Grève des pénitenciers : le mot d’ordre suivi à la lettre à N’zérékoré

Comme annoncé dans un précédent article, les agents de la garde pénitentiaire ont entamé une grève générale illimitée ce lundi, 26 mars 2018 sur l’ensemble du territoire national. Ils ont boudé le travail pour protester contre le non-respect d’un accord qu’ils ont signé l’année dernière et qui est relatif à l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. A N’Zérékoré, ce mot d’ordre de grève est largement suivi, a constaté le correspondant de Guineematin.com sur place.

Pas de travail ce lundi, 26 mars 2018 à la maison centrale de N’Zérékoré, situé dans le quartier commercial. Les gardes pénitentiaires ont cessé le travail pour exiger l’amélioration de leurs conditions de vie. « Nous avons essayé de partir en grève de telle sorte que nos conditions soient améliorées. Et surtout l’application de notre statut particulier, parce que le statut a été signé par le président Alpha Condé depuis près d’un an, mais jusqu’à présent ce statut n’est pas appliqué. Nous vivons dans la précarité avec des maigres salaires.

Lors de notre dernière grève, il nous avait été accordé beaucoup de choses, tels que le ravitaillement en riz. Et ils ont commencé à donner ces riz-là pendant trois mois, c’est-à-dire octobre, novembre et décembre, et au jour d’aujourd’hui il y a eu rupture de deux mois, jusqu’à présent on n’a pas eu le riz. C’est pourquoi on a lancé le mot de grève pour revendiquer nos droits, et je crois que la grève est bien partie sur toute l’étendue du territoire national », a déclaré au micro de Guineematin.com, le régisseur régional de la garde pénitentiaire de N’Zérékoré, Bouba Camara.

Le régisseur indique que durant tout le temps que durera cette grève, il n’y aura pas d’exécution de décisions judiciaires, pas d’entreé ni de sortie dans les prisons du pays. Il précise toutefois, qu’un service minimum est observé pour permettre notamment aux détenus malades d’aller à l’hôpital et à ceux qui ont purgé leurs peines de sortir.

Bouba Camara appelle le gouvernement à revoir la situation des gardes pénitenciers : « Le gouvernement n’a qu’à voir que nous sommes une partie d’eux, nous sommes tous natifs de la Guinée, ils n’ont qu’à voir notre situation parce que c’est eux-mêmes qui ont signé ce statut particulier. Si le statut est signé et son application fait défaut, là ce n’est pas normal. Le gouvernement n’a qu’à regarder ce secteur noble, sans la prison nous allons vivre comme les animaux en brousse », a-t-il conclu.

De N’zérékoré, Foromo Lamah pour Guineematin.com

Tél. : +224620166816

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