Un couple se bat à cause d’une série télévisée : le mari condamné à payer 1 950 000 francs à sa femme

« À la fin du match, il est allé accompagner ses amis, je suis sortie au salon pour regarder ma série. À son retour, il a éteint la télé. Je l’ai rallumée. Après, il a retiré une fiche de la télévision. Moi aussi, je me suis mise devant lui pour qu’il me remette la fiche à tout prix. Je l’ai pris au niveau de sa ceinture. Quand il bouge à gauche, je me mets devant lui ; quand il vient à droite, je fais la même chose. Il a tout fait pour quitter, je n’ai pas obtempéré. Parce qu’il tenait toujours la fiche et moi je mourrais d’envie de regarder ma série. Entretemps, il a fait appel aux voisins qui m’ont supplié de le laisser… On s’est secoué un peu avant de tomber tous les deux… », a notamment expliqué la femme qui a traîné son mari à la justice.

Le feuilleton judiciaire opposant Ahmed Cheick Diallo à son épouse, Jeannette Koivogui, a pris fin lundi dernier, 28 février 2022, en première instance. Cet enseignant de 43 ans et son épouse (une infirmière) âgée de 29 ans en sont venus aux mains dans la nuit du 06 février dernier à cause de la série philippine ‘’La fille du Général’’ qui joue actuellement en Guinée sur la chaine ‘’Novelas F’’. Ahmed Cheick Diallo et Jeannette Koivogui se sont battus pour le contrôle de leur poste téléviseur.

Le mari a éteint la télévision pour permettre à ses enfants de bien dormir. Mais, sa femme qui « mourrait d’envie de regarder sa série (la fille du Général) » a piqué une colère et s’est jetée sur lui. Cette bagarre les a conduits devant le tribunal correctionnel de Dixinn (délocalisé à la mairie de Ratoma) où Jeannette Koivogui a poursuivi son mari pour « violences et coups et blessures ». Mais, lundi dernier, le tribunal a requalifié les faits en « violence et voie de fait ». Et, il a condamné Ahmed Cheick Diallo à trois (3) mois de prison assortie de sursis et au paiement de 1 950 000 francs guinéens à Jeannette Koivogui (sa femme), a appris le journaliste de Guineematin.com qui suivait ce procès.

Ahmed Cheick Diallo est père de 4 enfants, tous nés de sa défunte épouse. Et, il est en couple avec Jeannette Koivogui depuis 11 mois. Mais, apparemment, leur union est loin d’être un long fleuve tranquille. Les « malentendus » font leur quotidien et ils sont aujourd’hui au bord du divorce. Et, c’est dans cette atmosphère très chargée qu’est intervenue cette incroyable histoire de la télé qui a conduit à la bagarre ayant fait l’objet de ce procès. Un procès au cours duquel le mari (Ahmed Cheick Diallo) a réfuté toutes les accusations portées à son encontre.

« Je ne l’ai jamais touchée, à plus forte raison la blessée. Ce jour (dimanche 6 février), j’ai éteint la télé pour permettre aux enfants de dormir… Jeannette a rallumé la télé. Je lui ai dit de l’éteindre, elle n’a pas accepté. Comme elle avait la commande en main, j’ai éteint manuellement la télé. Mais, elle l’a encore rallumée. C’est ainsi que j’ai enlevé la fiche et je l’ai confisquée. Du coup, elle a tenté  de prendre la télé pour la casser. Je me suis opposé. C’est là qu’elle m’a pris au collet et au niveau de ma ceinture en me secouant et en exigeant de lui donner la fiche. Mais, j’ai refusé. Elle m’a fait tomber dans le fauteuil. J’ai tout fait pour qu’elle me laisse, elle n’a pas voulu. Je ne voulais pas me battre avec elle, parce que j’avais déjà entamé une procédure de divorce avec elle au tribunal. C’est après quoi j’ai envoyé ma fille alerter le voisinage. Quand les gens sont venus, de plaidoirie en plaidoirie, les voisins ont pu me sauver de ses mains. Et, du coup, j’ai fui. Toujours déterminée, elle (Jeannette) est sortie me rattraper dans la cour. Tous nos voisins de la cour sont venus plaider cette dame d’arrêter, elle n’a pas accepté. Elle a continué à me tenir au collet jusqu’à ce qu’elle a déchiré ma chemise », a expliqué Mohamed Cheick Diallo à l’audience du 21 février dernier.

Appelée à la barre, la plaignante (Jeannette Koivogui) a corroboré quasiment toute la déposition de son mari. Mais, elle persiste sur le fait qu’elle a été étranglée et violentée par son mari.

« Ce jour, quand je suis rentrée du service, je l’ai trouvé en train de regarder la finale de la CAN. À la fin du match, il est allé accompagner ses amis, je suis sortie au salon pour regarder ma série. À son retour, il a éteint la télé. Je l’ai rallumée. Après, il a retiré une fiche de la télévision. Moi aussi, je me suis mise devant lui pour qu’il me remette la fiche à tout prix. Je l’ai pris au niveau de sa ceinture. Quand il bouge à gauche, je me mets devant lui ; quand il vient à droite, je fais la même chose. Il a tout fait pour quitter, je n’ai pas obtempéré. Parce qu’il tenait toujours la fiche et moi je mourrais d’envie de regarder ma série. Entretemps, il a fait appel aux voisins qui m’ont supplié de le laisser… Pendant ce temps, sa fille m’insultait, je me lève pour la pourchasser, Cheick vient me prendre au cou, par derrière. On s’est secoué un peu avant de tomber tous les deux. Il m’a frappé là-bas. Comme j’avais son col en main, en me relevant, sa chemise s’est déchirée », a expliqué Jeannette Koivogui.

Dans ses réquisitions, le ministère public a demandé au tribunal de condamner Mohamed Cheick Diallo à trois (3) mois de prison assortie de sursis et au paiement de 500 000 francs guinéens.

De son côté, l’avocat de l’enseignant Ahmed Cheick Diallo a plaidé « la relaxe pure et simple » de son client pour délit non constitué.

Mais, ce lundi, après requalification des faits en « violence et voie de fait », le tribunal a condamné Ahmed Cheick Diallo à 3 mois de prison assortie de sursis et au paiement de 500 000 francs guinéens d’amende. Il a aussi condamné Ahmed Cheick Diallo à payer 1 950 000 francs guinéens à Jeannette Koivogui à titre de dommages et intérêts. Mais, l’avocat de la défense assure que « la peine prononcée par le juge est arbitraire » et il se réserve le droit de faire appel de cette décision après concertation avec son client.

Ainsi prend fin ce feuilleton judiciaire tout particulier entre Ahmed Cheick et Jeannette Koivogui en première instance.

La Fille du Général
La fille du Général
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Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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