Assassinat de Mme Boiro : les explications du colonel Amadou et de deux civils

Feue Mme Boiro

Les présumés auteurs du double assassinat de madame Aissatou Boiro et Paul Temple Cole ont défilé à la barre du tribunal criminel de Dixinn hier, lundi 12 novembre 2018. Trois accusés dans ce dossier ont comparu pour s’expliquer sur des faits survenus il y a juste six ans : Oumar Lamarana Diallo, alias Williams ; Ibrahima Sory Bah, alias Mayano ; et le Colonel Amadou Bangoura, un policier non-détenu, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Devant le juge, les trois accusés ont nié en bloc le fait d’avoir participé à ce double assassinat qui a couté la vie à l’ex directrice nationale du trésor public, madame Aissatou Boiro et à Temple Cole, le 09 novembre 2012 à Kipé, dans la commune de Ratoma.

L’accusé, Oumar Lamarana Diallo, a été le premier à être appelé à la barre. Il a tout d’abord reconnu avoir participé à l’attaque de deux conteneurs dont l’un se trouve au quartier Carrière et l’autre à Dar-es-Salam, dans la commune de Ratoma. Attaque au cours de laquelle, dit l’accusé, il a eu à opérer avec feu Alpha Oumar Diallo dit MBéwa et Ibrahima Sory Bah, Mayano. « Au cours de cette attaque on a réussi à emporter des cartons contenant du savon, des boites de sardines et un montant de 250 000 francs guinéens ».

Cependant, il dit ne rien savoir sur le double assassinat. « Je ne sais rien sur le cas du double assassinat de madame Boiro et de Temple Cole. Je n’ai pas participé à ce double assassinat. C’est en prison que j’ai appris cela », soutient-il.

Les mêmes éléments de réponses ont été apportés par le coaccusé, Ibrahima Sory Bah, alias Mayano. Selon lui, c’est à la radio qu’il a appris le décès de madame Boiro.

De son côté, l’officier de la police judiciaire, le colonel Amadou Bangoura, accusé de complicité dans cette affaire, parle de règlement de comptes. Il pointe un doigt accusateur sur Mohamed Conté, alias Souka. Le fameux Souka est actuellement en train de purger une peine de 20 ans de réclusion criminelle à la prison civile de Kindia, après avoir été condamné en 2010.

« J’ai fait arrêté Souka trois fois dans des attaques à mains armées. Je l’ai fait arrêter le 3 juin 2005, le 14 juin 2006, et le 8 octobre 2008. Ensuite, la gendarmerie l’a fait arrêter en 2010. Il y a eu le procès à la Cour d’Assises de Conakry où Souka a cité mon nom. Il disait que je suis leur fournisseur d’armes et leur protecteur lors de leurs différentes opérations. J’ai été libéré et Souka a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle. Mais, quelques mois après, c’est le tribunal de Dixinn qui me convoque pour me dire que Souka a dit que je suis impliqué dans l’assassinat de madame Boiro. C’est un règlement de comptes. Mais, Dieu est témoin, je ne sais rien dans cette affaire », soutient l’officier de police.

A la question de savoir pourquoi Mohamed Diallo, dit Junior, considéré comme le cerveau de ce double assassinat, a donné le nom de son enfant au Colonel Amadou Bangoura, il répond : « Aujourd’hui j’ai 39 homonymes en République Guinée. Ce n’est pas Junior seulement qui a fait ça. Junior a donné mon nom à son enfant. Je ne connais pas pour quel intérêt il a donné mon nom à son enfant. Je ne me suis pas intéressé à ses activités, ni à ses relations. Beaucoup de gens ont donné mon nom à leurs enfants. C’est après le baptême que je me rends compte ».

Le dossier a été renvoyé à ce mardi 13 novembre 2018 pour la suite des débats.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 654 416 922/664 413 227

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