Répression d’une manifestation à Kolaboui : un mort et un blessé grave

Selon des citoyens joints au téléphone par Guineematin.com, un jeune homme a été tué et un autre blessé grièvement dans une nouvelle manifestation qui a secoué la sous-préfecture de Kolaboui (Boké) ce lundi, 5 octobre 2020. Ils auraient reçus des balles tirées par les forces de l’ordre qui sont intervenues pour disperser les manifestants.

 

Deux semaines après la manifestation du 19 septembre dernier, les jeunes de Kolaboui, une localité minière relevant de la préfecture de Boké, ont battu une nouvelle fois le pavé ce lundi, 5 octobre 2020. Selon nos informations, ils ont décidé de reprendre leur mouvement de protestation après l’expiration de l’ultimatum de 10 jours qu’ils avaient donné aux autorités, suite à la médiation des sages, pour le rétablissement de la fourniture du courant électrique. Les manifestants ont érigé encore des barricades sur toutes les routes de la ville, empêchant la circulation y compris le transport de la bauxite, exploitée dans la zone.

Dans l’après-midi, des échauffourées les ont opposés aux forces de l’ordre, faisant un mort et un blessé grave, indique Fodé Djibi Touré, le président de la jeunesse de Kolaboui. « Tout a commencé aux environs de 15 heures quand 10 pick-up des agents des forces de l’ordre sont arrivés en renfort. 7 de ces pick-up ont réussi à passer les barrages et 3 autres ont été bloqués par les jeunes, qui ont réussi à les pousser à se replier. C’est ainsi que les policiers qui étaient dans ces pick-up ont tiré à bout portant sur le jeune Yaya Barry qui est décédé et sur un autre qui est grièvement blessé », a-t-il expliqué.

Fodé Djibi Touré déplore et condamne cette situation. Car, dit-il, les jeunes de Kolaboui n’ont fait que réclamer un droit, celui d’avoir le courant. Kolaboui veut vivre comme les autres villes minières. Nous voulons être comme sangarédi, comme Kamsar ou comme Siguiri. Nous avons plusieurs sociétés minières ici, nous avons beaucoup de ports miniers ici. Mais tout ça pour rien. Nous ne bénéficions de rien. Nous n’avons pas d’eau, pas de courant.

 

Même hier (dimanche), le ministre Amara Somparé (ministre de l’information et de la communication) était là, il nous a dit que Kolaboui n’est pas la seule sous-préfecture de Guinée. Nous sommes d’accord, mais à Kolaboui nous sommes victimes des sociétés minières qui évoluent ici. La plupart des sous-préfectures du pays ne connaissent pas encore les dangers de l’exploitation minière », a dit le président de la jeunesse de Kolaboui.

De Boké, Abdourahmane N’Diaré Diallo pour Guineematin.com

Tel 628-98-49-38

Facebook Comments Box