Mouctar Ajimi (qui a renversé Mariam Bobo Baldé) remis en liberté : il a payé 50 millions…

Son procès avait été renvoyé la semaine dernière sur sa demande, le temps de lui trouver un interprète qui parle arabe. Mouctar Ajimi, jugé pour coups et blessures volontaires sur madame Mariama Bobo Baldé, a comparu au tribunal de Mafanco hier, mardi 22 mars 2022. Ce ressortissant Libanais a obtenu une remise en liberté alors que les avocats de la dame ont récusé le juge en charge du dossier, rapporte un journaliste que Guineematin.com avait dépêché au tribunal.

Les débats ont démarré sur fond de tension entre Me Gilbert Camara, avocat de Mariama Bobo Baldé, renversé « volontairement » par Mouctar Ajimi, et le juge, Mohamed Sangaré.  L’avocat a demandé à l’interprète d’élever sa voix pour permettre à sa cliente d’entendre la version des faits de Mouctar Ajimi. Ce qui n’a pas plu au juge qui a estimé que le plus important était que l’avocat puisse l’entendre.

Mouctar Ajimi, barbe bien fournie, portant un t-shirt blanc, a reconnu les faits, tout en niant le caractère volontaire de l’accident. « Je suis sorti de mon garage aux alentours de 17 heures pour rentrer chez moi. Il y avait beaucoup d’embouteillages. Alors, en essayant de me dépasser, le taximotard a cogné le guidon de ma moto. C’est ainsi qu’il est tombé parce que ma moto est plus lourde que la sienne. Je suis resté là où j’étais ; mais, il y avait une foule qui venait vers moi. Alors paniqué, j’ai pris la fuite. Mais, je me suis directement rendu dans mon garage qui est à environ 500 mètres du lieu de l’accident. J’ai envoyé mes travailleurs pour emmener les personnes accidentées à la clinique Ambroise Paré puis à Ignace Deen. J’ai payé toutes les ordonnances et réparé la moto. Mais, trois jours après, des policiers sont venus dans mon garage pour m’arrêter. Arrivé au commissariat, ils m’ont entendu. Après, ils ont dit que c’était juste un accident de la circulation. Je suis rentré chez moi », a-t-il expliqué, avant de demander pardon pour ce qui est arrivé.

Appelée à la barre à son tour, Mariam Baldé a comparu avec une protège au cou, les deux mains plâtrées. Incapable de s’arrêter à la barre à cause de ses blessures, elle est restée assise sur une chaise. La voix presque inaudible, elle a demandé au juge de lui permettre d’aller se faire soigner avant de revenir livrer sa version des faits. Une demande acceptée par le juge.

Visiblement pas rassuré depuis l’ouverture des débats, Me Gilbert Camara, avocat du prévenu, a fini par quitter la salle en récusant le juge après la lecture d’un certificat médical fait par le médecin de la maison centrale de Conakry qui fait état d’une hypertension artérielle et d’une dépression dont souffrirait Mouctar Ajimi.

En attendant que Mariama Bobo Baldé revienne de ses soins, l’avocat du Libanais a sollicité la remise en liberté de son client, indiquant qu’il remplit toutes les garanties de représentativité.

Le juge, Mohamed Sangaré, a ordonné la remise en liberté de Mouctar Ajimi contre le paiement de la caution de 50 millions GNF, avant de renvoyer l’affaire au 19 avril 2022.

Mamadou Yahya Pétel Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 622 67 36 81

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