Affaire cocaïne saisie à Nongo : les annonces fortes du nouveau procureur de Dixinn

A l’occasion d’une conférence de presse tenue hier, mardi 22 février 2022, par le parquet général de la cour d’appel de Conakry, le nouveau procureur près le tribunal de première instance de Dixinn, Algassimou Bah, est revenu sur le niveau d’avancement du dossier concernant la cocaïne saisie en janvier 2021 dans une villa privée à Nongo, dans la commune de Ratoma, rapporte un journaliste que Guineematin.com avait dépêché sur place.

Le dossier concernant l’importante quantité de drogue saisie il y a plus d’une année dans une villa privée à Nongo a été évoqué ce 22 février 2022 par le procureur du TPI de Dixinn au cours d’une conférence de presse organisée par le Parquet général de la Cour d’Appel de Conakry. Dans sa communication, le magistrat a indiqué que depuis quelques jours, l’information judiciaire a été reprise au regard de certains manquements constatés par la chambre de contrôle de l’instruction lors de la première  procédure.

Algassimou Diallo, procureur près le tribunal de première instance de Dixinn

« Ce qu’il faut dire, le parquet d’alors de Dixinn avait été informé par les officiers de police judiciaire de la découverte d’une importante quantité de cocaïne au niveau d’une villa privée à Nongo Tady. Aussitôt, une équipe d’enquêteurs y a été dépêchée et a procédé à la saisie des sacs qui contenaient une certaine quantité de cocaïne. Ladite quantité a été, par les soins du juge d’instructions d’alors, confiée à l’OCAD et la quantité, selon le dossier que j’ai consulté, y ait toujours. Je précise qu’on a fait état de 100 plaquettes de cocaïne et donc, toutes les personnes arrêtées pour trafic et transport de cocaïne sont à la maison centrale depuis le mois de janvier pour certains, février pour d’autres et le 3ème le mois de mars et avril 2021. La procédure a suivi son cours normal au niveau du juge d’instruction et elle a été clôturée par une ordonnance de non-lieu partiel et de renvoi devant le tribunal criminel. Ladite ordonnance ayant été notifiée au procureur d’alors, il a relevé appel au motif que les deux personnes qui ont fait l’objet d’un non-lieu, à son sens, ne devraient pas échapper à la batterie de poursuite. Et donc, le dossier a été déféré au niveau de la chambre de contrôle de l’instruction. Après examen, ladite chambre s’est prononcée le 02 février dernier et a constaté qu’il y a des actes qui ne répondent pas à la régularité. Certains PV non signés ne répondaient pas à la régularité. Donc, on a annulé. Et la conséquence que la chambre de contrôle de l’instruction a tiré, c’est la reprise de l’information. A date, le doyen des juges est en train de s’activer pour la reprise totale pour la reprise totale de l’information judiciaire. Un programme est établi et demain nous aurons une séance de travail », a révélé M. Algassimou Bah. 

Alphonse Charles Wrigth, procureur général près de la Cour d’appel de Conakry

De son côté, le procureur général de la Cour d’appel, Alphonse Charles Wright a insisté sur le fait que c’est la fin de la récréation pour les narcotrafiquants. « Nous avons des procédures dans le ressort de la Cour d’Appel de Conakry qui sont liées aux affaires de cocaïne où aujourd’hui le parquet ne va pas rentrer dans les détails. Peut-être qu’on aura le temps de rentrer, d’aller beaucoup plus dans les statistiques. Moi, je ne fais pas de la politique, j’ai été magistrat dans ce pays. J’ai combattu les violations des droits de l’homme dans ce pays au prix de ma vie. Aujourd’hui, j’ai changé de casquette, je suis procureur. Je ne défends pas le Président de la République ; mais, je défendrai le peuple de Guinée. Le jour où je ne serai plus procureur peut-être juge, on me verra encore dans mon manteau de juge. Mais, pour l’instant, si le Guinéen ne dort pas, c’est Charles, en tout cas dans mon ressort. Si le Guinéen est privé de ses droits et qu’il n’y a pas de respect de la loi pénale dans mon ressort, ce que cette faute, ce péché, c’est moi. C’est clair. Alors, si avant on pouvait t’arrêter, tu négocies tu pars, on fait disparaître la quantité, aujourd’hui on t’arrête, la quantité est testée, sur la conservation, l’autorité judiciaire a beaucoup plus accès à ce qui se passe que les autres », insiste Alphonse Charles Wright.

Pour rappel, ce dossier de cocaïne avait pris une dimension internationale parce qu’ayant intéressé particulièrement les États-Unis d’Amérique, la France (les colis portent la mention de la Tour Eiffel) et la Guinée où la drogue a été saisie.

Dossier à suivre !

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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