Dans son adresse à la nation, à l’occasion de la fête de l’indépendance, le Président de la République, le Pr Alpha Condé a, au nom de ses prédécesseurs, demandé pardon à toutes les victimes en Guinée, tout en disant qu’il « assume tout ».
Joint au téléphone après ce discours par un journaliste de Guinematin.com, le député Fodé Ammar Bokar Maréga, de l’Association des victimes du Camp Boiro (AVCB), a jugé cette demande insuffisante et de nul effet.
Pour nous, le pardon doit suivre un processus : le droit à la vérité, à la justice, à la réparation et à la garantie de la non répétition. Donc, il ne peut pas venir à la télévision dire qu’il pardonne ou qu’il demande pardon. Il doit passer par un mécanisme qui doit permettre à tout le monde d’être satisfait.
Il y a aujourd’hui de nombreuses charnières qui sont sur le territoire guinéen. Il nous est impossible de nous recueillir sur la tombe de nos parents. Donc nous, nous voulons qu’on identifie, qu’on clôture et qu’on élève des stèles au niveau de ces charniers pour qu’on puisse se recueillir sur la tombe de nos parents. Nous voulons justement qu’on dise ce qui s’est passé pendant ces périodes de 26 ans. De nombreuses personnes ont été accusées par des soi-disant complots, et nous voulons que ces soi-disant procès soient révisés pour qu’on enlève de la tête de nos parents ces pancartes de traîtres.
Pour pouvoir rétablir tout ça, il faut des stèles, des monuments dont un au Camp Boiro pour droit de mémoire, des monuments au pont 8 novembre. Ceci pour nous permettra de tourner la page après l’avoir lu. Donc, cette demande est insuffisante ! Elle est nulle et non avenue.
Propos recueillis et décryptés par Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com
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