Guinée : la société K-Energie poursuit la banque UBA pour 5, 5 millions USD

A un moment où le courant électrique devient une denrée de plus en plus rare dans la cité, l’entreprise K-Energie poursuit une banque de la place pour abus de confiance. L’affaire a connu son dernier virage ce mardi 9 janvier 2018 au Tribunal de Première Instance (TPI) de Kaloum avec les plaidoiries des parties au procès. K-Energie réclame le montant de 5 millions et demi de dollars à UBA-Guinée S.A, a appris sur place Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

L’implication de K-Energie dans la production d’énergie revient au devant de la scène avec ce procès. La bataille a été engagée depuis de longs mois entre cette entreprise et la banque UBA (United Bank for Africa). C’est Franck Etienne Jonathan Goore, représentant légal de la société UBA et la société UBA qui sont poursuivis pour abus de confiance par Ibrahima Kassus Dioubaté (K. Energie).

La semaine dernière, en l’absence des avocats de la défense, le procureur Lansana Sangaré et l’avocat de la partie civile, maitre Abdourahmane Sow, avaient respectivement fait leurs réquisitions et plaidoiries.

Une situation dénoncée par les avocats de la défense. Ensuite, un d’entre eux, en l’occurrence maitre Félix Ouo Ouo, a commencé par rappeler son étonnement devant les réquisitions du procureur qui avait demandé de retenir Franck Etienne Jonathan Goore, représentant légal de la société UBA et de la société UBA dans les liens de la culpabilité. Le procureur aurait requis le payement de 25 millions de francs guinéens d’amende contre la société UBA.

Pourtant, selon maitre Félix, c’est le 30 septembre 2014 que l’entreprise K-Energie a signé avec le gouvernement guinéen un contrat d’achat d’énergie. Pour réaliser ce projet, K-Energie a sollicité les services de la banque UBA qui aurait passé les montants de 51 millions et de 10 millions de dollars US pour respectivement le transport du matériel et l’achat de carburant pour alimenter les machines.

A l’époque des faits, a dit l’avocat de la défense, la Banque Centrale (BCRG) constituait une sorte de garantie. Mais, précise-t-il, à partir de septembre 2015, la BCRG ne pouvait plus payer et K-Energie était bloquée, ne pouvant plus faire face à ses fournisseurs.

Pour l’avocat de la défense, c’est devant ces difficultés que K-Energie a sollicité et obtenu une avance en devises de 50 millions de dollars US. Selon les termes du contrat, cette somme devrait rapporter un intérêt de 5 millions 500 mille dollars US à UBA, a expliqué maitre Félix.

De ce point de vue, a-t-il ajouté, UBA n’offre rien gratuitement. Elle investit pour faire des intérêts. C’est cette somme « que K-Energie prétend avoir été détournée et poursuit notre client pour abus confiance. Des faits qui ne sont pas établis ».

Maitre Amadou Baben Camara, autre avocat de la défense, va affirmer que c’est plutôt K-Energie qui est débitrice et UBA la créancière. Par conséquent, soutient-il, cette affaire est une affaire commerciale.

Maitre Camara va demander de renvoyer Ibrahima Kassus Dioubaté à mieux se pourvoir, surtout qu’il est administrateur général adjoint de K-Energie. « Il n’est pas représentant légal de K-Energie, aucun document ou acte ne le certifie. L’administrateur général de l’entreprise est Sam Alexandre Zormati. L’action engagée contre UBA doit être déclarée irrecevable », a plaidé l’avocat de la défense.

Des arguments aussitôt balayés d’un revers de main par maitre Abdourahmane Sow, l’avocat de K-Energie. Selon lui, Kassus Dioubaté est bien représentant de l’entreprise d’électricité puisque son administrateur général est indisponible. « Sam Alexandre Zormati est condamné à 5 ans de prison ferme pour abus de biens sociaux au préjudice justement de K-Energie. Il y a même un mandat d’arrêt international décerné contre lui par la cour d’Appel de Conakry ».

En outre, maitre Sow enfonce le clou en disant qu’il y a bien un document datant d’octobre 2016 qui prouve que K-Energie ne doit rien à UBA. D’ailleurs, ajoute-t-il, le montant de 5,5 millions de dollars US extrait des comptes de K-Energie avec la signature de l’administrateur général en fuite, n’engage pas K-Energie.

Pour finir, maitre Abdourahmane Sow a fait savoir que l’existence de cette créance n’est pas discutée. Et, c’est à ce niveau qu’il y a abus de confiance.

Le juge Ibrahima Sory Tounkara a renvoyé l’affaire au mercredi 31 janvier 208 pour décision être rendue.

Alpha Mamadou Diallo pour Guinematin.com

Tél. : 628 17 99 17

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