Trafic international de drogue : des citoyens cubain, colombien et mexicain arrêtés et jugés à Conakry

image d'archive

Le procès de quatre ressortissants de pays d’Amérique latine s’est ouvert hier, lundi 25 juillet 2022, à Conakry. Alberto Aluarez Torres, Edison Castano Zapata, Lazaro Diaz et Ariza Manje Ricardo sont poursuivis pour des faits de « trafic illicite de stupéfiants et substances assimilées par importation, transport international et blanchiment ». Les deux qui ont comparu aujourd’hui, un Cubain et un Colombien, ont nié en bloc ces accusations, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui a suivi l’audience.

L’histoire est partie de la volonté de Ariza Manje Ricardo, présumé trafiquant de drogue mexicain, d’installer son entreprise de production de glaces en Guinée. C’est ainsi qu’il serait arrivé dans le pays en 2019. Il a alors appelé au téléphone Edison Castano Zapata pour le rencontrer afin de lui présenter son projet. Après une première rencontre à Kipé, les deux hommes se sont retrouvés quelques semaines plus tard au même endroit pour finalement partir ensemble à Boffa, où l’entreprise a été installée. A leur arrivée à Boffa, une restauratrice française établie dans cette préfecture leur a facilité l’achat de deux parcelles à 90 millions de francs guinéens.

Mais, quelques jours plus tard, Edison Castano Zapata, qui était chef de garage d’une entreprise de mécanique, a été interpellé à son lieu de travail. « Un lundi matin, quelqu’un m’a appelé pour me dire qu’il allait passer au garage pour faire le scanner de son véhicule. Alors, j’ai confirmé le rendez-vous pour le lendemain mardi. Ce jour-là, un véhicule est arrivé devant le garage, donc je suis sorti voir quel était son problème. Et subitement, un pick-up s’est garé et les agents m’ont embarqué », a-t-il expliqué, précisant que sa femme et un de ses enfants avaient également été interpellés s avant d’être relâchés plus tard.

Si M. Castano ne nie pas sa relation avec M. Ricardo (en fuite), il affirme tout de même que leur relation était strictement basée sur l’installation de l’entreprise de fabrication de glaces et qu’il ne savait pas que Ricardo évoluait dans le trafic de stupéfiants.

Appelé à son tour à la barre, Alberto Aluarez Torres est allé dans le même sens que son coaccusé, en rejetant les charges mises à son encontre. Selon lui, il est allé manger chez Castano, sur son invitation, et c’est là-bas qu’il a rencontré son futur ex-employeur.

« Il (Ricardo) a dit qu’il cherchait quelqu’un avec qui il allait travailler dans la fabrication de glaces. Après un mois de réflexion, j’ai accepté d’aller travailler pour lui en tant que superviseur. Je n’étais pas informé qu’il était dans le trafic de drogue, et je n’ai jamais été en contact avec de la drogue. J’ai été arrêté à Boffa parce qu’ils sont allés pour arrêter le monsieur pour lequel je travaillais », a-t-il dit.

Les deux accusés, sous mandat de dépôt depuis le 1er juillet 2021, ont assuré que c’est à la direction centrale de la police judiciaire (DPJ) qu’ils ont été informés que Ricardo était recherché par Interpol pour trafic de drogue. De son côté, le troisième accusé, Lazaro Diaz, n’a pas été auditionné par le tribunal au cours de cette première audience.

Appuyant les propos de leurs clients, les deux avocats de la défense ont indiqué que les accusés sont poursuivis uniquement parce qu’ils sont latino-américains et qu’ils ne sont pas mêlés à des faits de trafic de stupéfiants. C’est pourquoi d’ailleurs, ils ont formulé une demande de mise en liberté de leurs clients qui disposent, selon eux, de toutes les garanties.

Mais le tribunal a rejeté cette demande avant de renvoyer l’affaire au 10 septembre prochain pour la suite des débats.

Mamadou Yaya Petel Diallo pour Guineematin.com

Facebook Comments Box