Division de la classe politique : « c’est comme s’il y avait une opposition et un parti au pouvoir », déplore Me Alfred Mathos

Me Jean Alfred Mathos

Depuis quelques jours, la classe politique s’offre en spectacle à l’opinion publique guinéenne. En témoigne le récent éclatement du ‘’Collectif des Partis Politiques’’, une plateforme regroupant une frange importante de la classe politique guinéenne. Il a fallu se livrer au choix d’un porte-parole pour que la cohésion vole en éclat et qu’on assiste au départ de certains partis de ce Collectif. Une chose qui, pour le président de l’UPG (Union pour le Progrès de la Guinée), ne fait qu’affaiblir la classe politique face aux autorités de la Transition.

Dans un entretien accordé à Guineematin.com hier, mercredi 19 janvier 2022, Me Jean Alfred Mathos a déploré l’attitude d’une classe politique qui se déchire et se comporte encore comme s’il  y avait une opposition et une mouvance présidentielle. Le leader de l’UPG assure que la classe politique guinéenne dispute encore des places au lieu de s’accrocher sur l’essentiel pour éviter que « les vieux chevaux qui ont mis ce pays en retard » ne reviennent aux affaires pour brouter le peu qui reste.

« Cette opposition des coalitions des partis, ça affaiblit l’intelligentsia de la classe politique. Parce que nous sommes dans une ère nouvelle où les compteurs par rapport aux activités politiques sont à zéro. Heureusement, ils ont suspendu la constitution ; mais, ils n’ont pas suspendu les activités. C’est qu’il y a déjà une preuve de bonne foi pour que l’ordre constitutionnel revienne. La classe politique se comporte comme s’il y avait une opposition et un parti au pouvoir. Je pense que ce n’est pas dans cette posture qu’on peut mieux aborder les choses essentielles. Il faudrait justement que nous soyons en accord, il faudrait qu’on apprenne de nos erreurs pour ne pas avoir le syndrome du 28 septembre au temps du CNDD. Donc, par conséquent, il ne faudrait pas que la classe politique se mette en face du CNRD en tant qu’opposition.

Le second point de vue, ils ont déroulé une charte qui a un contenu, le CNT va être mis en place. Tout le souci aujourd’hui de la classe politique, c’est de savoir qui va être membre du CNT ? Mais, je crois que c’est une question qui peut se régler par le CNRD qui doit être comptable de sa Transition. Quand j’ai entendu le ministre de l’administration dire que c’est eux qui vont organiser les élections, ça ne nous gêne pas du tout. Nous souhaiterions que le CNRD soit vraiment le comptable de la Transition de bout en bout. Ce que moi je vois dans la classe politique, elle ne s’accroche pas à l’essentiel. Nous avons un pays qui est dans un État que vous connaissez et cela est dû à un mal gouvernance. Pourquoi nous ne mettrons pas les audits au cœur de notre débat d’abord pour que ça soit un filtre pour ne pas que les vieux chevaux de retour, ceux qui ont mis ce pays en retard, puissent pas encore revenir pour être éligible. Voilà une des questions que moi je me pose. Ce qui se passe aujourd’hui, nous ne nous sentons pas concernés pour le moment. Nous avons fini de régler notre problème à l’interne avec le cinquième congrès. Nous sommes en passe de réunir une coalition », a déclaré Me Jean Alfred Mathos.

Mohamed Guéasso DORE pour Guineematin.com

Tel : +224 622 07 93 59

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