Trafic illicite d’armes légères et de munitions : deux Guinéens et un Malien jugés à Conakry

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Le procès de deux Guinéens (Abdoulaye Thiam et Hamidou Touré) et d’un Malien (Issa Ballo) s’est ouvert ce mercredi, 27 avril 2022, au Tribunal de première instance de Kaloum. Ils sont poursuivis pour trafic illicite d’armes légères, de petits calibres et leurs munitions, et d’autres matériels connexes. Abdoulaye Thiam et Issa Ballo, qui ont comparu aujourd’hui, ont tous les deux plaidé non coupables des faits mis à leur charge, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

Les armes dont il est question ont été saisies au port autonome de Conakry. Elles se trouvaient dans une voiture qui venait des Etats-Unis pour Bamako, au Mali. Et c’est Issa Ballo, un Malien vivant en Guinée, qui devait recevoir la voiture pour l’acheminer à Bamako. Interpellé et placé sous mandat de dépôt le 26 janvier 2022, il a bénéficié d’une mise en liberté provisoire pour des raisons de santé. A la barre, il a déclaré qu’il n’avait aucune idée sur le contenu du véhicule en question.

« C’est un compatriote malien vivant aux Etats-Unis qui m’envoie souvent des véhicules et autres colis pour envoyer à Bamako via le port de Conakry. Pour ce cas-ci, quand les bagages ont été saisis, le transitaire Thiam m’a appelé pour me dire qu’ils ont découvert des armes dans la voiture et que le colonel Balla Samoura a besoin de me voir. Je lui ai dit d’accord, mais je cherche d’abord à entrer en contact avec le président du Conseil des Maliens en Guinée. Entretemps, le colonel Balla Samoura lui-même m’a appelé pour me demander de me rendre immédiatement au Haut commandement de la gendarmerie nationale, où il m’attend.

Je lui ai dit que je souhaite informer d’abord notre président avant de me rendre là-bas. Le colonel Balla Samoura m’a dit au téléphone : « alors ça tombe bien, je suis en ligne avec lui (le président du Conseil des Maliens en Guinée), je peux mettre sur conférence ? », j’ai dit oui, ça marche. J’ai expliqué le problème à notre président, qui m’a dit qu’il était au Libéria. Il m’a demandé, en attendant son retour, de mettre tout le colis à la disposition de la gendarmerie. C’est ainsi que je suis allé voir le colonel. Après, s’en sont suivies des auditions, puis mon arrestation. Mais, je ne savais pas qu’il y avait des armes dans la voiture », a expliqué le prévenu.

De son côté, Abdoulaye Thiam a expliqué qu’il n’est qu’un simple transitaire, qui jouait le rôle d’interface entre celui qui devait dédouaner la voiture au port de Conakry et les représentants de l’Etat guinéen. Mais, dit-il, il ne pouvait pas savoir ce qu’il y avait dans la voiture en question. « Nous, notre rôle en tant que transitaire, c’est le rôle d’interface entre les clients et l’État. Quand un client envoie par exemple un véhicule, lui ou son représentant en Guinée nous communique les caractéristiques de l’engin. Ce sont ces informations là qu’on reporte sur une fiche qu’on doit envoyer à la douane pour dire voilà ce que je veux dédouaner.

C’est à la douane maintenant qu’on nous dit tout ce qu’on doit faire comme démarches et combien doit-on payer pour le dédouanement. Après tout cela, nous invitons le propriétaire ou son représentant à venir assister à l’ouverture du conteneur ou du véhicule pour voir exactement est-ce que toutes ses affaires sont au complet pour éviter qu’il revienne après pour dire qu’il y a eu des pertes. C’est à l’issue de toute cette procédure que nous remettons au propriétaire son colis. Donc, ce n’est nullement indiqué qu’un transitaire doit déclarer d’autres colis qu’on pourrait mettre dans la voiture. J’ai juste servi d’interface entre eux et les autorités. Je n’ai jamais su qu’il y avait des munitions dans ladite voiture », a-t-il assuré.

Au terme des débats, le tribunal a renvoyé l’audience au 11 mai prochain pour les réquisitions et plaidoiries.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27 

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