Elhadj Djibril Diallo, chef de quartier de Thierno Djibiya, dans la ville de Kindia, a été victime d’un braquage à l’aube de ce mercredi 9 février 2022. Des individus armés l’ont attaqué dans la rue, emportant son téléphone et une somme d’argent. Rencontrée peu après l’attaque par un correspondant de Guineematin.com, la victime est revenue sur sa mésaventure.
« J’ai été attaqué par deux bandits armés, au niveau du carrefour Mangoya. Je devais partir à Conakry pour une audience, qui était prévue aujourd’hui, à 10 heures. Donc, je me suis rendu à la gare routière de Kindia pour chercher un chauffeur qui peut me conduire facilement à Conakry. Parce que vu mon âge, je ne peux plus conduire ma voiture jusqu’à Conakry. Le syndicat des transporteurs m’a aidé à avoir un chauffeur, j’ai échangé avec lui, on est tombés d’accord sur le montant que je devais payer pour mes déplacements à Conakry.
La semaine dernière, on a effectué le premier voyage et on est revenus. On devait repartir ce matin encore. Hier, le chauffeur en question est venu chez moi, je lui ai donné 50 000 francs comme avance, plus 5000 francs comme frais de transport entre Wondy et chez moi. Il était prévu qu’il vienne chez moi à 4 heures du matin pour bouger afin qu’on puisse arriver à temps à Conakry. Moi, je me suis levé à 3 heures du matin, je l’ai appelé pour lui dire de ne pas retarder pour qu’on puisse bouger à 4 heures. Je l’ai attendu jusqu’à 4h30, il n’est pas arrivé.
Quand je l’ai rappelé, il m’a dit qu’il est au niveau du carrefour Wondy, mais qu’il n’arrive pas à avoir une moto taxi pour venir. J’ai attendu jusqu’aux environs de 5 heures pour le rappeler encore. C’est ainsi qu’il m’a dit de prendre la voiture et aller le trouver au carrefour Mangoya. Ma femme ne voulait que je sorte seul à cette heure, mais j’étais obligé. Parce qu’il fallait bouger tôt pour arriver à Conakry à temps. Arrivé au carrefour Mangoya, deux individus qui étaient sur une moto sont venus vers moi. L’un d’eux a braqué une arme sur moi, il a dit : il faut nous donner ce que tu as ou je te tue.
Il a fait un tir de sommation. J’ai crié mais personne n’est sorti. Ils m’ont fait descendre de la voiture et ont pris un montant d’un million de francs qui était dans ma poche. Celui qui détenait le pistolet a encore dit : donne le reste ou je te tue. Je lui ai dit que je n’avais plus rien. Il a tiré une deuxième fois en l’air. Entretemps, ma femme, qui était préoccupée, m’a appelé au téléphone. Dès que le téléphone a sonné dans ma poche, ils m’ont terrassé, je suis tombé. L’un d’eux a fait sortir un grand couteau, il a coupé une partie de mon habit pour l’emporter avec le téléphone », a-t-il expliqué.
Pour ce responsable local, il n’y aucun doute que le chauffeur qui devait le conduire à Conakry est derrière cette attaque. « Le chauffeur, au lieu de se rendre à l’endroit où il m’a dit d’aller, il est venu chez moi en disant à ma femme qu’il a été attaqué. C’est pourquoi, quand il a commencé à s’expliquer devant moi, je lui ai dit qu’il n’a rien à m’expliquer. Car, dès sa première explication, il s’est fait prendre par ses propres paroles, en disant qu’il a été aussi victime d’attaque à main armée.
Je lui ai dit : mais, pourquoi es-tu venu chez moi, alors que tu m’avais dit que tu ne pouvais plus arriver chez moi ? En un mot, ses propres explications indiquent qu’il est complice dans cette affaire. Mais moi, je ne veux pas lui faire de mal. Je le laisse avec sa conscience. Comme le Tout puissant m’a sauvé, je m’en remets à lui. J’ai quand même fait une déclaration à la police pour que Kindia soit sécurisé. Il y a trop de banditisme ici et beaucoup de citoyens y perdent la vie », a dit Elhadj Djibril Diallo.
De Kindia, Mohamed M’bemba Condé pour Guineematin.com
Tel: 628518888
