Talents cachés : à la rencontre de l’ingénieux Sékou Oumar Bah

Sékou Oumar BAH, artiste sculpteur
Sékou Oumar BAH, artiste sculpteur

« Nos jeunes guinéens ont du talent », dit-on souvent. Sékou Oumar Bah confirme bien cette affirmation. Ce jeune élève en classe de terminale, sciences sociales, habite à Yimbaya, un quartier de la commune de Matoto. En dehors de ses études, il fait la sculpture et la peinture, en se servant de congélateurs usés pour fabriquer des jouets pour enfants, des meubles et des tableaux. hier, jeudi 06 août 2020, un reporter de Guineematin.com est allé à la rencontre de ce jeune talentueux.

Il se présente comme un vrai passionné de l’art, qu’il a commencé à pratiquer depuis tout petit. « Pour moi, l’art est une passion depuis l’enfance. J’ai commencé par les dessins et la calligraphie depuis que je faisais la 2ème année. J’ai continué ainsi jusqu’à ce qu’il m’est venu à l’idée un jour, de faire les statues des flotteurs. J’étais avec un petit qui m’appuyait beaucoup, qui me poussait à le faire. C’est lui qui est allé chercher les objets de travail. Quand il est venu, j’ai commencé à faire le travail.

Quand j’ai commencé, son frère est venu me dire : ce que tu fais là, je connais un vieux qui le fait mieux que toi. Il fait des œuvres pareilles. Je lui ai demandé alors de m’accompagner chez ce vieux et il a accepté. Nous sommes partis chez le vieux et j’ai trouvé effectivement que c’est un monsieur qui connait très bien l’art. Il s’appelle monsieur Awil, mais il n’est plus en vie. C’est lui qui a rehaussé mon niveau. Il m’a montré les techniques pour bien faire ces objets d’art », explique le jeune homme.

Aujourd’hui, même s’il va à l’école, Sékou Oumar Bah passe une bonne partie de son temps à fabriquer des objets de décoration et des jouets pour enfants. Il revend ses œuvres pour avoir un peu d’argent. « Je fabrique ces objets à l’aide des flotteurs qui se trouvent dans les anciens réfrigérateurs. Pour le moment, je travaille seul. Je représente toutes sortes d’animaux : l’éléphant, le poisson, le lion. Je fais aussi des jouets pour enfants comme des automobiles, je représente même des légumes pour la décoration des tables et des tableaux pour les maisons.

Aujourd’hui, cette activité me rapporte beaucoup de choses. Parce que je constate que les gens accordent de l’importance à mon travail. Beaucoup s’arrêtent pour acheter mes objets. Je les revends souvent entre 35 000 et 45 000. Les prix varient en fonction de la qualité et la beauté de l’œuvre. Je remercie vraiment celui qui m’a appris ce travail », a dit le jeune homme, qui soulève tout de même une difficulté liée au manque de place au bord de la route, où il peut s’installer pour vendre ses œuvres.

« Quand je fais des œuvres, c’est moi qui sort pour revendre sur le long de l’autoroute. Je souhaiterais vraiment avoir une bonne place pour rester au bord de la route. J’appelle le ministère en charge de la culture et les personnes qui ont des moyens à m’appuyer pour que je puisse avancer. Cela fait 10 ans que je suis dans cette activité, j’évolue tout seul. Je n’ai pas d’atelier, je travaille à la maison, juste devant ma chambre. Donc, je sollicite de l’appui pour avancer », a lancé Sékou Oumar Bah.

Mohamed DORÉ pour Guineematin.com

Tel: +224 622 07 93 59/666 87 73 97

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