Baadiko Bah sur la CRIEF : « c’est un pas dans la bonne direction »

Mamadou Bah Baadiko, président du parti UFD

Les réactions continuent de se faire au sein de la classe politique guinéenne, suite à la mise en place de la Cour de répression des infractions économiques et financières, dont les compétences ont été élargies par une ordonnance du président de la Transition, Colonel Mamadi Doumbouya, rendue publique avant-hier. S’exprimant sur le sujet, Mamadou Baadiko Bah, président du parti UFD (Union des forces démocratiques) a salué un pas dans la bonne direction.

« C’est un pas dans la bonne direction, pour mettre fin à l’impunité totale pour les crimes de toutes sortes commis contre la fortune publique, l’enrichissement illicite et le bien-être des populations. A ce titre, nous ne pouvons que nous en féliciter. C’est ce que nous réclamons depuis que l’UFD existe », a écrit l’ancien député sur sa page Facebook. En ce qui concerne le transfert de certaines attributions de la Haute Cour de justice à la CRIEF, il trouve que « c’est un signal de plus du poids que le Président de la Transition veut donner à la nouvelle CRIEF. Nous savons comment les tribunaux ont traité par le passé les crimes économiques : non seulement les coupables reconnus comme tels n’ont été condamnés qu’à des peines de pure forme, mais ils n’ont rien restitué en notre connaissance des énormes fortunes volées ».

Toutefois, le président de l’UFD souligne que les textes, quelle que soit leur qualité, ne peuvent pas à eux seuls résoudre le problème guinéen. C’est pourquoi, il invite les autorités à veiller sur la bonne moralité et l’intégrité des personnes qui vont travailler à la CRIEF. « L’amère expérience nous montre que le système prédateur et corrompu, responsable de la destruction du pays et de la misère des populations, ne peut pas être éradiqué par de simples textes. La Guinée en a été largement pourvue, et en pure perte. Il faut pour cela que la volonté politique soit sans faille, jusqu’au bout. Il faut faire confiance à des magistrats à l’intégrité prouvée et qui peuvent travailler en étant à l’abri des pressions politiques et des tentations corruptrices des prédateurs.

Mais au-delà de cette cour qui a un rôle curatif, il faudrait donner à la justice des moyens préventifs, c’est-à-dire des textes de lois dissuasifs, car nous le savons tous, mieux vaut prévenir que guérir. La prévention coûte 20 fois moins cher que les remèdes. Il faut qu’il y ait ce dispositif légal et contraignant de la déclaration de patrimoine de tous les acteurs responsables dans l’appareil d’Etat. Évidemment, dans ce pays, pillé et ruiné par ses élites et plongé dans ce système injuste et complètement corrompu, personne n’en veut! Et pourtant cette législation est incontournable ; elle est une condition sine qua non pour sortir de cette décadence et cette misère sans fin, depuis l’indépendance. On ne peut pas ruser avec le peuple, il est bon que chacun le sache », a dit Mamadou Baadiko Bah.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél. : 622919225

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