Dr Ousmane Kaba, empêché de rentrer en Guinée : « peut-être qu’on veut m’exclure de la présidentielle »

Dr. Ousmane Kaba, président du parti PADES
Dr. Ousmane Kaba, président du parti PADES

En provenance du Mali, l’opposant guinéen, Dr Ousmane Kaba, a été empêché de rentrer au pays. Il a été bloqué hier, vendredi 21 août 2020, par les forces de sécurité guinéennes déployées à la frontière entre le Mali et la Guinée. Le président du Parti des Démocrates pour l’Espoir (PADES) doute que cela ne vise tout simplement à l’exclure de la présidentielle du 18 octobre prochain.

Après avoir assisté, la semaine dernière, aux obsèques de feu Mamadi Diawara à Siguiri, Dr Ousmane Kaba a effectué un séjour à Karifamorya, localité située 7 kilomètres de la ville de Kankan. Il en a profité pour animer un point de presse, au cours duquel il a fustigé le bilan du régime du président Alpha Condé, assurant que ce dernier n’est plus soutenu en Haute Guinée, son fief historique. L’opposant est parti ensuite au Mali, où il devait prendre un vol pour rentrer à Conakry.

Mais entretemps, l’armée malienne a renversé le pouvoir du président IBK, exposant le pays à des sanctions de la CEDEAO, parmi lesquelles la fermeture des frontières. C’est ainsi que le président du PADES a décidé de passer par la voie terrestre pour rentrer en Guinée. Mais lorsqu’il est arrivé à la frontière guinéo-malienne, les gendarmes guinéens l’ont empêché de traverser, rappelant que les frontières guinéennes sont fermées au Mali.

« Lorsque je suis arrivé à la frontière, le colonel Kèmo Diané, commandant de la gendarmerie de Kourémalé, m’a dit que je ne passerai pas. Je lui ai demandé pourquoi ? Il m’a dit que la frontière est fermée. J’ai voulu y croire, mais mon véhicule qui est venu de Kankan pour me chercher, a été autorisé à passer la frontière pour prendre mes valises. Et dès qu’il est passé, ils ont dit qu’il ne retournera plus côté guinéen », a-t-il confié.

L’opposant a dû retourner donc dans la capitale malienne, où il séjourne désormais contre son gré. Et, il craint que le pouvoir guinéen ne veuille profiter de cette situation pour l’exclure de l’élection présidentielle du 18 octobre, à laquelle il s’est déclaré candidat.

« Pour le moment, je ne sais pas pourquoi on m’a bloqué à la frontière. Je ne sais pas si le commandant de la gendarmerie (de Kourémalé) veut faire plaisir à ses responsables ou si c’est un complot qui est monté contre moi. Peut-être qu’on veut me maintenir hors du pays parce que je me suis déclaré candidat à l’élection présidentielle, dont la campagne doit débuter bientôt », a-t-il laissé entendre.

A noter que toutes nos tentatives de joindre le colonel Kèmo Diané, commandant de la gendarmerie de Kourémalé, restent pour le moment sans succès.

Abdoulaye N’koya Sylla et Bérété Lancéï Condé pour Guineematin.com

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