, le vice-maire de la commune urbaine de Fria a tenu à rappeler au président Alpha Condé sa promesse : « Je profite de cette occasion pour dire au président de la République qui a pour slogan « A ka fô, A ka kê » de réaliser la promesse qu’il a tenue ici, lors de son dernier passage, disant qu’il va construire un marché moderne à Fria. Cela pourra régler de façon définitive le problème du marché central de Fria », a dit Alpha Oumar Diallo.

Egalement interrogées par Guineematin.com, les femmes qui occupent ce parking ont leurs arguments : « Si nous laissons l’intérieur du marché pour nous installer dehors, c’est parce que le marché est très mal fait. Les trois hangars sont mal construits et c’est trop petit pour tout ce monde. On remercie le bon Dieu de nous avoir épargné d’un accident la dernière fois ; sinon, il  allait y  avoir beaucoup de cadavres, mais Dieu merci que personne n’a été touché. Nous sommes ici malgré nous avec les cas d’accident ; mais, où on va aller maintenant si on nous dit de quitter ici ? Si le marché était bien, on allait rester à l’intérieur parce qu’on sait bien qu’ici ce n’est pas le marché », a expliqué Salématou Bah.

marche-1Du côté du bureau du marché, c’est la désolation : « Cette situation n’est pas reluisante pour nous l’administration centrale du marché. Les causes de l’occupation de la voirie ces derniers temps par les vendeuses sont  liées à plusieurs facteurs. D’abord, la demande est  supérieure à l’offre, une façon de vous dire que le marché est devenu petit par rapport au nombre de femmes vendeuses. Egalement, la crise économique de Fria a transformé les clientes en vendeuses pour elles aussi chercher le quotidien afin de pouvoir s’occuper de leurs familles. Où allons-nous caser ces femmes-là si on nous demande de les déguerpir de la chaussée ? Ce n’est pas un plaisir pour moi de les voir assises sur la chaussée. Que les autorités compétentes au plus haut niveau nous aide à avoir un marché grand et moderne » a demandé Abdoul Karim Chérif, membre du bureau du marché.

A l’approche des élections présidentielles de 2015, lors d’un de ses passages, le président de la République avait promis de doter Fria d’un marché digne de nom. Était-ce un simple discours électoraliste ? C’est la question que se posent aujourd’hui les friakas ; car, depuis lors, on n’en a plus entendu parler…

Alors, monsieur le président, vos électeurs sont à votre écoute !

De Fria, Djénabou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 286 744 /657 106 995

 

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