A l’occasion de la journée mondiale des personnes handicapées, célébrée ce vendredi 3 décembre 2021, l’Union des handicapés de Guinée a adressé un plaidoyer aux autorités du pays. L’organisation demande au CNRD et au gouvernement de faire face aux difficultés qui empêchent l’épanouissement des personnes porteuses de handicap.
L’humanité a célébré ce vendredi, 3 décembre 2021, la journée mondiale des personnes handicapées. En Guinée, la célébration officielle a été reportée, mais l’Union des handicapés de Guinée n’a pas passé cette journée sous silence. L’organisation a mobilisé plusieurs de ses membres à Conakry pour marquer cet événement annuel. Elle a remercié le CNRD d’avoir octroyé deux places aux personnes porteuses de handicap au Conseil national de la transition (CNT), qui est sur le point d’être mis en place, avant de les interpeller sur leurs difficultés.
« Le plaidoyer concerne notamment notre déplacement. Lors de la construction des immeubles, on ne tient pas compte de la situation des personnes handicapées. Pour monter à l’étage, il faut que quelqu’un nous mette au dos. Ensuite, il y a beaucoup parmi nous qui ont fini les études, qui n’ont pas trouvé un emploi, ils ne sont pas accompagnés, pas de prise en charge sanitaire. D’autres ont fait des écoles professionnelles, ils ne sont pas soutenus. C’est pour attirer l’attention des autorités sur tous ces maux que nous sommes mobilisés ici », a indiqué Tamba Bernard Tinkiano, premier vice-président de l’Union des handicapés de Guinée.
Abondant dans le même sens, Fatoumata Binta Barry, couturière et gestionnaire de la boutique de Wakkilarè, a déploré la stigmatisation dont les personnes handicapées sont victimes dans les rues. « Dans les rues, les personnes handicapées sont souvent stigmatisées par les chauffeurs. Personnellement, je suis toujours victime de ça. Quand ils (les chauffeurs te trouvent sur la route, ils t’insultent, ils te disent de rentrer à la maison, de quitter la route. On dirait nous, nous ne sommes pas sortis pour vivre comme eux. Quand nous restons à la maison, est-ce que ce sont eux qui vont nous donner à manger ? Il m’arrive parfois de pleurer face à ces agissements.
Quand nous les arrêtons pour nous pendre aussi, ils (les chauffeurs) n’acceptent pas. Pour se déplacer, il nous faut prendre un déplacement. Je passe ce message pour que les autorités puissent prendre des dispositions face à ce problème. Nous demandons aux nouvelles autorités d’assurer notre prise en charge sanitaire et surtout la construction de centres d’accueil et de formation pour les personnes handicapées. Parce qu’il y a beaucoup parmi nous dans la rue qui marchent avec leur métier, parce qu’on n’a pas où exercer. Sinon, il y a parmi nous qui ont du talent », a-t-elle fait savoir.
De son côté, Mamadou Adama Diallo, chargé à l’information et à la communication de l’Union des handicapés de Guinée, a lancé un SOS en faveur d’un collègue, victime d’un accident de la circulation. Selon lui, ni la victime, ni l’organisation dont il est membre ne sont en mesure aujourd’hui de prendre en charge les frais de son traitement. « Notre chargé à l’organisation, M. Ibrahima Sory Touré, a subi un accident de la circulation le 20 novembre dernier, à Conakry.
Donc, nous profitons de cette journée pour lancer un SOS pour lui, parce que non seulement c’est un étudiant mais aussi il ne peut pas prendre en charge les frais liés à ses soins. Après l’accident, il a été admis dans une clinique, où il a reçu les premiers soins. Mais, actuellement, nous sommes dans l’incapacité de continuer à supporter les frais de ses soins. Nous demandons aux personnes de bonne volonté de nous porter secours afin de venir en aide à cette personne porteuse de handicap », a lancé M. Diallo.
Malick Diakité pour Guinematin.com
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