Ministère de la sécurité : des citoyens dénoncent les dysfonctionnements dans la délivrance des passeports

Avec l’arrivée des autorités du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), beaucoup de Guinéens avaient fondé un espoir sur un changement de comportement qualitatif chez certains agents de l’Etat, notamment ceux chargés de la délivrance des passeports, où des magouilles et des actes malsains étaient déplorés.

Mais hélas! C’est sans compter sur les vieilles habitudes qui ont la vie dure dans ce pays.

Au Commissariat central de Nongo qui abrite l’un des centres de délivrance des passeports, les citoyens sont soumis à un calvaire indescriptible. C’est du moins l’avis de Mariame Kéïta, qui a contacté Guineematin.com hier, mercredi 13 avril 2022.

« Je souhaiterais partager avec vous l’injustice et le manque de considération que nous subissons tous les jours à l’agence de Nongo puisque nous osons demander un passeport. Les Gens là-bas n’ont aucune considération pour les citoyens et en plus ils font passer certains par affinité et selon leur humeur. Ils ne cachent même pas les manigances. Je sais que beaucoup auront peur de parler de cela mais comme nous voulons un changement sur nos comportements dans ce pays, je pense que le mieux est de dénoncer ces actes qui nous retardent tous », a dit MK.

« Depuis le vendredi surpassé nous venons chaque jour au centre de délivrance des passeports de Nongo. Finalement, c’est le mercredi que nous avons été programmés. Nous sommes arrivés à 6 h du matin pour rester toute la journée. Ils nous ont fait traîner alors qu’ils faisaient rentrer d’autres. Ce jour, deux agents sont venus nous dire qu’il n’y a pas de dépôt de dossiers. Mais ils sont venus voir deux personnes à côté de nous, ils ont négocié avec eux avant de les appeler au bureau. C’est vraiment trop, on ne peut pas supporter une telle injustice. Comme ils ont vu que j’étais sur mes nerfs, ils ont menacé de rendre mes dossiers si je continue de les dénoncer. Finalement ils m’ont appelé, je viens, ils me disent non, il faut passer le lundi. Je reviens encore ce lundi, impossible. Finalement c’est ce mercredi 13 avril 2022 que j’ai fait mon interview. Il y en a qui viennent ici depuis deux semaines. Ils ne parviennent même pas à rentrer dans la cour encore moins faire leur interview. Les policiers ont des gens au dehors pour intercepter les demandeurs avec qui ils négocient. Si tu refuses, ils te disent que tu n’auras pas ton passeport de sitôt. Et cela se vérifie avec la souffrance et le calvaire que traversent les demandeurs de passeports. Ils font exprès pour trier les noms des gens qu’ils veulent faire rentrer. Tout est organisé pour faire la magouille, c’est vraiment dommage pour notre pays », dénonce cette citoyenne qui continue d’attendre d’avoir le précieux sésame depuis deux semaines.

Avant MK, plusieurs autres citoyens avaient contacté la rédaction de Guineematin.com pour dénoncer l’arbitraire et le calvaire qu’ils traversent dans ce centre.

Le 28 mars dernier, le département de la sécurité et de la protection civile a officiellement repris les opérations d’enrôlement et de délivrance des passeports dans au moins deux commissariats centraux de la capitale.

Beaucoup espéraient la fin du calvaire pour les nombreux Guinéens qui cherchent ce précieux document de voyage pour leurs déplacements à l’extérieur du pays.

Pourtant au Commissariat central de police de Nongo, situé dans la commune de Ratoma, le gouvernement a mis la main à la poche pour faire du centre d’enrôlement des demandeurs de passeports un cadre d’accueil convenable avec un hangar équipé, aéré et un guichet de banque ouvert à proximité. Un engagement qui n’a apparemment rien changé du comportement décrié de certains agents qui ternissent l’image de la police guinéenne.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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