« La dissolution du FNDC est totalement arbitraire et inacceptable » (Ballai Citoyen du Burkina Faso)

Kinda Eric Ismaël, porte-parole du Ballet Citoyen

Les autorités guinéennes ont annoncé la dissolution du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC). Les condamnations fusent tant en Guinée que sur le plan international pour dénoncer une mesure liberticide. C’est le cas de la coordination du Ballai Citoyen du Burkina Faso qui dénonce une décision totalement arbitraire et inacceptable. Kinda Éric Ismaël, membre de la coordination du mouvement qui a contribué au renversement de Blaise Compaoré, l’a dit dans un entretien accordé à Guineematin.com à travers un de ses reporters.

 La nouvelle de la dissolution du FNDC par la junte militaire au pouvoir en Guinée continuer de faire couler encre et salive. Pour Kinda Éric Ismaël, porte-parole du Ballai Citoyen du Burkina Faso, cette mesure relève de l’arbitraire. « La décision de la junte en Guinée est totalement arbitraire et inacceptable. Nous la condamnons avec la dernière énergie. C’est un recul grave d’un point de vue des libertés individuelles et collectives. Personne ne connait véritablement l’agenda des militaires, leurs réelles intentions. Que tous ceux qui applaudissent les coups de force militaires sans discernement comprennent que les régimes militaires, à quelques exceptions près, nous enfoncent davantage. Le coup de force de Doumbouya a été applaudi par beaucoup de guinéens déçus par le régime Condé. Quelques mois plus tard, ils commencent à déchanter. En Guinée, il n’y a jamais eu de régime militaire exemplaire », soutient l’activiste.

Par ailleurs, Kinda Éric Ismaël estime que ce que la junte au pouvoir veut en Guinée ne peut prospérer au regard de la conjoncture. « Ce que veut la junte en Guinée ne peut prospérer pour longtemps au 21ème siècle, c’est suicidaire ! La place des militaires, ce sont les casernes, le front ! »

Plus loin, il dénonce le comportement des militaires qui prennent goût au pouvoir. « Les coups de force fragilisent la société ; et surtout l’armée, quand le goût du pouvoir s’installe dans l’esprit des soldats, c’est dangereux. Ils trouveront toujours des justifications à leur imposture. Certains occupent les palais présidentiels tandis que d’autres s’occupent d’y arriver par les mêmes moyens et, cela est un cycle infernal, un cercle vicieux. L’accès au pouvoir par les armes est toujours un moyen pour des militaires de s’embourgeoiser et d’oublier le rôle fondamental du militaire. Cela dit, les militaires réussissent toujours leur coup de force par l’appui de politiciens, de cadres véreux et des forces rétrogrades qui ne voient que leurs intérêts égoïstes. Sinon, comment comprenez-vous que les hauts fonctionnaires, les magistrats guinéens malmènent le guinéen tour à tour suivant les régimes ? Ce sont les mêmes qui ont accompagné Conté, Dadis, Condé qui sont toujours là pour organiser des procès expéditifs aux antipodes des procédures judiciaires sérieuses », assène-t-il.

Il faut rappeler qu’en 2020 alors que la lutte contre le troisième mandat d’Alpha Condé avait atteint sa vitesse de croisière, le FNDC avait bénéficié du soutien du Balai Citoyen du Burkina Faso.

Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineemati.com

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