Lors d’une rencontre avec les travailleurs des médias publics hier, vendredi 10 décembre 2021, le président de la Transition, colonel Mamadi Doumbouya, a critiqué les programmes de la RTG (radiodiffusion télévision guinéenne). Le Chef de l’Etat a demandé aux travailleurs de cet important média d’Etat de se défaire des vieilles habitudes pour dénoncer la corruption et les autres maux qui gangrènent la gouvernance et la société guinéenne. Le colonel Mamadi Doumbouya a appelé à l’innovation pour faire évoluer les programmes de la RTG pour le bien des Guinéens et la bonne image de la Guinée. Une chose que le journaliste-présentateur de JT (journal télévisé) à la RTG, Mamadou Saïdou Diallo, ne croit pas impossible.
Dans un entretien avec Guineematin.com ce samedi, ce professionnel de média a invité les travailleurs et responsables de la RTG à « saisir la balle au rebond » pour lever le tabou sur certaines et donner la parole à tous les citoyens. Il assure que ce média a toutes les compétences pour innover. Et, avec la garantie qu’il n’y aura pas de représailles, les travailleurs de la RTG peuvent valablement remplir leur mission sur le cap qui vient de leur être fixé.
« Moi, je pense qu’il revient aux travailleurs et aux responsables de la RTG de saisir la balle au rebond pour travailler dans l’intérêt supérieur de la nation, donner la parole à tous les citoyens. Il n’y aura pas de sujets tabou, il faut travailler à l’image des autres. Nous sommes dans un monde où la concurrence est rude, il faut accepter de bien travailler dans le respect strict de l’éthique et de la déontologie : pas d’autocensure, pas de démagogie, il faut dénoncer. Quand il s’agit d’un ministre, il faut bien dénoncer. C’est ce que la RTG ne faisait pas. Quand il y a des ratées au niveau du fonctionnement de l’Etat, la RTG ne dénonçait pas et elle ne donnait pas la parole à l’opposition. Moi, personnellement, j’ai été sanctionné ici, suspendu et conduit devant les tribunaux pour avoir tout simplement passer une information sur une marche de l’opposition dans le journal télévisé. Donc, s’il y a la garantie, nous pouvons bien le faire. Nous sommes là, il y a des compétences au niveau de la RTG. Nous pouvons bien travailler, dénoncer, mais il faut à côté qu’il y ait aussi la logistique pour nous permettre d’aller à l’intérieur du pays pour toucher les citoyens dans les villages, dans les hameaux, pour rendre compte de ce qui se passe dans ces villages, dans ces hameaux. Mais, pour se rendre par exemple dans un village reculé, il faut de la logistique. Nous sommes là, nous sommes déterminés à le faire, nous avons compris le message du colonel. Il veut que la RTG change ; et, il faut que les travailleurs profitent de l’occasion pour changer la RTG. Si nous voulons tenir la concurrence, il faut dénoncer, donner la parole à tout le monde, mener des investigations, des enquêtes sur les problèmes qui défraient la chronique. Il faut demander et recouper l’information pour venir restituer. Nous avons ce devoir envers ceux qui nous suivent et nous ne pouvons pas rester les bras croisés. Aujourd’hui, nos concurrents, ce ne sont pas les radios privées seulement. Nous avons aussi les réseaux sociaux. Donc, il faut que la RTG accepte de changer et de lutter contre l’autocensure. Nous avons des sociétés minières qui évoluent sur le terrain où il n’y pas mal de problèmes, nous enregistrons régulièrement des protestations, des soulèvements au niveau de ces sociétés minières, il y a des gens qui dénoncent le non-respect du contenu local, le manque d’emploi, la sous-traitance. Nous devons aller sur le terrain, poser des questions, toucher du doigt les réalités pour restituer à ceux qui nous suivent », a dit Mamadou Saïdou Diallo.
Amadou Lama Diallo pour Guineematin.com
