Fermeture des marchés du pays : « le GOHA mettra sa menace à exécution »

Après avoir perdu près de 220 milliards de francs guinéens lors des troubles politiques en Guinée depuis 2012, les opérateurs économiques guinéens sont encore dans la tourmente. Déjà, 1 568 victimes économiques sont enregistrées dans les registres du GOHA, sans compter les dégâts enregistrés à Kindia et à Conakry récemment.

Aujourd’hui, rien n’est encore fait pour les dédommager, malgré tous les accords et toutes les promesses. Pire, la crise politique et la grève des enseignants font craindre d’autres risques de perturbation des activités économiques du pays. C’est pourquoi, le Groupe Organisé des Hommes d’Affaires (GOHA) menace de mettre à exécution la fermeture de l’ensemble des marchés de notre pays. Cela pour protester contre les pillages économiques à répétition enregistrés ces dernières années.

Joint au téléphone dans la soirée de ce dimanche, 11 novembre 2018, le Président du GOHA, Chérif Mohamed Abdallah, a réitéré à Guineematin.com son appel à l’ensemble des les opérateurs économiques à se tenir prêts pour la mise en exécution de la décision dans les prochains jours. « Vu les pillages économiques à répétition dans notre pays, nous n’allons plus accepter cela. Et, tant que l’Etat ne nous donnera pas une garantie claire par rapport à notre sécurité ainsi qu’à celle de nos biens, les marchés resteront fermés dans tout le pays », a dit le président du GOHA qui précise qu’une déclaration fixant la date du début de l’opération sera publiée dans les heures ou jours qui suivent.

Sur les raisons de cette décision qui risque d’être un coup dur pour l’économie du pays, Chérif Mohamed Abdallah insiste sur l’insécurité dont les opérateurs économiques sont victimes : « Tant qu’il n’y a pas entente entre les acteurs politiques et les autorités du pays, les opérateurs économiques sont exposés à l’insécurité. Tout le monde a vu les pillages enregistrés à Kindia et dans d’autres endroits du pays, notamment à Conakry. C’est inacceptable», juge-t-il.

L’autre condition exigée par le président du GOHA est le dédommagement des toutes les victimes de ces pillages dans le pays. « Il ne peut pas y avoir de négociation tant que le dossier de dédommagement de toutes les victimes des pillages de ce pays ne sera pas réglé », a prévenu l’opérateur économique.

Par ailleurs, Chérif Mohamed Abdallah a fermement condamné les tueries à répétition enregistrées dans notre pays. C’est pourquoi, il a lancé un appel à toutes les organisations de défense des droits de l’homme, les organisations internationales ainsi que la diaspora d’aider la Guinée à identifier les promoteurs de la haine ethnique dans notre pays en portant plainte contre eux dans les juridictions supranationales.

Enfin, Chérif Mohamed Abdallah attire l’attention de tous sur les différentes menaces qui planent sur lui et son organisation. « Non seulement tous les opérateurs économiques sont menacés ; mais personnellement, ma sécurité est menacée ainsi que celle de notre organisation », conclu-t-il.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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