Cour d’appel de Conakry : le procès de Fabou Camara renvoyé au 28 février pour la suite des débats

Comme annoncé précédemment, l’ancien directeur central de la police judiciaire (DPJ), Aboubacar Fabou Camara, a comparu ce lundi, 14 février 2022, devant la Cour d’Appel de Conakry. Il est poursuivi devant cette juridiction pour « arrestation arbitraire, dénonciation calomnieuse, menaces, violence et injures » au préjudice de Oumar Sylla alias ‘’Foniké Mengué’’, actuel coordinateur national du FNDC. L’officier de police a plaidé non coupable des charges articulées à son encontre ; mais, le plaignant, a réitéré les accusations portées contre lui dans cette affaire. Et, après des longues heures de débats entre les parties, la Cour a finalement renvoyé l’audience au 28 février prochain, rapporte un journaliste que Guineematin.com a dépêché sur place.

Au sortir de la salle d’audience de la Cour d’Appel de Conakry, les conseils de la défense et de la partie civile se sont montrés confiants et sereins sur cette procédure.

« Nous étions à la veille de la lutte contre et pour le troisième mandat. Monsieur Sylla ici présent était l’un des membres influents du FNDC. Il était dans le collimateur du pouvoir, il devait être arrêté, persécuté, recherché, emprisonné. Certains même ont perdu la vie dans cette lutte. Donc, monsieur Sylla a été interviewé sur la situation de N’zérékoré. Il a donné son avis sur l’interdiction des manifestations lors de l’urgence sanitaire pendant qu’un groupe de personnes se mobilise au palais du peuple pour promouvoir un troisième mandat. D’un côté, on empêche les uns de manifester pacifiquement et de l’autre côté, on se retrouve pour soutenir le troisième mandat. Il n’en fallait pas plus pour que cinq (5) pickups d’agents armée jusqu’aux dents débarquent à son domicile… De toutes les façons, nous avons tous les éléments qui prouvent qu’il (Fabou) était en amont et en aval de toute la procédure irrégulière et attentatoire à la liberté dont mon client a été victime », a dit Me Salifou Béavogui, avocat de Foniké Mengué.

De son côté, Me Chérif Elhadj Fodé Kaba, avocat de Fabou Camara, a exprimé son indignation de voir Foniké Mengué poursuivre son client et laisser le procureur qui l’a conduit en prison.

Me Chérif Elhadj Fodé Kaba, avocat de la défense

« Par rapport à cette affaire qui concerne monsieur Aboubacar Fabou Camara uniquement, vous avez suivi avec nous les débats. Nous avons posé plusieurs questions de part et d’autre ; mais, finalement, l’affaire a été renvoyée. Parce que la Cour ne pouvait plus tenir. On a renvoyé la cause à deux semaines pour la continuation des débats, mais aussi les réquisitions et plaidoiries. Nous allons attendre cette date et on va s’y préparer pour être là. Nous, jusqu’à preuve du contraire, je le dis et réitère, nous sommes sereins et nous estimons que notre client a agi de manière légale. Il n’a jamais brimé aucun citoyen dans ses droits. Il a interpellé de manière régulière et a auditionné monsieur Foniké Mangué. Donc, il n’a fait que son travail. Ce que nous ne comprenons pas derrière ce dossier, c’est que monsieur Foniké Mangué lui-même reconnaît avoir été présenté au procureur et il soutient que le procureur aurait dit que tous les actes posés par la Police judiciaire étaient nuls. Mais, par la suite, il s’est retrouvé à la maison centrale. Il ne poursuit pas monsieur le procureur, mais poursuit l’OPJ qui n’a agi que sous les ordres du Procureur. Le procureur, c’est celui-là qui commande les OPJ. C’est ça la réalité », a indiqué l’avocat de la défense.

Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

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