Une bagarre aurait eu lieu dans la nuit du 7 au 8 mai 2022, à la Maison centrale de Conakry. Des prisonniers se sont violemment battus dans leur cellule, et l’un d’eux aurait été tué à coups de ciseaux.
Selon une source bien informée de ce qui se passe à la Maison centrale de Conakry et qui a contacté Guineematin.com, la bagarre a éclaté à 23 heures, dans la cale appelée « Couloir central ». Poignardé au cou, Jean Gosko Loua meurt plusieurs heures plus tard à l’hôpital Ignace Deen de Conakry. « Jean s’est disputé avec un de ses codétenus, et ils ont fini par en venir aux mains. Au cours de la bagarre, il a été poignardé avec des ciseaux au niveau du cou. Et malheureusement, il n’a pas été secouru à temps. De 23 heures à 4 heures du matin, on l’entendait pleurer dans la cellule là-bas, personne n’est venu chercher à le sauver.
Donc, c’est un mourant qu’on a envoyé à l’hôpital », a dénoncé notre informateur, tout en accusant les responsables de la prison de vouloir étouffer l’affaire. « Ce lundi matin, la famille de la victime est venue à la Maison centrale, on leur a tout simplement dit que leur enfant est mort, sans leur donner la moindre explication sur les circonstances de sa mort. Ils veulent étouffer l’affaire ici pour ne pas que les gens sachent ce qui s’est passé. C’est toujours comme ça qu’ils font chaque fois que quelqu’un meurt ici ».
Joint au téléphone par Guineematin.com, le régisseur de la Maison centrale de Conakry n’a voulu ni confirmer ni infirmer cette information. Moussa Molota Camara a indiqué qu’il était en déplacement et qu’il va chercher à se renseigner sur le sujet. « Moi, je n’étais pas là, j’étais en déplacement, je rentre maintenant-là. On m’a informé d’un cas de décès par suite d’une crise, mais qu’à cela ne tienne, il faut que je vérifie d’abord. Donc, pour le moment, je ne peux ni confirmer ni infirmer cela », a dit le premier responsable de la prison.
De son côté, la famille de la victime confirme le décès, mais elle dit n’avoir aucune information sur les circonstances de la mort du jeune homme. « C’est avant-hier, dimanche, qu’on nous a appelés pour nous informer que notre fils est mort. Et ce matin, nous sommes partis à la Maison centrale, puis à la morgue de l’hôpital Ignace Deen, où nous avons vu son corps. Mais pour le moment, nous n’avons eu aucune explication sur comment il est mort. Ils nous ont dit de rentrer et de rester à l’écoute, qu’ils vont nous rappeler après », a confié un parent de la victime.
Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com
