Guinée : lancement des journées de concertation pour qualifier l’enseignement Supérieur

Le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation a procédé ce mercredi, 26 janvier 2022, au lancement des journées de concertation sur la cartographie des filières et programmes de formation en République de Guinée. La cérémonie s’est déroulée au chapiteau du palais du peuple à Conakry, en présence du Premier ministre et de plusieurs membres du gouvernement, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

« Cartographie des filières et programmes de formation en République de Guinée ! » C’est avec ce thème que ces journées de concertation ont été lancées ce mercredi par le Premier ministre, Mohamed Béavogui. Elles doivent s’étendre sur trois jours et devraient permettre de faire des réflexions profondes sur l’épineux problème d’inadéquation de la formation aux besoins des entreprises sur le marché de l’emploi. Un problème qui tourmente les jeunes diplômés guinéens depuis des décennies.

Ces journées de concertation doivent également permettre de définir les bases d’une réforme des programmes favorisant l’employabilité des diplômés. Et, pour le Chef du gouvernement guinéen, ça fait plusieurs années que notre pays essaie d’introduire des réformes structurelles dans son système éducatif afin d’assurer l’adéquation entre la formation et le travail. Mais, il assure qu’il y a encore beaucoup à faire pour obtenir les résultats escomptés.

Mohamed Beavogui, Premier ministre

« C’est pourquoi ce domaine se trouve parmi les nombreux défis qui attendent le gouvernement guinéen dans les années à venir. Les réformes déjà entreprises depuis le changement intervenu le 05 septembre 2021 commencent à porter fruit avec l’ouverture des chantiers de rénovation et de réhabilitation de nos écoles, universités et centre de recherche… Ces journées devront donc être un cadre d’échanges entre les futurs employeurs, les acteurs et bénéficiaires de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation en Guinée dans l’intérêt de notre jeunesse. C’est pourquoi, je lance un appel à tous les acteurs ici présents afin qu’ils nous aident à relever les défis qui s’imposent à notre pays. La Guinée doit retrouver son niveau d’enseignement d’antan. Notre potentiel pour l’enseignement est demeuré intact ; mais, il nous reste à promouvoir un enseignement de qualité basé sur des écoles d’excellence en vue de rendre les jeunes guinéens plus compétitifs sur le marché de l’emploi, qu’ils soient en Guinée ou à l’international. C’est justement pour répondre à cet impératif que le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique a organisé l’événement qui nous rassemble aujourd’hui. Notre pays ne peut gagner les batailles du développement qu’en disposant de ressources humaines de qualité. C’est pourquoi, nous devons mettre l’accent sur la formation de nos étudiants ; et, pour cela, il faut engager des réformes en profondeur. Une Guinée émergente n’est pas possible sans l’adaptation de nos formations aux réalités économiques, sociales et écologiques de notre époque. Nous comptons donc sur vous pour engager ensemble ce renouveau. J’émets le souhait que les travaux qui auront lieu lors de ces journées de concertation soient porteurs d’idées qui permettent de qualifier davantage notre système éducatif en général et de l’Enseignement Supérieur en particulier », a dit Mohamed Béavogui.

Dr Diaka Sidibé, ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation

Pour Dr Diaka Sidibé, la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, ces journées de concertations peuvent être très profitables si l’ensemble des acteurs impliqués dans la formation arrivent à tirer les leçons des expériences passées et à inclure un processus d’amélioration continue de nos programmes d’enseignement. Ainsi, elle souhaite que cet événement soit inscrit dans la durée et qu’on lui donne une régularité pour récolter les fruits de nombreuses réformes de l’Enseignement Supérieur.

« C’est donc pour trouver des pistes de solutions que le Ministère de l’Enseignement, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation s’est engagé à organiser ces journées de concertation en vue de définir ensemble les bases d’une réforme des programmes favorisant l’employabilité des diplômés. Notre pays a besoin de formation de qualité qui débouche sur une plus grande employabilité de nos jeunes sortants de nos universités, mais aussi des objectifs de développement bien réels. Par ailleurs, il convient de signaler que ces journées de concertation ne pourront nous être profitables qu’à la seule condition de tirer les leçons des expériences passées et inclure un processus d’amélioration continue de nos programmes. Nous devons donc inscrire cet événement dans la durée, lui donner une régularité pour récolter les fruits de nombreuses réformes dans le cadre du domaine de l’Enseignement Supérieur. C’est de cette manière que nous pourrons réaliser, à travers mon département, l’ambition du gouvernement guinéen de rehausser la qualité des enseignants. C’est pourquoi, nous avons tenu à la participation de tous : étudiants, enseignants-chercheurs, entreprises et futurs employeurs, partenaires techniques et financiers, syndicats de l’éducation, conseillers à l’orientation.

Pendant ces trois jours nous allons faire le point des avancées dans la mise en place de l’exécution des programmes et échanger sur les pistes de solutions qui nous permettent d’accélérer les réformes. Il s’agira donc de faire un état des lieux du continuum programmes de formation financement-emploi, mettre en commun les expériences des acteurs du secteur socio-économique et de l’Enseignement Supérieur pour une co-construction des programmes de formation, définir des voies et moyens pour une possible liaison entre les politiques de développement et les programmes de formation, définir des moyens pour pérenniser la liaison qui sera établie entre les acteurs, identifier les pistes de solutions pour cartographier les filières et programmes de formation ; et, enfin, identifier les pistes de financement des programmes de formation. La tâche sera ardue et fastidieuse, j’en suis sûr, c’est pourquoi je vous exhorte aujourd’hui à des discussions constructives qui nous permettront d’adopter des conclusions pertinentes et qui constitueront pour nous un nouveau départ. Nous ferions œuvre utile si au sortir de ces journées de concertation nos conclusions sont réalisables et capables de créer les conditions d’une réforme profonde du système l’Enseignement Supérieur », a indiqué Dr Diaka Sidibé.

De son côté, Mamadou Oumar Barry, président national des étudiants, estime que ces journées seront un tremplin pour poser un véritable diagnostic de l’enseignement supérieur.

Mamadou Oumar Barry, président national des étudiants

« Si l’Etat est une continuité et que le nouveau gouvernement est prêt à bâtir des institutions fortes, conformément aux besoins de la population, alors la qualification de ceux qui sont censés entretenir ces institutions dans le futur, qui ne sont personne d’autre que les étudiants, serait primordiale. Sinon, nos installations ressembleront à des coquilles vides. Une chose que nous n’espérons pas. C’est pourquoi nous sollicitons au près de vous quelques besoins que nous jugeons indispensables pour notre formation académique. Il s’agit entre autres de : réviser les programmes enseignés dans nos universités et instituts avec des experts des différents domaines, équiper nos bibliothèques liés à nos formations, inciter nos universités et instituts à trouver des partenariats avec des entreprises publiques et privées pour accorder des stages pratiques aux meilleurs étudiants, créer des laboratoires de recherche et les équiper, multiplier ce genre d’initiative pour nous étudiants, organiser des sessions de MEETUP et de compétition, mobiliser les étudiants, enseignants, encadreurs à s’intéresser aux différents langages de programmation de site web et NTIC », a plaidé ce représentant des étudiants guinéens à cette rencontre.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com

Tél : 622 67 36 81

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