Relance de la formation dans les « métiers du sport » en Guinée : Ibrahima Sory Bah du Hafia FC exulte face à l’annonce

Selon le compte rendu du Conseil des ministre d’hier, jeudi 03 février 2022, il a été recommandé au ministre de la jeunesse et des sports de « définir la stratégie globale de développement du sport en général et du football en particulier » ; mais aussi de « relancer la formation dans les métiers du sport à travers le développement des centres de formation dédiée ».

Il y a une semaine, le Colonel Mamadi Doumbouya et ses ministres s’offusquaient contre le refus des internationaux guinéens de revenir à Conakry après la débâcle du Syli National (l’équipe guinéenne de football) à la CAN 2021 au Cameroun. « Le Conseil a été informé du retour du Sily national tôt ce matin. Le Président de la Transition a déploré que la délégation guinéenne soit revenue au pays avec seulement trois joueurs. Il a instruit le ministre des sports de réfléchir à une meilleure organisation des sports et particulièrement du Football avec la détection, la prise en charge et la formation des jeunes talents dans notre pays », avait rapporté le porte parole du Gouvernement lors du compte rendu du conseil des Ministres.

Dans un entretien accordé à un journaliste de Guineematin.com ce vendredi, Marco Ibrahima Sory Bah, le secrétaire général du Hafia FC, a exprimé sa joie de voir l’Etat s’impliquer dans le développement du sport dans notre pays.

Marco Ibrahima Sory Bah, Secrétaire General du Hafia Football Club

« Je dois avouer que nous avons toujours rappelé cela de tous nos vœux. Dans notre cas, le président KPC a repris le club depuis 2013 et j’étais là. Depuis cette période jusqu’à maintenant, ce qu’on a trouvé dans le milieu du football c’est le manque de soutien de l’État. Les gens, généralement, prennent ce qu’ils gagnent ailleurs pour réinvestir dans le football ou encore de l’argent résultant des ventes de certains joueurs. Et, le footballeur guinéen n’étant pas valorisé à l’échelle internationale, il ne coûte pas aussi cher que ça. Donc, c’est une décision vraiment salutaire. C’est une décision qu’on attendait depuis toujours. On avait travaillé sur un lobbying au près de la 9ème législature pour que l’État puisse financer ne serait-ce que le championnat national. Parce que c’est la vitrine de tous les clubs. Peut-être que les gens ont profité de leur relation personnelle avec les gouvernants d’alors pour attirer deux ou trois fois sur certaines saisons ; mais, il n’y a eu rien d’institutionnel. Donc, nous sommes très contents et nous encourageons le gouvernement à aller dans ce sens. C’est vraiment un sentiment d’entière satisfaction d’entendre cela et de savoir que le gouvernement a l’intention d’encadrer tout ce mouvement. Parce que donner de la force à ce sport à la base, c’est d’encadrer une jeunesse en déperdition », a indiqué cet ancien journaliste.

Cependant, le secrétaire général du HAFIA FC appelle les autorités à ne pas exclure les joueurs internationaux de l’équipe nationale. Pour lui, un diagnostic en profondeur s’impose pour sortir le football guinéen de la léthargie dans laquelle il se trouve depuis des décennies.

« Aucune sélection nationale, quelle que soit la valeur de son championnat local, ne peut se passer de ses stars à l’échelle mondiale. Voyez-vous, les deux nations qui vont en finale aujourd’hui à la CAN regroupent deux grandes stars du football du continent, en l’occurrence Sallah et Manet. Donc, on devrait dire au président ce qui suit : prenons cet encadrement. KABA Diawara dont on parle aujourd’hui, il est qui ? C’est lui qui était là depuis toujours comme un éternel entraîneur adjoint. Vous voulez changer du neuf avec du vieux sans faire le scanneur, ça ne marchera pas. Les 80% de l’encadrement sont toujours là, ils sont inamovibles. Deuxièmement, les joueurs qui sont reconnus de leurs attitudes qui pourrissent le groupe, quand on leur sanctionne une fois, les encadreurs faiblissent et on les voit revenir. Ensuite, regardez la gestion de la fédération guinéenne de football, prenez la sélection elle-même, l’appelle des joueurs qui sont en forme et qui ne le sont pas. Si on prend sur cette base-là, Kaba Diawara s’est foutu de la Guinée, il s’est foutu de nous qui gérons ce championnat là… Nous avons de très sérieux problèmes à la base et la gestion aussi est catastrophique. Un pays de football comme la Guinée où quand les clubs se qualifient en champions league ou en ligue africaine, on est obligé d’importer ou de prêter des entraîneurs. Ceux qui ont fait qualifier ses équipes là ne peuvent pas s’asseoir sur le banc, parce qu’ils n’ont pas de diplômes. Il y a 10 ans qu’on n’a pas organisé de formation pour l’obtention de diplômes. Nous par exemple, au Hafia, pour que notre coach principal ait la licence, il a fallu qu’on l’inscrive au Cameroun. Alors, qu’il y a une direction technique nationale ici, gérée par la légende Chérif Souleymane. Quand vous prenez tous les gestionnaires de ce football, ce sont des passionnés qui agissent et qui n’ont pas la formation requise pour gérer. L’autre  problème qu’on a, c’est la qualité des pelouses. Prenez le cas d’un joueur comme Naby Keita qui est tout le temps blessé, c’est parce qu’il a passé toute sa jeunesse à jouer sur le goudron. C’est tout. Et, ça te rattrape au fil de l’âge. C’est pourquoi il faut qu’il mette les gazons dans toutes les préfectures. Donc, il faut qu’on expose le problème au président tel qu’il se présente du début à la fin. Il ne faut pas désigner seulement les binationaux pour dire que c’est eux le problème », a conseillé Marco Ibrahima Sory Bah.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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