Labé : lancement du programme d’appui à la domestication des ODD dans 9 collectivités de la région

Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a organisé, sous la présidence effective du Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, dans un réceptif hôtelier de la place la cérémonie lancement du programme d’appui à la domestication des objectifs du développement durable (ODD), à travers l’approche de la sécurité humaine dans 9 collectivités locales des préfectures de Koubia, Mali et Lélouma, relevant de la Région Administrative (RA) de Labé. Cette cérémonie a été suivie d’un atelier d’un jour et demi de renforcement de capacité des principaux acteurs impliqués dans la mise en œuvre du programme dans les collectivités locales bénéficiaires et des services techniques d’appui régionaux et préfectoraux, rapporte un correspondant de Guineematin.com en Moyenne Guinée.

La cérémonie de lancement de ce projet a été rehaussée de la présence du ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Dr Lanciné Condé, entouré de plusieurs autres membres du gouvernement de la Transition parmi lesquels le Ministre de l’Agriculture, Mamoudou Nagnalen Barry, le Ministre de l’Energie, M. Abbé Sylla, le Ministre de la promotion féminine, de l’Enfance et des personnes vulnérables, Madame Aicha Nanette Conte, ainsi que le Ministre des infrastructures et transports, Yaya Sow. C’était en présence du Coordonnateur résident du Système des Nations Unies en Guinée, Dr Vincent Martin.

Dans le discours de bienvenue qu’il a prononcé, au nom du gouverneur de la région administrative de Labé, le chef de cabinet du gouvernorat, Elhadj Mousliou Diallo a vivement salué le choix des collectivités locales pour cette phase pilote.

Mousliou Diallo, chef de cabinet gouvernorat de Labé

« Tout d’abord, je tiens à remercier le gouvernement guinéen ainsi que le système des Nations Unies pour avoir choisi notre région administrative pour le lancement de ce projet en faveur de nos collectivités. Il y a eu 9 collectivités qui ont été choisies dans notre région pour porter ce projet, en vue d’essayer de développer des actions durables dans la région. Nous pensons que nous méritons de cette confiance du gouvernement et du système des Nations-Unies pour mener à bien ce projet dans notre région » a-t-il déclaré.

Ce programme « Sécurité humaine » s’inscrit dans la continuité du Forum de Banjul organisé par le Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour la sécurité humaine (UNTFHS) en octobre 2019. Il vise à promouvoir l’appropriation locale et fonde le programme sur les connaissances, les capacités et les traditions disponibles des communautés tout en les aidants à se donner les moyens de relever les défis locaux par le dialogue et l’action collective.

L’objectif dudit programme est non seulement de rendre les communautés des communes ciblées de la région de Labé plus résilientes aux chocs des crises humanitaires et à leurs conséquences socio-économiques mais aussi d’augmenter leurs résiliences aux chocs sanitaires et socio-économiques afin d’accélérer l’atteinte des objectifs de développement durable (ODD).

L’approche proposée dans le cadre de ce programme se différencie des celles précédentes car elle s’appuie sur une identification des dynamiques en cours dans les communautés ciblées et renforce la complémentarité entre les propositions d’interventions, de réduction d’exposition et d’amélioration de la résilience des communautés aux risques identifiés.

Financé à environ un million de dollars américain, le programme est mis en œuvre conjointement par le Système des Nations Unies (SNU), l’Unicef, le PAM et l’OIM, sous la coordination du Bureau du Coordonnateur Résident du SNU pour une durée d’exécution de trois (3) ans, sous le leadership du Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan.

A l’occasion de la cérémonie de démarrage de ce projet organisée à Labé, mercredi, 08 juin 2022, le Coordinateur Résident du Système des Nations-Unies, Dr Vincent Martin, a expliqué qu’il s’agit d’une idée qui a été développée dans les années 90 pour faire en sorte « que tout être humain soit à l’abri du besoin et à l’abri de la peur. C’est ça la sécurité humaine ».

Dr Vincent Martin, Coordinateur Résident SNU Guinée

« Plus concrètement, cette approche ‘’sécurité humaine’’ est une approche d’analyse et de planification. Ce sont des actions basées sur la prévention dans tous les secteurs. Ce sont des actions qui seront adaptées au contexte local. Faire en sorte que les ambitions nationales ou internationales soient adaptées au contexte local. C’est ce qu’on entend par localisation des objectifs du développement durable », a-t-il insisté.

Dans son intervention de circonstance, le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Dr Lanciné Condé a rappelé que le concept de sécurité humaine place l’individu au centre de l’analyse en considérant une large de conditions qui menacent la survie, les moyens d’existence ou la dignité tout en identifiant, tout en identifiant le seuil au-dessous duquel la vie humaine est jugée menacée de façon intolérable.

Dr Lanciné Condé, Ministre Economie, Finances et Plan

« Il s’agit d’une compréhension multisectorielle des insécurités personnelles, économiques, alimentaires, sanitaires, environnementales et politiques. Le concept inclus des notions très variées dont la pauvreté persistante, le chômage, la famine, les maladies infectieuses mortelles, l’alimentation malsaine, la malnutrition, le manque d’accès aux soins essentiels, la dégradation de l’environnement, l’épuisement des ressources, la criminalité, la pollution, les violences physiques, le terrorisme, les violences familiales, le travail des enfants, les tensions entre les groupes ethniques et religieux ou liées à l’identité ainsi que les répressions politiques et les abus des droits », ajouté le ministre.

Parlant des critères qui ont prévalus aux choix des 9 collectivités de Koubia, Mali et Lélouma, le ministre du Plan, Dr Lanciné Condé a expliqué qu’une évaluation des indicateurs de l’amélioration de l’accélérateur pour l’atteinte des objectifs du développement durable montre qu’un gap important est à combler dans les collectivités ciblées.

« C’est ce qui explique le choix d’ici que n’est pas un choix qui va se fermer, parce que nous avons après les pilotes des projets plus larges se mettent place et peuvent intégrer plus de collectivités », a-t-il précisé.

L’ambition est d’aller beaucoup plus loin en matière de cout de réalisation en assurant une bonne mise en œuvre de cette opération test est catalytique pour pouvoir passer à l’échelle et atteindre les effets importants pour l’avenir.

Mohamed Abba, Team leader du Cluster Gouvernance et économiste principal du PNUS

« Je dirais que notre rôle en tant que PNUD, comme le rôle des trois autres agences dans ce cadre c’est d’assurer une mise en œuvre efficace de ce projet sur ses thématiques innovantes et l’approche qui peut en assurer un élargissement à d’autres localités de la Guinée et d’avoir des effets importants pour l’atteinte des ODD, comme le veut le gouvernement guinéen et comme s’inscrivent aussi pour l’accompagner dans ce cadre les différentes agences du SNU » a déclaré le Team leader du Cluster Gouvernance et Economiste Principal du PNUD, Mohamed Abba.

Sur les 9 collectivités ciblées par ce programme, l’Unicef intervient déjà dans 6 communes de convergence avec paquet d’interventions assez large dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la protection, de l’état-civil et de l’accès à l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement.

Abdoul Gadiri Diallo, Chef politique sociale Unicef Guinée

« Cela sera un atout parce qu’ils sont complémentaires. Le programme a trois sous-composantes. Le premier volet est sur l’alerte précoce, donc c’est comment anticiper sur les aléas et pouvoir être mieux préparé à les répondre. Dans une deuxième étape, c’est comment encourager les populations à utiliser les services sociaux de base qui sont déjà existant dans les communautés, qui sont parfois rarement utilisés, dans les domaines de la santé et de l’éducation. Et enfin, c’est comment développer la résilience économique pour que les populations n’attendent pas toujours quand il y a une crise l’arrivée du soutien externe. Qu’ils soient déjà en mesure de fournir une première réponse de leurs propres capacités » explique le chef de la politique sociale à l’Unicef, Abdoul Gadiri Barry.

Les questions de pauvreté et le manque d’accès aux services sociaux de base poussent généralement les gens à bouger, à quitter leurs localités pour aller vers d’autres zones. C’est pourquoi, dans le cadre de ce programme, l’OIM va beaucoup travailler sur les questions liées au système d’alerte précoce.

Lamah Apollinaire, Coordinateur Santé pour l’OIM Guinée

« Ce qui permettra d’avoir une redynamisation de ses groupes d’actions locales au niveau des communautés bénéficiaires pour pouvoir prévenir justement certains nombres de conflits qui pourraient arriver dans la zone, mais aussi intervenir sur tous les risques qui peuvent aider justement ces communautés à pouvoir se prendre en charge. Il y aura aussi une composante liée aux activités génératrices de revenus permettant d’avoir une dimension économique et faciliter justement le travail de ces collectivités qui ont été sélectionnées dans le cadre de ce programme-là. Nous allons travailler avec des ONG locales pour faciliter l’appropriation et aussi faire en sorte que la domestication des ODD soient faites par ces communautés en appui bien évidemment aux efforts que nos équipes feront sur le terrain », rassure le coordinateur Santé pour OIM Guinée, Lamah Apollinaire.

Depuis Labé, Idrissa Sampiring DIALLO pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 622 269 551 & 657 269 551 & 664 467 171

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