Des travailleurs de l’hôtel Sheraton ont manifesté ce jeudi, 8 septembre 2022, devant le Palais Mohamed 5 de Kaloum, au centre-ville de Conakry. La démarche visait à dénoncer ce qu’ils qualifient de licenciement massif et illégal de la part de la direction de cet établissement. Quelques 157 d’entre eux sont sous la menace de licenciement après un congé technique de 6 mois dû à des travaux de rénovation, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Pancartes en mains, sur lesquels on pouvait lire « Nous voulons la justice au Sheraton », ces travailleurs ont exprimé leur colère ce jeudi. Amadou Diallo, secrétaire général adjoint de la fédération syndicale de l’hôtellerie, du tourisme, restaurations et branches connexes, a apporté des détails sur leurs revendications
« L’hôtel Sheraton avait envoyé tous les travailleurs à un congé technique depuis le mois de janvier. Après l’écoulement du congé technique le mois de juin, la direction a adressé une correspondance, au mois de juillet, à l’Inspection générale du travail pour dire qu’elle veut licencier 157 travailleurs de l’hôtel pour des raisons économiques. Mais nous, en tant que membre du syndicat, on n’était pas d’accord avec cette procédure. Parce qu’ils avaient dit au mois de janvier que les 6 mois de congé technique, c’était pour leur permettre de rénover l’hôtel et qu’après les 6 mois, les travailleurs vont venir continuer. Mais à notre fort étonnement, la direction était dans une dynamique de se débarrasser du personnel parce que tous les 203 travailleurs qui sont à l’hôtel actuellement, ce sont des travailleurs qui ont tous des Contrats à Durée Indéterminée (CDI). Et là, on a directement expliqué notre désaccord à la direction de l’hôtel et à l’Inspection générale du travail par rapport à ce projet de licenciement massif. Parce qu’au début, ils avaient dit que c’était pour la rénovation de l’hôtel. Et le motif aussi n’est pas un motif légal. Vous ne pouvez pas dire aujourd’hui que vous licenciez 157 travailleurs sans penser aux nombres de personnes derrière avec leur famille. On ne sait pas quand est-ce que la rénovation va commencer et quand est-ce qu’elle va finir. Ce n’est pas un argument valable pour le licenciement d’un tel nombre de travailleurs. Donc, nous avons rejeté cette proposition et la direction persistait », a fait savoir Amadou Diallo.
La manifestation, qui a commencé en face du palais Mohamed 5, s’est terminée devant le Haut Commandement de la Gendarmerie Nationale où ils ont été reçus par le Colonel Balla Samoura. Le numéro un du Haut Commandement leur a promis son implication mais à condition qu’ils respectent la procédure avec la participation de l’Inspection générale du travail.
C’est ce qu’a fait savoir le syndicaliste. « Au cours de cet entretien, le Colonel Balla Samoura a réussi à contacter l’inspecteur général du travail pour que l’inspecteur essaye d’organiser une réunion entre les membres de la direction et les représentants des travailleurs et le syndicat pour qu’on essaye de continuer sur la procédure normale. Le Colonel Balla Camara nous a dit que le CNRD est là pour l’ensemble des guinéens. Donc, de suivre la procédure avec l’Inspection générale du travail et que si nous constatons qu’il y a des défaillances, nous pouvons revenir à leur niveau pour qu’ils essayent eux aussi de s’impliquer à leur manière pour que la situation soit réglée. Pour le moment, nous prenons acte. Nous allons retourner à la base pour faire le compte-rendu et demain vendredi, nous allons amener les deux représentants que l’inspecteur a demandé pour participer à cette réunion pour voir si la procédure peut continuer ou si la direction veut continuer à opprimer le droit des travailleurs », a laissé entendre Amadou Diallo.
Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com
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