Les conseillers nationaux de la transition ont voté et adopté hier, lundi 26 septembre 2022, plusieurs recommandations en faveur de la qualification du système éducatif guinéen. Ces recommandations ont été élaborées suite aux faibles résultats enregistrés lors des examens nationaux de la session 2021. Cette rencontre a enregistré une forte mobilisation du mouvement syndical au palais du peuple. Des enseignants interrogés à ce sujet par un reporter de Guineematin.com ont dit ne pas être satisfaits des recommandations.
À la suite des recommandations lues dans la salle où s’est tenue la plénière du jour, le secrétaire général du Syndicat national de l’éducation (SNE) s’est dit insatisfait de ce qui a été présenté. Michel Pépé Balamou apprécie les intentions, mais reste sur sa faim.
« Nous sommes restés sur notre faim. Nous pensons que c’est des bonnes intentions, et on sait que l’enfer est rempli de bonnes intentions. Nous attendons de voir la mise en œuvre, l’effectivité de ces recommandations sur le terrain. Surtout la volonté politique et l’accompagnement de l’Etat. L’initiative est déjà prometteuse d’autant plus qu’il s’agit de l’école de la République. Et qui parle de l’école de la République, parle de l’ensemble des couches socioprofessionnelles de l’Etat. Tout le monde a son enfant à l’école. S’il y a l’initiative de s’asseoir autour d’une table de discussions, faire le diagnostic, l’autopsie et apporter des thérapies aux maux qui assaillent le système éducatif, cela relève d’une bonne intention. Maintenant, c’est la mise en œuvre de ces recommandations qui fait défaut. Nous restons dubitatifs », a-t-il lancé.
D’ailleurs, le syndicaliste promet à son tour d’élaborer une plate-forme revendicative pour associer à celle du conseil national de la transition (CNT). La démarche vise, selon Michel Pépé Balamou, à ce que le système éducatif guinéen soit mieux qualifié. « Nous, au niveau du syndicat national de l’éducation (SNE), nous allons aussi apporter nos recommandations à celles qui ont été données ici pour parfaire ces recommandations ou ajouter un grain de sel pour qu’à l’avenir, des discussions sérieuses soient ouvertes sur la question. Et que la mise en œuvre soit une mise en œuvre consensuelle et partagée par tous », a-t-il indiqué.
Des enseignants contractuels étaient également présents à la plénière de présentation des recommandations par les conseillers nationaux de la transition. C’est le cas de Mamoudou Diawara, chargé à l’organisation du collectif des professionnels de l’éducation. Selon lui, toutes les recommandations ne sont pas à la satisfaction des enseignants contractuels.
« Toutes les recommandations ne sont pas satisfaisantes. Surtout la question liée au recrutement des enseignants contractuels. Nous voyons que le ministère en charge de l’enseignement pré-universitaire tâtonne déjà sur les procédures ou les critères de sélection. Pour nous, recruter tous les enseignants, c’est-à-dire le concours ouvert à tous les enseignants, est un problème, parce qu’aujourd’hui, il faut tendre vers la professionnalisation du système éducatif. Le mieux serait de recruter les enseignants contractuels de 2018 et étaler l’autre besoin aux candidats sortis des instances de formation professionnelle (ISSEG) et (ENI). Cela va nous amener à la professionnalisation du système éducatif. Aussi, dire que recruter les gens sur poste, il y a des enseignants contractuels qui évoluent dans des écoles privées à Conakry, qui sont nombreux, qui ont de l’expérience, qui sont bien dans les zones rurales pour pouvoir donner d’autres impulsions au système éducatif. Mais si on dit recruter les gens sur place, je crois que c’est un problème. Ceux qui sont à Conakry alors, vont faire du tourisme à la recherche des postes à l’intérieur du pays. Je crois que cette démarche n’est pas appréciable, il faut qu’on revoie cela », a-t-il déclaré.
Ansou Baïlo Baldé pour Guineematin.com
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